(Correspondance) – Dans les tripots et autres milieux interlopes, les prostituées donnent une attention particulière aux hommes éméchés, réputés qu’ils sont d’être «très tardifs» pendant les parties de jambes en l’air. À Ziguinchor, il suffit de faire un tour dans quelques temples du plaisir pour s’en rendre compte. Non parce que les belles de nuit les fuient comme la peste, mais ce qu’ils empestent comme alcool ingurgité est la principale cause de leur insatisfaction devant les belles de nuit. Souvent, nous confie une de ces filles de joie trouvée dans un des bars pourvoyeurs du centre-ville, «les clients souls se plaignent de ne pas être satisfaits au bout de trois heures de partie de plaisir alors que dans les normes, nous ne voulons pas dépasser une heure». «Sinon, poursuit-elle, il faudra casquer pour autant. Dans l’ivresse de plaisir et celle du comportement, ils nous accusent souvent à tort de leur soutirer ou voler de l’argent alors qu’il n’en est rien.»
M.C, préférant garder l’anonymat, est une professionnelle en la matière pour avoir eu maille à partir avec des clients depuis dix ans. Même si elle est détentrice d’une carte, ces nuits se terminent souvent à la police, «à cause des clients véreux qui ne veulent pas payer la note comme convenu». Elle n’est pas la seule à se plaindre de cette situation.
Autre lieu et autres vendeuses de plaisir, des problèmes similaires se posent. Cette fois dans un bar-restaurant très couru de la banlieue de Ziguinchor, les prostituées y ont installé leurs quartiers avec à la clé des chambres de passe à 2.000 francs la passe. F.T, une habituée des lieux, ne se fait pas prier pour raconter sa mésaventure. «Un homme d’une quarantaine d’années, rond comme un Polonais, m’avait accusé de lui avoir fait la poche pendant qu’il dormait alors qu’il venait juste de s’étendre au lit. Avant même l’entrée en matière, il a commencé à ronfler. L’ayant réveillé en vain, il se remet deux heures après que j’étais déjà retournée au bar et j’avais pris la précaution d’en avertir le préposé aux chambres. Je ne l’ai même pas encaissé, mais voilà qu’il se pointe dans tous ses états m’accusant de lui avoir volé 60 mille francs qu’il gardait par devers lui, selon ses dires. J’ai passé 48 heures en garde à vue au commissariat central de Ziguinchor», se désole-t-elle. Depuis ce jour, elle jure de ne plus coucher avec un client ivre.
Vin rosé, whisky, gin… plus qu’un aphrodisiaque
Certaines liqueurs vendues dans les milieux consacrés sont considérées comme des aphrodisiaques à cause de leur «vertus» chez l’homme. Sans faire l’apologie de ces breuvages, ils sont nombreux ces hommes qui en raffolent afin de mieux tirer leur coup. Quelques consommations suffisent pour dépasser la dose du viagra, pour davantage de performance. C’est selon. «Un homme qui s’abreuve à souhait de liqueur est parti pour durer au lit», nous confie une fille de joie ce samedi vers 23 heures, attendant alors hypothétiquement un client. Assise sur une chaise, elle ne cessait de mettre en valeur ses jambes pour appâter les proies, tirant des bouffées de cigarettes, sous une lumière tamisée. Souvent canons, ces prostituées ont moins d’appréhension pour ceux qui s’adonnent à la boisson sucrée ou à la limite la bière, réputée moins enivrante.
Les hommes -ou du moins les clients potentiels- n’ont pas toujours la même explication et s’y prennent à cœur joie pour atteindre «le nirvana». Au cours de cette même soirée du samedi, nous avons approché certains d’entre eux qui ont bien voulu apporter quelques réponses par rapport à ce qu’on leur reproche. Dans un des bistrots situés au centre-ville de Ziguinchor, les hommes s’arrachent les filles après avoir levé le coude pendant des heures. «Quand tu te tapes un bon dibi (viande grillée) et une bouteille de vin rosé, tu ne vas surtout pas chômer au lit. C’est le plaisir assuré, car tu peux tenir des heures sans atteindre ton objectif. Mais les prostituées aiment la facilité et veulent que tu te soulages en quelques minutes. Histoire pour elles d’aller vers un autre client, c’est malhonnête. C’est à la limite de l’escroquerie. Donc, il faut prendre les devants pour ne pas jeter de l’argent par la fenêtre», prévient R.D, un habitué des péripatéticiennes.
ALTERNATIVE: Casquer fort pour faire durer le plaisir
Face aux prostituées qui les fuient, certains adeptes de Bacchus ont vite trouvé la bonne solution. L’alternative qui s’offre aux amateurs de chair, mêmes souls comme jamais, c’est de payer le prix de cette performance provoquée. Certaines prostituées n’hésitent pas à plafonner à 15 mille francs le prix pour les hommes éméchés avec «tous les risques» qu’elles peuvent encourir. «Des clients vous demandent parfois de vous mettre dans des positions inconfortables pour les satisfaire. Vous pouvez répondre à toutes leurs exigences sans pour autant les satisfaire. Vous passez toute la nuit avec quelqu’un qui n’est pas lucide et que vous gérez jusqu’au petit matin», affirme C.K.
