ANDRIS PIEBALGS, COMMISSAIRE EUROPEEN POUR LE DEVELOPPEMENT «Le Nord du Mali a été négligé pendant une longue période»

Environ 50 milliards de dollars d'investissements sont nécessaires pour l'Afrique dans le secteur énergétique, chaque année. Aujourd'hui, moins de 10 milliards de dollars sont investis, dont un milliard qui est fourni par l'Union Européenne. La révélation est d'Andris Pielbags, commissaire européen au Développement, qui évoque aussi dans cet entretien l'évolution de la situation au Mali. En disant quelques vérités qui ne plaisent pas toujours.


Alors que l’Onu annonce la fin de la famine dans la Corne d’Afrique, les pays du Sahel sont à leur tout gravement menacés par la sécheresse. Quelles sont les stratégies de prévention et d’intervention de l’Union européenne en direction de ces régions d’Afrique dans le domaine de la sécurité alimentaire ?  

C’est l’une des questions fondamentales de notre « Agenda pour le changement ». Nous dépensons près de 600 millions d’euros par an dans la Corne de l’Afrique et 100 millions dans le Sahel dans des programmes de sécurité alimentaire. Le problème est que nous ne sommes pas en mesure de répondre à l’ensemble des défis de la sécurité alimentaire. En ce qui concerne la crise alimentaire au Sahel, l’Union européenne a pris des mesures immédiates pour répondre à la situation difficile de la région et, alors que nous voyons que la crise s’accroît, nous intensifions nos efforts pour soutenir les personnes et les gouvernements en proposant un programme d’aide d’une valeur de 164,5 millions d’euros.

Je rappelle que la Commission européenne a déjà mobilisé 123,5 millions d’euros pour la réponse humanitaire précoce à la crise. En soutenant le développement rural et la production alimentaire, nous attaquons les causes des crises alimentaires récurrentes dans la région et bâtissons une résilience des peuples et pays du Sahel. Avec l’implication forte de nos partenaires, nous pouvons encore éviter la crise majeure et sauver de nombreuses vies, en particulier les femmes et les enfants, qui sont généralement les premières victimes de l’insécurité alimentaire.
La plupart des pays touchés par la crise le sont à cause du manque d’infrastructures, de technologie, d’accès à l’eau potable, d’irrigation, etc. Dans ces deux régions, nous essayons de mettre en place une stratégie globale sur la sécurité alimentaire qui prend en charge des pratiques durables et les associe dans le but d’avoir un impact structurel durable sur le territoire. Pour ce faire, il est crucial que les gouvernements des pays bénéficiaires soient pleinement engagés dans les programmes.  

En attendant l’actualité nous rappelle que rien est encore joué. Au Mali, l’Union Européenne a suspendu son aide…
Oui, au lendemain du coup d’état, j’ai pris la décision de suspendre de manière temporaire l’aide au développement de la Commission européenne jusqu’à ce que la situation dans ce pays, ne sera pas clarifiée. Je tiens à préciser que cette décision n’affecte pas l’aide humanitaire. Je réitère les propos de Catherine Ahston qui a demandé trois choses : une résolution rapide de la crise, une restauration de l’ordre constitutionnel et la tenue d’élections démocratiques le plus tôt possible. Le Mali a accompli ces dernières années d’importants progrès dans le développement. Seul un environnement stable et démocratique peut garantir la poursuite de ces progrès. Face à la détérioration de la sécurité dans le nord du pays et la menace de la crise alimentaire, je demande à toutes les parties d’assurer la protection des populations civiles et le respect des droits humains.

Le Nord du Mali est désormais occupé par le Mouvement National pour la libération de l’Azawad (MNLA, ndr) et des groupes islamistes radicaux. Associée au risque de famine, la situation est de plus en plus explosive. Qu’avez-vous faits pour aider en la résolution d’une crise qui aujourd’hui semble plus menaçante que jamais ?  

Cette région se trouve dans une situation délicate, voire très dangereuse. Le Nord du Mali a été négligé pendant une longue période. Nous avons commencé un programme de développement dans cette zone géographique il y a au moins cinq ans, mais l’accès aux infrastructures de base, tout comme les routes, sont des défis permanents. Les populations n’ont pas été impliqués et ils pensent que le Sud du pays profite le plus de l’appui au développement de l’Ue et de toutes sortes de développement économique. Par conséquent, il est important d’impliquer l’ensemble des maliens dans les programmes sociaux, indépendamment de la région d’origine. Ces développements doivent être inclusifs.
Il y a eu cependant un autre défi qui a concerné certaines troupes armées provenant de la Libye qui ont occupés le nord du pays. Cette présence a apporté des dégâts supplémentaires et de l’insécurité. Les opérations dans cette région sont totalement à l’arrêt. On ne peut rien faire compte tenu de l’instabilité et je ne crois pas que quiconque ait actuellement accès aux populations locales. Le risque existe que cette situation gagne d’autres régions du Sahel, et nous savons que l’instabilité qui prévaut au Mali pourrait s’étendre à d’autres pays. Nous sommes conscients des défis auxquels le gouvernement malien est confronté, et j’espère sincèrement que des solutions vont être trouvées pour instaurer à nouveau la sécurité dans le Nord du pays.

