«2192 malades mentaux errants, le scandale de l'année 2014»


Les membres de l'ASSAMM (Association sénégalaise pour le suivi et l'assistance des malades mentaux), sont très remontés contre le président de la République et le ministre de la santé. Ces derniers, par la voix de leur président, Ansoumana Dione, estiment que la prise des malades est loin d'être effective malgré l'ouverture d'un centre d'encadrement et de traitement à Kaolack. Selon A Dione, "le scandale de l'année 2014 reste le fait que pour ne pas secourir les 2192 malades mentaux errants du Sénégal, Macky SALL a confisqué leur centre d'encadrement et de traitement de Kaolack, construit en 2004 par Abdoulaye Wade".
Donnant de plus amples explications, le défenseur des malades mentaux souligne un abus de pouvoir de la part du président Sall lorsque l'on sait: "le centre en question, a été construit par le président Wade sous la demande de notre association. Et Abdoulaye Wade avait bien voulu accepter de nous recevoir en audience le 22 novembre 2002", fait-il noter. Se disant "grand défenseur infatigable des droits de cette couche très vulnérable", Ansoumana Dione dit que son objectif était qu'un centre fonctionnel soit destiné à accueillir les malades mentaux errant qui selon lui, "ont été trop longtemps abandonnés à eux-mêmes par la société, sans la moindre assistance, pour trouver ensemble les voies et moyens susceptibles de renverser cette douloureuse tendance".
Aujourd'hui, malheureusement, déplore-t-il, l'actuel locataire du palais de la République ne suit pas les pas de son prédécesseur. Car, pour lui, au lieu de confier le centre à l'ASSAMM qui devrait en être la gestionnaire, on "fait nommer un directeur à la tête de cette nouvelle structure destinée à la prise en charge médicale et la réinsertion de ces concitoyens ne jouissant pas de leurs facultés mentales, un assistant social, par l'entremise du ministre de la santé et de l'action sociale, le professeur Awa Marie Coll Seck, pour en faire seulement un centre de réinsertion des autres malades guéris, en provenance des services psychiatriques du pays dont Fann et Thiaroye". Ce qui à ses yeux constitue une "violation flagrante de la loi n°75-80 du 09 juillet 1975, relative au traitement des maladies mentales et au régime d'internement de certaines catégories d'aliénés".
Ce mode de gestion explique selon monsieur Dione, les multiples défaillances notées dans le traitement et la prise en charge des malades. Du coup, pense-t-il, "le gouvernement est aujourd'hui incapable de faire fonctionner ce centre tel que nous l'avions nous-mêmes conçu et dont nous restons les seuls présentement à maitriser son mode de financement, en tant qu'initiateurs".
Aujourd'hui appuyée par la ligue sénégalaise des droits humains (LSDH) de maître Assane Dioma Ndiaye, il dit se battre "pour que ce Centre qui constitue désormais notre seul raison de vivre, ne subit pas le même sort que celui du Centre de Bambey, construit également, en même temps, pour les handicapés du Sénégal", révèle monsieur Dione. C'est ainsi que l'Assamm, par le biais de monsieur Dioma Ndiaye vient d'adresser une demande d'intercession au président Macky Sall, avec un dossier complet sur le Centre.
 
En ce moment précis, continue monsieur Dione, le ministère de la santé et de l'action sociale ne dispose nulle part, un seul service ou direction s'occupant des malades mentaux errants. C'est pourquoi, son association exige "la signature de l'accord de siège, en toute objectivité, avec les nouvelles autorités. D'ailleurs, cela est d'autant plus indispensable si l'on sait les problèmes que traverse déjà ce centre pour lequel nous nous sommes battus corps et âme depuis 2000, puisqu'à l'heure actuelle, rien de concret ne s'y fait malgré son inauguration par le premier ministre Aminata Touré, ce mardi 1er Avril 2014, avec la bénédiction bien sûr du président Macky Sall". 

Bamba Toure

Jeudi 10 Avril 2014 08:22

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