«A la présidentielle, vous battrez votre record de 2007»

Notre confrère Hamath Kane du journal "le Quotidien" (édition du mardi 14 février 2012) n’as pas tort de qualifier la Présidentielle de 2012 de celles des «frustrés», au regard des candidats qui sollicitent le suffrage des Sénégalais. «Abdoulaye Wade devra faire face à ses «fils» qui entendent prendre leur revanche le 26 février. Macky Sall, Idrissa Seck et Cheikh Tidiane Gadio, entre autres, ne lui ont pas pardonné leur exclusion de l'héritage. Youssou Ndour et Bara Tall refusent l'opération de liquidation», écrit notre confrère.


Une analyse sérieuse de la liste des candidats à la Présidentielle 2012 a permis au journaliste du "Quotidien", Hamath Kane, de constater que «l'élection du 26 février 2012 est aussi celle des frustrés du pouvoir». Car, au-delà des tendances internes au Parti démocratique sénégalais (PDS) et des candidats aux strapontins, note notre confrère, «il y a les hauts placés qui ne briguent la Présidentielle que par la force d'un divorce consommé avec amertume». Ceux-là, précise-t-il, «ne pardonnent pas à Wade» soit de les avoir "oubliés", de les avoir "combattus", s’il ne les a pas simplement «sevrés politiquement, très tôt, alors qu'ils avaient goûté au lait... présidentiel». Mêmes les «fils adoptifs», tels Idrissa Seck, Macky Sall, Cheikh Tidiane Gadio, Lamine Bâ et Aminata Fall, entre autres, ne voulaient plus retrouver leur milieu naturel. «Nombre d'entre eux sont partis parce que le cadet n'arrêtait plus de couiner auprès du père…»
La conviction de notre confrère du "Quotidien" est que la Présidentielle de février 2012, «au-delà des personnalités de l'opposition traditionnelle, une compétition au sein d'une même famille». Car, précise-il, «les enfants les plus redoutables en veulent à un père "ingrat", qui ne met plus sa progéniture au même pied». Selon lui, «la famille est disloquée», chacun des excommuniés ayant décidé «de prendre son destin en main» et de créer «sa propre famille». Le premier renégat de la famille, Idrissa Seck, rappelle Hamath Kane, «avait dit que le fils (génétique Karim) a grandi et revendique désormais sa part de l'héritage». Il était candidat en 2007, face à Wade, après le tumultueux feuilleton des chantiers de Thiès. Il était alors arrivé second, devant Tanor, Niasse, Savané et compagnie.
Aujourd'hui, relève le journaliste, «il (Idrissa Seck : ndlr) veut récupérer sa part. Mais il ne sera pas seul dans cette «quête de revanche», car il y a Macky Sall, «un autre "frère" caressé et gâté par Wade, en l'absence de "l'aîné" politique qui a fugué» et dont il avait participé activement à la liquidation. Macky, précise notre confrère, «souffre pourtant de la désaffection», un an plus tard, après avoir réélu son candidat en 2007 dès le premier tour». Mais le chroniqueur de journal "Le Quotidien" fait remarquer qu’il «trouvera les moyens de se débarrasser de la contrainte paternelle. Même si, finalement, c'est Wade qui a coupé les ponts le premier. Le candidat de la Coalition Macky2012 avait bien juré qu'il avait des comptes à régler avec son ex-patron». Les "fils adoptifs" aussi, fait noter le journaliste, «même s'ils ne peuvent pas avoir toute la place, demandent au moins un minimum de "prise en charge"».
Dans ce lot des «enfants frustrés» de Wade, il faut compter le musicien Youssou Ndour, jadis considéré comme "fils adoptif" de Wade. L’octroi de sa fréquence télé (TFM), ayant été son principal cheval de bataille, la lenteur dans son octroi, l'équipement et les recrutements coûteux, affirme notre confrère, «l'ont ruiné à petits... jeu de dupes». Et c’est cela l’unique raison de l'ire de cet autre «fils», qui a troqué son micro de chanteur contre celui de politicien pour «prendre le maquis et défier le "Vieux", quitte à y laisser sa vie et celle de son trésor... médiatique et économique», déjà sérieusement entamé. «Quoi de plus naturel pour son allié Bara Tall, qui voudrait bien une chute de Wade et de son régime», s’interroge M. Kane, qui affirme que ce sont eux «qui ont démoli son entreprise, Jean Lefebvre».
Le candidat de Djibril Ngom n’est certes pas un "fils" de Wade, mais il a du mal à pardonner au chef de l’Etat de l’avoir défenestré du juteux strapontin des ICS, où il percevait 20 millions par mois et dont il avait contribué à précipiter a «faillite organisée». Sans grand espoir dans cette élection, ce Monsieur de la banlieue espère, à défaut de remplacer Wade, contribuer à sa chute. «Beaucoup de gens, autour de lui (Wade), m'ont combattu, disait-il dans un entretien avec "Le Quotidien", le mois dernier.
Les autres candidats, particulièrement Niasse et Tanor, ont chacun une raison personnelle d’en vouloir au "Pape du Sopi". Le premier pour avoir été écarté d’un gouvernement de l’alternance qu’il avait fortement contribué à enfanter, le second pour avoir vu son rêve de succéder à Diouf s’évanouir au lendemain du 19 mars 2000.
 

Bamba Toure

Mercredi 15 Février 2012 20:01

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