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1323 enseignants « fantômes » dont une infirmière gabonaise


1323 enseignants « fantômes » dont une infirmière gabonaise
Il a raison, au regard de ces chiffres que nos investigations nous ont permis de « voir », au sortir des audits du personnel enseignant à Rufisque, de marquer toute sa détermination à dépoussiérer la fonction publique sénégalaise. Le Président Macky Sall qui a instruit son ministre de la fonction publique à voir plus clair sur la masse salariale des enseignants, va davantage explorer le maquis. Ce qui s’est passé à Rufisque est incroyable à croire dans l’entendement. Les quelques bribes d’informations vérifiées ont permis d’évaluer le festival financier de 1323 enseignants fictifs qui percevaient régulièrement leur salaire par procuration. Qui à leur mari, qui à leurs enfants, qui à un complice interne.

1323 enseignants fictifs recensés, une infirmière gabonaise sur la liste

Le département de Rufisque est parti pour battre donc le record des enseignants fictifs. Pour l’instant. A l’aide des fiches de paie au niveau des inspections d’Académie et les listes envoyées par les chefs d’établissement, les auditeurs ont failli tomber en syncope, en découvrant la supercherie. Et une telle ampleur ne saurait prospérer sans complicité. Selon une source bien informée de la cellule des auditeurs, « des sanctions pénales sont incontournables. Imaginez ce qu’a perdu le contribuable sénégalais qui sue pour 224.910.000 francs mensuellement, pour des gens qui ne travaillent pas ». Ces fantômes qui sont bien identifiés, auront fort à faire. Le dossier qui est envoyé au Président de la République contient l’ensemble des informations qui corroborent leur existence. Un chef d’établissement, dont l’école n’est point concernée, pense que « si l’Etat va jusqu’au bout de sa logique, l’école sénégalaise sera chamboulée de toute part ». Il a aussi indexé les services financiers et administratifs des inspections d’Académie qui ont manqué de « vigilance ». Les choses étaient simples pour ce personnel fictif. Il suffit d’une procuration signée et légalisée à la police, pour que la personne de leur choix encaisse leur salaire. Et la plupart d’entre eux sont à l’étranger, ou dans d’autres corps ou même décédés. C’est le cas de cette institutrice qui servait dans une école élémentaire à Rufisque et qui travaille, maintenant, depuis cinq ans, dans un hôpital public gabonais. Depuis son départ du Sénégal, c’est son fils qui perçoit son salaire, au niveau de la Cbao. Elle a même perçu ce mois-ci. L’audit qui a fait un petit glissage dans une enquête a constaté que sur les 500 écoles privées que compte le département, seules deux sont en règle. Une autre affaire.

Pape Amadou Gaye

Rewmi Quotidien


Vendredi 4 Janvier 2013 - 16:53





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