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ABDOUL AZIZ TALL DU MOUVEMENT “YAMALE” ET LES AUDITS “Ni précipitation, ni préjugés”

Ils sont nombreux ceux qui veulent voir rendre gorge les dignitaires et hauts responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) et ses alliés qui étaient aux affaires avant le 25 mars dernier. On semble même s’impatienter au sein de l’opinion de voir se réaliser sans délais les audits. Le Conseiller en management, ancien Directeur de la Lonase épinglé à l’issu d’un audit post-alternance de 2000 avant d’être blanchi six ans après, précise-t-il, Abdoul Azzi Tall invite ses compatriotes à la retenue car, « un audit ne doit se faire ni dans la précipitation, encore moins à travers des préjugés. L’empressement reviendrait à bâcler le travail sans respecter la procédure… »


ABDOUL AZIZ TALL DU MOUVEMENT “YAMALE” ET LES AUDITS “Ni précipitation, ni préjugés”
 
On agite encore comme en 2000, le spectre des audits pour connaître de la gestion de ceux qui étaient aux affaires et qui ont été sanctionnés le 25 mars dernier par les urnes de la présidentielle. L’opinion semble même impatiente à ce sujet. Pourquoi?

C’est le contexte qui l’explique, pour ne pas dire qui l’exige. Nous sortons d’élections et le régime précédent a été sévèrement sanctionné à partir de considérations qui laissent penser que ses dirigeants ont fait preuve d’arrogance, en usant et abusant des ressources de l’Etat sans aucune retenue. Les faits relatés depuis leur défaite notamment à travers la presse tendent à conforter les citoyens dans cette conviction. Dès lors, il se crée et se développe une posture de juge qui souhaite avec une certaine impatience que les sentences tombent de la manière la plus rapide, avant qu’aucune occasion ne leur soit donnée de se réhabiliter comme ce fut le cas en 2000 où des dirigeants d’entreprises épinglés par des audits ont fini par s’en sortir comme par miracle.

Justement, vous-même avez été épinglé à l’époque. Les comptes de la société la Loterie nationale sénégalaise (Lonase) que vous dirigiez avaient fait l’objet d’un audit. Pour des manquements supposés dans votre gestion, vous avez été retenu dans les liens de la prévention pendant près d’un an avant d’être blanchi six ans après. Quel est l’état d’esprit d’un audité ? Que ressentent ceux qui comme vous hier, sont en situation aujourd’hui ?


L’état d’esprit d’un responsable d’organisation qui doit être audité dépend largement de ce qu’il a dans sa propre conscience, et de l’opinion qu’il se fait de la qualité de sa gestion. Personne ne connait mieux que soi même ce que l’on a réellement fait dans le cadre de son travail. Par conséquent, selon qu’on aura fait preuve de vertu ou pas, on sera tranquille ou inquiet. Evidemment, l’inquiétude peut s’expliquer aussi du fait qu’on a pu se tromper ou commettre des fautes de gestion en toute bonne foi, et que l’on ignore la manière avec laquelle les autres vont accueillir et interpréter vos erreurs.

N’empêche, l’inquiétude semble apparemment être la chose la mieux partagée chez les concernés. Qu’est-ce qui explique un tel état esprit ? Est-ce que tout audit doit nécessairement conduire à l’arrestation du gestionnaire ou à tout le moins son interpellation ?

Je pense qu’il est important de ramener les choses à leurs justes proportions. Le simple fait d’évoquer le terme audit aujourd’hui, renvoie dans la conscience populaire, à l’idée d’une opération qui va forcément déboucher sur la découverte de malversations ou autres dysfonctionnements qui vont donner lieu à des sanctions, généralement pénales. C’est peut être l’occasion de rappeler que lorsqu’il s’agit d’un audit comptable et financier, il s’effectue à travers un examen des états patrimoniaux de la structure avec pour objectif la vérification de leur sincérité, leur régularité, leur conformité et leur aptitude à refléter son image fidèle. C’est donc une activité routinière qui doit être menée par un professionnel soit en interne, soit à l’externe. Il convient d’ajouter qu’un audit ne porte pas forcément sur des aspects financiers et comptables. Par exemple au Bureau organisation et méthode (Bom), nos activités portaient le plus souvent sur les audits organisationnels incluant le volet ressources humaines, même si au niveau de la section des Entreprises publiques, il pouvait arriver que des audits financiers et comptables soient menés dans certains organismes.