Les clients sont divisés à choisir une telle alternative. Si d’aucuns sont prêts à payer n’importe quel prix pour une partie de jambes en l’air après une soirée bien arrosée, d’autres préfèrent prendre leur mal en patience jusqu’aux environs de cinq heures du matin. «À cette heure, elles n’ont pas beaucoup le choix et vous avez la chance de vous taper une d’entre elles à moindre coût sans même qu’elles n’aient le flair de savoir si vous avez pris une goutte de trop.» Les relations entre l’alcool et la chair, dans tous les cas, peuvent atteindre des sommets inimaginables dans la lucidité, renseignent-on de part et d'autre.
Boubacar SOW
M.C, préférant garder l’anonymat, est une professionnelle en la matière pour avoir eu maille à partir avec des clients depuis dix ans. Même si elle est détentrice d’une carte, ces nuits se terminent souvent à la police, «à cause des clients véreux qui ne veulent pas payer la note comme convenu». Elle n’est pas la seule à se plaindre de cette situation.
Autre lieu et autres vendeuses de plaisir, des problèmes similaires se posent. Cette fois dans un bar-restaurant très couru de la banlieue de Ziguinchor, les prostituées y ont installé leurs quartiers avec à la clé des chambres de passe à 2.000 francs la passe. F.T, une habituée des lieux, ne se fait pas prier pour raconter sa mésaventure. «Un homme d’une quarantaine d’années, rond comme un Polonais, m’avait accusé de lui avoir fait la poche pendant qu’il dormait alors qu’il venait juste de s’étendre au lit. Avant même l’entrée en matière, il a commencé à ronfler. L’ayant réveillé en vain, il se remet deux heures après que j’étais déjà retournée au bar et j’avais pris la précaution d’en avertir le préposé aux chambres. Je ne l’ai même pas encaissé, mais voilà qu’il se pointe dans tous ses états m’accusant de lui avoir volé 60 mille francs qu’il gardait par devers lui, selon ses dires. J’ai passé 48 heures en garde à vue au commissariat central de Ziguinchor», se désole-t-elle. Depuis ce jour, elle jure de ne plus coucher avec un client ivre.
Vin rosé, whisky, gin… plus qu’un aphrodisiaque
Certaines liqueurs vendues dans les milieux consacrés sont considérées comme des aphrodisiaques à cause de leur «vertus» chez l’homme. Sans faire l’apologie de ces breuvages, ils sont nombreux ces hommes qui en raffolent afin de mieux tirer leur coup. Quelques consommations suffisent pour dépasser la dose du viagra, pour davantage de performance. C’est selon. «Un homme qui s’abreuve à souhait de liqueur est parti pour durer au lit», nous confie une fille de joie ce samedi vers 23 heures, attendant alors hypothétiquement un client. Assise sur une chaise, elle ne cessait de mettre en valeur ses jambes pour appâter les proies, tirant des bouffées de cigarettes, sous une lumière tamisée. Souvent canons, ces prostituées ont moins d’appréhension pour ceux qui s’adonnent à la boisson sucrée ou à la limite la bière, réputée moins enivrante.
Les hommes -ou du moins les clients potentiels- n’ont pas toujours la même explication et s’y prennent à cœur joie pour atteindre «le nirvana». Au cours de cette même soirée du samedi, nous avons approché certains d’entre eux qui ont bien voulu apporter quelques réponses par rapport à ce qu’on leur reproche. Dans un des bistrots situés au centre-ville de Ziguinchor, les hommes s’arrachent les filles après avoir levé le coude pendant des heures. «Quand tu te tapes un bon dibi (viande grillée) et une bouteille de vin rosé, tu ne vas surtout pas chômer au lit. C’est le plaisir assuré, car tu peux tenir des heures sans atteindre ton objectif. Mais les prostituées aiment la facilité et veulent que tu te soulages en quelques minutes. Histoire pour elles d’aller vers un autre client, c’est malhonnête. C’est à la limite de l’escroquerie. Donc, il faut prendre les devants pour ne pas jeter de l’argent par la fenêtre», prévient R.D, un habitué des péripatéticiennes.
ALTERNATIVE: Casquer fort pour faire durer le plaisir
Face aux prostituées qui les fuient, certains adeptes de Bacchus ont vite trouvé la bonne solution. L’alternative qui s’offre aux amateurs de chair, mêmes souls comme jamais, c’est de payer le prix de cette performance provoquée. Certaines prostituées n’hésitent pas à plafonner à 15 mille francs le prix pour les hommes éméchés avec «tous les risques» qu’elles peuvent encourir. «Des clients vous demandent parfois de vous mettre dans des positions inconfortables pour les satisfaire. Vous pouvez répondre à toutes leurs exigences sans pour autant les satisfaire. Vous passez toute la nuit avec quelqu’un qui n’est pas lucide et que vous gérez jusqu’au petit matin», affirme C.K.
Les clients sont divisés à choisir une telle alternative. Si d’aucuns sont prêts à payer n’importe quel prix pour une partie de jambes en l’air après une soirée bien arrosée, d’autres préfèrent prendre leur mal en patience jusqu’aux environs de cinq heures du matin. «À cette heure, elles n’ont pas beaucoup le choix et vous avez la chance de vous taper une d’entre elles à moindre coût sans même qu’elles n’aient le flair de savoir si vous avez pris une goutte de trop.» Les relations entre l’alcool et la chair, dans tous les cas, peuvent atteindre des sommets inimaginables dans la lucidité, renseignent-on de part et d'autre.
Boubacar SOW