Las d’attendre qu’une force armée interrégionale soit envoyée dans le nord du Mali afin de le libérer du joug islamiste, des habitants de Bamako ont décidé de s’entraîner pour, disent-ils, partir à la reconquête de leur territoire. Notre Observateur s’est rendu sur un terrain de football de la capitale où ont lieu ces séances d’entraînement improvisées.
Cela fait plusieurs semaines que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union africaine attendent le feu vert de l’ONU pour l’intervention d’une force militaire interrégionale dans le nord du Mali. Cette force recevrait le soutien logistique et financier des Nations unies. Mais la résolution tarde à venir. Lors de leur dernière réunion, le 5 juillet, les membres du Conseil de sécurité se sont dits prêts à "examiner cette requête une fois que des informations supplémentaires auront été fournies en ce qui concerne les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement envisagé". En clair : ils laissent la porte ouverte à une action militaire mais veulent des garanties sur la capacité de l’armée malienne à combattre, tant cette force est aujourd’hui éclatée et désorganisée.
Boubacar Alkouraichi a filmé ces images mercredi 11 juillet, à Bamako. On y voit les exercices militaires auxquels sont soumis des volontaires de la ville, et aussi l'un d'eux s'inscrire sur le registre tenu par une étudiante chargée du recrutement.
Boubacar Alkouraichi est l'un de nos Observateurs à Bamako: "C’est comme un entraînement de l’armée, avec une vraie discipline militaire"
Ces gens sont, pour la plupart, originaires du Nord-Mali. Ils sont étudiants ou commerçants, il y a même beaucoup de filles parmi eux. La personne qui s’occupe du recrutement est, d’ailleurs, une étudiante. Leur groupe s’appelle Bou Yan Ba Hawi, ce qui signifie en songhaï : 'La mort vaut mieux que la honte'. Quand j’ai parlé avec eux, ils me disaient tous la même chose : 'L’heure du sacrifice a sonné'.
Ils ont commencé à s’entraîner il y a deux mois, disant que le pouvoir à Bamako était impuissant et ne serait pas en mesure d’intervenir contre les groupes armés. Ils se retrouvent sur un terrain de football, à Magnambougou [quartier populaire de la commune VI de Bamako, NDLR]. J’ai vu environ un millier de personnes. Les gens faisaient des pompes, de la course à pied, des sauts et rampaient au sol. C’est comme un véritable entraînement militaire. Et puis la discipline y est appliquée comme à l’armée. Les retardataires sont soumis à des exercices physiques supplémentaires ; j’ai même vu un homme contraint de faire une série de pompes parce qu’il avait fumé une cigarette pendant une pause.
"Il y a aussi des militaires qui encadrent l’entraînement"
Les gens qui encadrent ces entraînements sont des civils, mais il y a aussi des militaires. Ils ne voulaient pas que je les filme. Ils me disaient vouloir rester discrets car ils font ça illégalement. Je n’ai pas vu d’armes. Ils m’ont dit qu’ils n’en avaient pas et que l’entraînement était seulement physique pour le moment.
Le recrutement se fait sur la base du volontariat, il n’y a pas de prime ni de salaire. L’étudiante chargée du recrutement notait le nom des nouveaux arrivants sur un registre. Les volontaires doivent présenter un acte de naissance, une pièce d’identité et une photo qui est collée sur le registre.
Cela fait plusieurs semaines que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union africaine attendent le feu vert de l’ONU pour l’intervention d’une force militaire interrégionale dans le nord du Mali. Cette force recevrait le soutien logistique et financier des Nations unies. Mais la résolution tarde à venir. Lors de leur dernière réunion, le 5 juillet, les membres du Conseil de sécurité se sont dits prêts à "examiner cette requête une fois que des informations supplémentaires auront été fournies en ce qui concerne les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement envisagé". En clair : ils laissent la porte ouverte à une action militaire mais veulent des garanties sur la capacité de l’armée malienne à combattre, tant cette force est aujourd’hui éclatée et désorganisée.
Boubacar Alkouraichi a filmé ces images mercredi 11 juillet, à Bamako. On y voit les exercices militaires auxquels sont soumis des volontaires de la ville, et aussi l'un d'eux s'inscrire sur le registre tenu par une étudiante chargée du recrutement.
Boubacar Alkouraichi est l'un de nos Observateurs à Bamako: "C’est comme un entraînement de l’armée, avec une vraie discipline militaire"
Ces gens sont, pour la plupart, originaires du Nord-Mali. Ils sont étudiants ou commerçants, il y a même beaucoup de filles parmi eux. La personne qui s’occupe du recrutement est, d’ailleurs, une étudiante. Leur groupe s’appelle Bou Yan Ba Hawi, ce qui signifie en songhaï : 'La mort vaut mieux que la honte'. Quand j’ai parlé avec eux, ils me disaient tous la même chose : 'L’heure du sacrifice a sonné'.
Ils ont commencé à s’entraîner il y a deux mois, disant que le pouvoir à Bamako était impuissant et ne serait pas en mesure d’intervenir contre les groupes armés. Ils se retrouvent sur un terrain de football, à Magnambougou [quartier populaire de la commune VI de Bamako, NDLR]. J’ai vu environ un millier de personnes. Les gens faisaient des pompes, de la course à pied, des sauts et rampaient au sol. C’est comme un véritable entraînement militaire. Et puis la discipline y est appliquée comme à l’armée. Les retardataires sont soumis à des exercices physiques supplémentaires ; j’ai même vu un homme contraint de faire une série de pompes parce qu’il avait fumé une cigarette pendant une pause.
"Il y a aussi des militaires qui encadrent l’entraînement"
Les gens qui encadrent ces entraînements sont des civils, mais il y a aussi des militaires. Ils ne voulaient pas que je les filme. Ils me disaient vouloir rester discrets car ils font ça illégalement. Je n’ai pas vu d’armes. Ils m’ont dit qu’ils n’en avaient pas et que l’entraînement était seulement physique pour le moment.
Le recrutement se fait sur la base du volontariat, il n’y a pas de prime ni de salaire. L’étudiante chargée du recrutement notait le nom des nouveaux arrivants sur un registre. Les volontaires doivent présenter un acte de naissance, une pièce d’identité et une photo qui est collée sur le registre.