A la découverte de la face cachée du Parc forestier et animalier de Hann +++ Par Abdourahmane Traoré +++

Les chants des oiseaux sont la première perception du visiteur franchissant le portail du Parc forestier et animalier de Hann, au cœur de la capitale sénégalaise. Une indication comme une autre de la quiétude du cadre enchanteur de ce site qui change du béton qui envahit de plus en plus Dakar.


Une fois à l’intérieur, les bruits des feuillages fouettés par le vent printanier, finissent de conquérir les personnes les moins portées sur la nature. Le Parc forestier et animalier de Hann passe alors comme un îlot où subsiste encore la nature à l’état pur. Dans Dakar où ciment, bêton et fer ont rendu l’environnement quasi inerte.

Boubacar Fall, éco-guide de son état, a été chargé par sa hiérarchie d’organiser la visite des cinq sites du parc aussi agréables à l’œil les uns que les autres.

Première étape : le jardin ethnobotanique, un lieu dont la richesse en plantes échappe aux profanes. Dans cet endroit, l’humidité semble amplifier les senteurs des plantes. ‘’Environ 400 spécimens de plantes, d’arbre de forêt et de fleurs sont répertoriés dans cet espace’’, affirme le guide dont les propos sont confirmés par l’agent trouvé sur place.

‘’Différentes sortes de plantes : industrielles, médicinales, ornementales entre autres, sont représentées ici’’, pour les besoins de la recherche et de la production à grande échelle, affirme l’ouvrier horticole, ajoutant : ‘’C’est pourquoi des plaques indicatives d’affection maladives et autres sont là pour indiquer les maladies auxquelles ces plantes s’adressent’’.

La grandeur de ce jardin n’altère cependant pas la place qu’occupe la Pépinière, l’autre site du parc où se trouvent en gestation les futures fleurs et arbres destinés à l’ornement des lieux publics et au reboisement des forêts du pays.

Dans ces lieux, on a constaté une première difficulté : un des préposés à la gestion du site semble peu enclin à échanger malgré l’insistance du guide. Son visage, qui laissait paraître une certaine phobie pour les gens de media, n’a pas empêché son collègue d’éclairer nos lanternes.

‘’Nous en produisons (des plantes) par milliers, mais ne sont pas destinées au commerce’’, renseigne notre interlocuteur au milieu d’une masse impressionnante de graines remplissant des terreaux abritant les plantes.

‘’Des institutions publiques (la Gendarmerie, le Groupement national des sapeurs-pompiers, les sièges ministériels, etc.) se ravitaillent ici, pour les besoins de leurs espaces verts, en plus des particuliers que nous aidons en fleurs’’, confie-t-il en parlant de la pépinière située non loin du ‘’coin des arts’’. Un autre site du parc.

Au ‘’coin des arts’’, le reporter de l’APS et son guide se sont d’abord confrontés au refus catégorique d’un artiste de parler de l’importance de ce lieu où il trouve ressources et inspiration. Il se ravise ensuite pour dire que ‘’C’est un coin idéal pour nous artistes plasticiens’’.

‘’Ce coin nous permet de prendre du recul et d’avoir une bonne inspiration’’ pour exécuter des œuvres, explique l’artiste devant son matériel de travail. Une dimension culturelle du parc qu’explique également une représentation des ‘’bois sacrés’’ dans ces lieux.

‘’C’est une réplique des bois sacrés (de la Casamance). Et beaucoup d’instruments traditionnels de pays africains de l’Ouest surtout, sont représentés ici’’, explique l’éco-guide, Babacar Fall, en l’absence du conservateur des lieux.

La culture s’invite donc dans les choses environnementales, ce qui dénote de la volonté de la Direction actuelle d’élargir l’éventail des attractions du Parc forestier et zoologique de Hann, dont le lac pittoresque attire de plus en plus de monde, dit-on. Mais sans ravir la vedette au site-phare que représente le zoo.

Dès que la porte du dernier site à visiter est franchie, peu après dix-huit heures, la joie de petits enfants, émerveillés par les charmes du zoo, est exacerbée plus qu’on ne pouvait l’imaginer. Surtout que mêmes les plus grands y trouvent leur compte, avec le zoo qui leur est destiné : 179 pensionnaires pour 27 familles d’animaux carnivores, piscivores, etc.

Des félins aux autres espèces, cette population animale représente un patrimoine très important, même en termes de valeur marchande, d’où la nécessité d’un réel suivi médicale.

Un fait curieux cependant : le parc ne dispose pas de médecin vétérinaire, avoue le major Abou Ndiaye, responsable du zoo. ‘’Depuis le départ, il y a quelques années, de l’infirmier qui s’occupait d’eux, on ne fait appel qu’à des bénévoles en cas d’urgence’’, dit-il.

Une situation alarmante pour ces animaux qui, pourtant, ‘’sont visités en pareille saison, surtout le week-end, par plus de trois mille enfants par jour’’, renchérit l’éco-guide. ‘’L’autorité compétente doit affecter un médecin au service des pensionnaires (les animaux)’’ du parc, reconnait le commandant Lamine Guèye, directeur du Parc forestier et zoologique de Hann.


Bamba Toure

Vendredi 4 Mai 2012 19:58

Dans la même rubrique :