Elle est là, toute proche, l'occasion pour le Paris Saint-Germain nouveau de se faire aimer des Français. Tous les grands clubs sont passés par cet exploit européen qu'on cite 20 ans plus tard quand il faut expliquer pourquoi on a aimé un club qui, à ce moment-là, navigue peut-être en bas de classement. Les supporters du PSG, ceux qui étaient là avant le Qatar, citent ainsi deux exploits face à des clubs espagnols, il y a 20 ans : l'élimination du Real Madrid, en 1993, celle du FC Barcelone, en 1995.
C'était l'époque où le Paris Saint-Germain enchaînait cinq demi-finales européennes d'affilée. Le Barça a l'occasion d'en disputer une sixième consécutive, en Ligue des Champions exclusivement.
Ce soir, ce PSG qatari n'a rien à perdre. S'il sort, ce sera logique. On lui donnera un peu plus de temps. S'il passe, l'élimination du plus grand club du monde sera autant un coup marketing que sportif.
Casse-tête au milieu
Carlo Ancelotti n'a pas ces bas intérêts en tête. Depuis une semaine, il doit se torturer pour savoir comment imiter Luis Fernandez qui, à 35 ans, avait mis en échec son maître, Johan Cruyff.
De l'équipe de son prédécesseur, il a encore l'attaquant puissant et décisif (Weah, Ibrahimovic), l'ailier insaisissable (Ginola, Lucas), le génial créateur (Valdo, Pastore), le gardien élastique (Weah, Sirigu).
La défense d'Ancelotti est sûrement au-dessus, avec deux latéraux pas si souvent pris en défaut (Maxwell, Jallet) et un défenseur central qui a justifié au match aller son surnom "le monstre". Avec Thiago Silva, Paris voyage sereinement, porté par son assurance, son tempérament de leader, sa relance propre et son "jump" sur les corners offensifs.
Reste le milieu de terrain, secteur clé pour ne pas couler face au Barça de Guardiola puis Vilanova. C'est là que le bât blesse : qui devra harceler Andrès Iniesta et Xavi pour les empêcher de faire la passe juste, les priver de la seconde dont ils ont besoin pour regarder autour d'eux et faire l'offrande qui fait d'eux des milieux d'exception - cette seconde qu'a eu Dani Alves pour servir Messi au match aller ?
Marco Verratti paraît certain de débuter - pas de finir. Mais l'absence, pour cause de suspension, de Blaise Matuidi pose problème. Faut-il opter pour Beckham et offrir alors du boulot pour deux à l'Italien ? Thiago Motta, l'ancien Barcelonais, avec le risque que l'homme de verre se casse autre chose ? Clément Chantôme, et ainsi aligner deux milieux défensifs sans expérience de la Ligue des Champions ?
Ou passer en 4-3-3 pour étouffer le milieu barcelonais mais se priver de percussion en contre ?
C'est ce que recommande Luis Fernandez, dans L'Equipe de mercredi :
A l'aller, pour aider Matuidi et Beckham, retrait beaucoup à l'intérieur. Et on a vu que ça laissait beaucoup d'espaces à un joueur très important comme Daniel Alves. [...]
[En 1995], le Barça écartait bien, mais ses attaquants ne se replaçaient pas beaucoup. On savait qu'on aurait des espaces, donc des occasions."
Ne rêvons pas trop
En pensant à 1995, on se dit que le but de Blaise Matuidi dans le dernier souffle du match aller, a trop de similitudes avec celui de Vincent Guérin pour ne pas y voir un signe : la frappe lointaine, écrasée, fatiguée, d'un "ouvrier du terrain", qui rebondit tant et tant avant de finir dans le petit filet droit d'un gardien trop court.
Mais ne rêvons pas. En dépit de ce que nous serine Canal+ depuis une semaine, la mission paraît impossible. Au match aller, les observateurs catalans ont trouvé leur Barça pas terrible, là où Paris a épaté les Français. Et ça a fait 2-2, avec un but hors-jeu et un autre un peu chanceux à la 94è minute.
Ce Barça est imprenable dans son Camp Nou, sauf par le Real Madrid qui semble avoir trouvé la recette. Il a démoli le Milan AC (4-0) au tour précédent, inflige le même tarif le week-end en Liga, a tiré l'oreille au dernier club français venu l'y défier (Lyon, 3-0 en 2007 puis 5-2 en 2009) .