Ne pensez-vous donc pas que pour restaurer la paix dans le Nord, le gouvernement malien doit adopter la stratégie privilégiée par la Mauritanie, à savoir l’option militaire?

Je ne crois pas qu’il existe une autre alternative. Ceci équivaut aussi pour le Niger car parmi les populations qui arrivent sur son territoire, il y a des mercenaires qui amènent de l’instabilité. Une solution politique ne semble pas faire pas partie de leur priorité. Bien au contraire, ils ont tout intérêt à opérer dans une région non sécurisée. L’option militaire est lourde de conséquences car des soldats y perdent leur vie, mais je ne vois d’alternative valable. Une chose est sûre, nous allons continuer à soutenir le développement dans les pays du Sahel.

Vous avez succédé au commissaire Louis Michel qui avait été sévère mais lucide sur l’action de la France pour légitimer le putsch mauritanien de 2008. Quelles leçons tirez-vous de l’expérience de la Mauritanie, mais aussi de l’ensemble des pays Acp (tels que le Nigeria, Haïti, le Liberia ou Fidji) pour une application impartiale des dispositions de l’article 96 du traité de Cotonou ?

L’article 96 est important, mais lorsque les discussions politiques sont évoquées, l’article 8 de l’accord de Cotonou est encore plus important. L’article 96 est une option « nucléaire », car dès lors qu’on l’applique, son impact sur nos relations avec un pays est énorme. De plus, notre expérience nous prouve que l’application de l’article 96 affecte surtout  les personnes les plus pauvres de ces pays. Pour éviter cela, il faut préserver ne serait-ce qu’un minimum les contacts politiques. C’est le cas de la Mauritanie et du Niger, où les choses ont évolués très rapidement. Aujourd’hui les conditions sont réunies pour pouvoir garantir la primauté du droit, la démocratie et les droits de l’homme. Pour cette raison,  nous avons repris notre soutien au développement de ces pays.
Le Niger est un excellent exemple car compte tenu du fait qu’il fait partie intégrante de notre stratégie sur la sécurité alimentaire, nous pouvons dégagés des fonds encore plus importants. En Mauritanie, nous devons créer un dialogue politique fort et un processus de consultation politique. Le cas de la Mauritanie est une leçon à retenir pour la cohérence des politiques pour le développement. L’accord de partenariat sur la pêche a énormément influencé les progrès que ce pays a enregistrés, mais il est important que l’action menée par l’UE doit rester cohérente et ne pas privilégier un secteur plutôt qu’un autre. En ce sens, l’impact de l’accord de partenariat sur la pêche en Mauritanie peut nous aider à trouver une solution politique très rapidement.

Si le président du Zimbabwe, Robert Mugabe continue à se refuser de mettre en œuvre l’accord de politique globale signé en 2008 avec l’opposition avec l’objectif de voler une autre élection, est-ce que l’Union Européenne aura le courage d’imposer des sanctions encore plus dures de celles qu’elle a déjà adoptés ?

Nous suivons de très près la situation au Zimbabwe. Récemment l’Union européenne a partiellement levé ses sanctions sur le Zimbabwe afin d’encourager des nouveaux progrès dans les réformes politiques, mais nous avons maintenu les restrictions contre le président Robert Mugabe. Cette décision prouve qu’il ya eu quelques progrès encourageants, ainsi que des événements plus décourageants comme la non mise en œuvre de l’accord politique global. Le gouvernement du Zimbabwe essaie de faire de son mieux dans un contexte très difficile. Il a atteint la stabilisation économique, le niveau vie de la population à faible revenu s’est partiellement amélioré, il y a donc des raisons d’espérer pour un développement positif de ce pays. Nous essayons de faire la distinction entre les acteurs qui cherchent à améliorer la situation et ceux qui ne le font pas, et je pense que la décision du Haut Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, de lever certaines sanctions à l’encontre du Zimbabwe tout en maintenant des restrictions sur les personnes qui rendent la vie des gens plus difficile est juste et équitable. J’espère que la Communauté internationale et les organisations régionales telles que la Communauté de développement de l’Afrique Australe (Sadc, ndr) vont tout faire pour garantir des élections justes, libres et crédibles en 2013. Ces élections seront un moment de vérité pour le développement du pays. Si le pire scénario devait avoir lieu, nous continuerons à soutenir les citoyens zimbabwéens les plus pauvres à travers l’appui des agences des Nations Unies ou des Ong. Il est clair que notre volonté est d’être engagée directement avec un gouvernement qui sera élu dans un contexte libre et démocratique.