Il est donc normal que des audits soient menés aujourd’hui.

Absolument ! D’ailleurs une explication par analogie reviendrait à dire que nombreuses sont des décisions que nous prenons après un audit qui ne soit pas nécessairement formalisé. Par exemple, avant d’acheter un véhicule d’occasion, vous allez demander à votre mécanicien de procéder à une vérification du moteur et des organes. Vous allez également vérifier la validité des pièces du véhicule pour vous assurer qu’elle est en situation régulière. C’est sur la base des résultats de ce travail de vérification que vous arrêtez votre décision d’achat. Vous avez fait un audit qui vous a permis d’acheter votre véhicule ou de différer cet achat pour une meilleure occasion.

En parlant tantôt de dirigeants d’entreprises épinglés par des audits en 2000 qui ont fini par s’en sortir comme par miracle, vous pensez à la transhumance ?

Entre autres oui. Mais, je doute fort que le mode opératoire qui avait réussi pour certains transhumants en 2000 prospère cette fois-ci.

Pourquoi ?

D’abord parce que le phénomène de la transhumance a laissé depuis une image tellement négative, que personne ne voudra aujourd’hui accueillir au sein du parti des vainqueurs, des individus qui symbolisent aux yeux de tout le monde la mal gouvernance. De plus, la volonté très appuyée du président de la République de ne « protéger personne » tel qu’il a affirmé dans son discours à la nation du 3 avril dernier, conforte l’opinion quant à son désir de ne point ébranler les fondements de la relation de confiance qui le lie avec le peuple. Je pense qu’il ne prendra pas le risque d’altérer cette confiance en échange d’une catégorie de citoyens dont les antécédents, pourraient, à bien des égards, en faire des compagnons fort encombrants.

On s’impatiente néanmoins au sein de l’opinion nationale et certains commencent même à émettre des doutes sur la sincérité et l’engagement du président à ce niveau. Qu’en pensez-vous ?

Je considère qu’un audit ne doit se faire ni dans la précipitation, encore moins à travers des préjugés. L’empressement reviendrait à bâcler le travail sans respecter la procédure, composée de plusieurs étapes dont une seule manquante pourrait remettre en cause la crédibilité de la mission d’audit.
Quant aux préjugés, il reviendrait à faire preuve d’un excès de zèle, au point de vouloir coûte que coûte conforter l’opinion négative que l’on a sur la personne dont le travail fait l’objet d’un audit.
Il faudra donc faire preuve de patience et en même temps obéir à la règle d’objectivité et de rigueur dans la démarche. Je ne doute pas un seul instant que les corps de contrôle dont nous disposons au niveau de l’Etat sont des professionnels aguerris, parfaitement imprégnés des règles déontologiques.

Est-ce à dire que le peuple du 25 mars dernier devra prendre son mal en patience à ce niveau? Que le gouvernement d’Abdoul Mbaye n’a pas pour première priorité les audits ?