Ce Camp Nou, si grandiose et désespérément triste en Liga, est le théâtre où le toque du Barça s'exprime le mieux. En Ligue des Champions, l'ambiance monte d'un cran. On ne devrait pas beaucoup entendre les 2300 spectateurs parisiens partis chercher soleil et frissons.
Dans ce stade rempli de touristes, ils seront les seuls à ne pas vouloir voir Lionel Messi sur la pelouse.
C'était l'époque où le Paris Saint-Germain enchaînait cinq demi-finales européennes d'affilée. Le Barça a l'occasion d'en disputer une sixième consécutive, en Ligue des Champions exclusivement.
Ce soir, ce PSG qatari n'a rien à perdre. S'il sort, ce sera logique. On lui donnera un peu plus de temps. S'il passe, l'élimination du plus grand club du monde sera autant un coup marketing que sportif.
Casse-tête au milieu
Carlo Ancelotti n'a pas ces bas intérêts en tête. Depuis une semaine, il doit se torturer pour savoir comment imiter Luis Fernandez qui, à 35 ans, avait mis en échec son maître, Johan Cruyff.
De l'équipe de son prédécesseur, il a encore l'attaquant puissant et décisif (Weah, Ibrahimovic), l'ailier insaisissable (Ginola, Lucas), le génial créateur (Valdo, Pastore), le gardien élastique (Weah, Sirigu).
La défense d'Ancelotti est sûrement au-dessus, avec deux latéraux pas si souvent pris en défaut (Maxwell, Jallet) et un défenseur central qui a justifié au match aller son surnom "le monstre". Avec Thiago Silva, Paris voyage sereinement, porté par son assurance, son tempérament de leader, sa relance propre et son "jump" sur les corners offensifs.
Reste le milieu de terrain, secteur clé pour ne pas couler face au Barça de Guardiola puis Vilanova. C'est là que le bât blesse : qui devra harceler Andrès Iniesta et Xavi pour les empêcher de faire la passe juste, les priver de la seconde dont ils ont besoin pour regarder autour d'eux et faire l'offrande qui fait d'eux des milieux d'exception - cette seconde qu'a eu Dani Alves pour servir Messi au match aller ?
Marco Verratti paraît certain de débuter - pas de finir. Mais l'absence, pour cause de suspension, de Blaise Matuidi pose problème. Faut-il opter pour Beckham et offrir alors du boulot pour deux à l'Italien ? Thiago Motta, l'ancien Barcelonais, avec le risque que l'homme de verre se casse autre chose ? Clément Chantôme, et ainsi aligner deux milieux défensifs sans expérience de la Ligue des Champions ?
Ou passer en 4-3-3 pour étouffer le milieu barcelonais mais se priver de percussion en contre ?
C'est ce que recommande Luis Fernandez, dans L'Equipe de mercredi :
A l'aller, pour aider Matuidi et Beckham, retrait beaucoup à l'intérieur. Et on a vu que ça laissait beaucoup d'espaces à un joueur très important comme Daniel Alves. [...]
[En 1995], le Barça écartait bien, mais ses attaquants ne se replaçaient pas beaucoup. On savait qu'on aurait des espaces, donc des occasions."
Ne rêvons pas trop
En pensant à 1995, on se dit que le but de Blaise Matuidi dans le dernier souffle du match aller, a trop de similitudes avec celui de Vincent Guérin pour ne pas y voir un signe : la frappe lointaine, écrasée, fatiguée, d'un "ouvrier du terrain", qui rebondit tant et tant avant de finir dans le petit filet droit d'un gardien trop court.
Mais ne rêvons pas. En dépit de ce que nous serine Canal+ depuis une semaine, la mission paraît impossible. Au match aller, les observateurs catalans ont trouvé leur Barça pas terrible, là où Paris a épaté les Français. Et ça a fait 2-2, avec un but hors-jeu et un autre un peu chanceux à la 94è minute.
Ce Barça est imprenable dans son Camp Nou, sauf par le Real Madrid qui semble avoir trouvé la recette. Il a démoli le Milan AC (4-0) au tour précédent, inflige le même tarif le week-end en Liga, a tiré l'oreille au dernier club français venu l'y défier (Lyon, 3-0 en 2007 puis 5-2 en 2009) .
Ce Camp Nou, si grandiose et désespérément triste en Liga, est le théâtre où le toque du Barça s'exprime le mieux. En Ligue des Champions, l'ambiance monte d'un cran. On ne devrait pas beaucoup entendre les 2300 spectateurs parisiens partis chercher soleil et frissons.
Dans ce stade rempli de touristes, ils seront les seuls à ne pas vouloir voir Lionel Messi sur la pelouse.