Je voudrais simplement que l’on comprenne un certain nombre de considérations pour ne pas montrer des signes d’impatience, de déception ou de découragement vis-à-vis des nouvelles autorités.
D’abord, le chef de l’Etat encore moins son Premier ministre, ne sont pas ceux qui mènent les audits. Ils les commanditent plutôt en s’assurant qu’ils seront menés avec toute la diligence requise, dans les règles de l’art et de manière exhaustive, c'est-à-dire sans discrimination aucune. Tout cela se traduit à travers une volonté politique affirmée. A mon avis, je crois à la sincérité du président de la République quant à sa détermination à satisfaire cette exigence citoyenne et je demeure convaincu qu’il ira jusqu’au bout, nonobstant toutes les formes de pressions qu’il pourrait subir.
La seconde considération est que les audits sont menés sur le terrain par des professionnels très au fait des exigences de leur art. En conséquence, n’importe qui ne peut s’ériger auditeur.
Ainsi, quelle que soit l’opinion qu’un profane peut se faire de la situation d’un organisme, il doit être admis par tous, que seul l’auditeur est habilité à déceler et certifier des anomalies dans un travail d’investigation.
La troisième considération relève du domaine judiciaire. S’il y a des présomptions de malversations, seul le tribunal est habilité à prononcer une condamnation, après saisine par le procureur de la République.
En tout état de cause, la méthodologie d’audit exige que la démarche soit contradictoire et que la personne concernée bénéficie d’une présomption d’innocence jusqu’à ce que le juge se prononce s’il y a lieu.
Il faut surtout éviter de jeter l’anathème sur des personnes dont la culpabilité n’est pas aussi avérée que ne le laisse croire l’opinion. Pas plus qu’il ne faut pas faire de ces audits un feuilleton « people » où l’on découvre tous les jours des informations distillées ça et là qui alimentent la rumeur et installent une atmosphère de règlement de comptes. C’et la victimisation qui peut à long terme créer un sentiment de compassion à l’égard des personnes concernées. Et c’est le meilleur moyen de tuer l’esprit et la philosophie des audits. Il faut laisser ceux qui ont en charge de les conduire, de s’y employer avec toute la rigueur, la méthode et l’orthodoxie que cela requiert.

Ce n’est pas donc demain la veille que des sanctions sont prises contre d’éventuels fautifs ?

Tout dépend des cas. Il y a des situations flagrantes pour lesquelles je pense que la procédure pourrait être beaucoup moins longue parce que relevant de simples enquêtes. Dans ces cas, on ne peut pas parler d’audit au sens classique du terme. Je pense à ces véhicules qui auraient disparus du parc de la présidence de la République, aux logements de l’Etat bradés à vil prix et dont on connait les bénéficiaires, à la question foncière, à certaines violations flagrantes du code des marchés publics ou aux actes de blanchiment d’argent sale. Des dossiers sur lesquels d’ailleurs des enquêtes auraient été bouclées, sans compter d’autres scandales qui ne vont pas tarder à émerger et dont le caractère délictuel ne nécessite pas l’usage d’une loupe de la part des enquêteurs. Ces types de dossiers feront certainement l’objet de traitement plus rapide. En tout état de cause, il faudra éviter une gestion parcellaire et partiale des dossiers, qui pourrait laisser croire à une politique de deux poids, deux mesures.

Qu’elle est votre appréciation du nouveau gouvernement ?

D’abord au niveau de sa taille, le nombre de vingt cinq ministres me parait raisonnable et répond à une promesse du chef de l’Etat faite au cours de la campagne électorale. Je dois ajouter que toutes les mesures de réduction du train de vie de l’Etat devront forcément passer par une rationalisation de l’administration publique. Ceci à travers une attitude permanente de veille et d’alerte de la part des organes habilités de l’Etat, afin d’éviter que la prolifération des structures ne remette en cause les économies attendues de la réduction de la taille du gouvernement.
Ensuite, à mon avis, les membres du gouvernement actuel ont le profil de l’emploi. Il faut donc leur souhaiter plein succès, et surtout faire preuve à la fois de patience et d’indulgence à leur égard, le temps qu’ils s’imprègnent des dossiers.

Que dire des frustrations de militants observées tant dans les rangs du parti du président de la République que chez ses alliés?

C’est normal, dans le champ politique généralement marqué par des stratégies de positionnement, mais la réalité veut que tout le monde ne puisse pas être au gouvernement. Nombreux sont aujourd’hui, les cadres qui souhaiteraient y figurer et qui ont à la fois la légitimité et le profil de l’emploi. Ils doivent être en mesure de contribuer cependant, à la construction de l’édifice quelque soit leur position. A cet égard, il convient de rappeler que le nouveau chef de l’Etat qui a été un acteur de l’alternance en 2000, à coté de Me Wade, n’avait même pas accédé à un poste de direction générale à l’époque, à fortiori intégré le premier gouvernement. C’est dire donc qu’au delà de nos ambitions personnelles, le plus souvent légitime, nous ne devons jamais perdre de vu que l’ultime décision relève du décret divin

Bamba Toure

Samedi 14 Avril 2012 - 11:09





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