Vous mentionnez les Ong, mais il y a quelques semaines le gouverneur de la province de Masvingo, un proche du président Mugabe, a décidé de suspendre les activités de 29 Ong dans sa province pour avoir, selon lui, utiliser des donations de l’Occident dans le but de faire campagne clandestinement en faveur des rivaux de Mugabe. Dans un contexte aussi exécrable, est-il certain que l’aide européenne sera acheminée aux plus pauvres sans le risque d’être détournée par le gouvernement?  

Dans des pays comme le Zimbabwe, nous restons persuadés que les agences onusiennes et les Ong sont les seules ressources crédibles pour l’appui au développement. Suspendre les activités des Ong prive les populations les plus pauvres de l’aide dont elles ont cruellement besoin. Je regrette beaucoup cette décision. Rien ne peut la justifier car les Ong font énormément de choses pour atténuer la pauvreté dans le pays. Ce genre de décision est pris pour nuire aux gens juste avant les élections. J’espère que les zimbabwéens sauront en tirer les bonnes conclusions.

L’énergie est un facteur important de développement. A ce titre, l’indépendance énergétique conditionne fortement la croissance économique, hors de nombreux pays africains n’arrivent pas à assurer cette indépendance en dépit des potentialités dont ils disposent dans ce secteur (uranium, pétrole, soleil). De même, les projets d’interconnexion en Afrique bloquent du fait du manque d’argent. Quelle est la politique de l’Union européenne vis-à-vis de l’Afrique dans ce secteur ?

Je ne dirais pas que nous avons un intérêt direct. Prenons le cas du Nigeria. Une fois que le gaz a été brûlé à la torche, tout ce que vous devez faire est de commencer à générer de l’énergie dans le pays qui permet de créer un vrai changement. Ensuite, il y a la question des exportations, où la concurrence avec des autres pays dotés de pétrole et de gaz naturel est rude, Mais, il est indéniable que l’exportation de gaz est rentable. Il existe aussi de nombreuses opportunités dans la production  d’énergie solaire ou éolienne à partir de la biomasse. Chaque pays pourrait adopter une stratégie gagnante. De notre coté, nous avons soutenu un grand nombre de projets capable de créer des interconnexions entre les pays et les régions du continent africain. A titre d’exemple il convient de mentionner le Fonds fiduciaire Ue-Afrique pour les infrastructures et le projet d’interconnexion électrique entre l’Ethiopie et Djibouti. Mais, ce que nous voyons clairement, c’est qu’il ya un manque d’investissement dans le secteur de l’énergie. Environ 50 milliards de dollars d’investissements sont nécessaires en Afrique, chaque année. Aujourd’hui, moins de 10 milliards de dollars sont investis, dont un milliard qui est fourni par l’Union Européenne.
Jusqu’à présent, l’Afrique sub-saharienne n’a pas suffisamment investi dans les énergies renouvelables. Nous devons attendre 2030 afin que le Burkina Faso puisse produire 20 mégawatts. C’est choquant de constater qu’il faut attendre aussi longtemps pour investir dans une énergie dotée d’un tel potentiel. Mais certains pays envoient des signaux positifs. Je pense au Maroc, où le gouvernement a créée des conditions d’investissements très favorables. La stabilité politique a aussi permis à ce pays d’attirer des investissements européens, notamment de l’Allemagne qui a décidé d’investir 200 millions d’euros dans l’énergie solaire, une des ressources à laquelle on peut accéder le plus facilement dans la majeure partie du continent africain.

Desertec est un projet très ambitieux qui suscite beaucoup d’espoir en Europe, mais aussi des craintes dans certains pays africains. Est-il un modèle d’investissement à suivre?

À certains égards, Desertec est un projet très intéressant. Je pense en particulier à la volonté de ses promoteurs de vouloir s’engager avec succès dans les zones rurales qui ont du mal à accéder à l’électricité. Mais j’entrevois une difficulté majeure qui réside dans le risque d’exploiter le potentiel formidable de l’énergie solaire uniquement pour l’exporter vers l’Europe. Bien sur, c’est une initiative profitable, mais ce n’est pas vraiment le type de développement que je recherche. Je serais plus intéressé à chercher des investissements et des profits dans les pays eux-mêmes, plutôt que de vendre de l’électricité à l’Europe. Si une partie de cet argent pourrait être mobilisé à travers les ventes d’électricité, alors je n’ai rien contre, mais nous sommes vraiment à la recherche d’investissements dans le secteur énergétique des pays partenaires. En Afrique sub-saharienne, plus 70% de la population n’a pas accès à l’électricité, surtout dans les zones rurales.

L’offensive diplomatique et commerciale des pays émergents en direction de l’Afrique inquiète l’Europe, qui est aujourd’hui sérieusement concurrencée sur ce terrain qu’elle a toujours considéré comme une chasse gardée. Sur le continent, ces pays-en particulier la Chine, l’Inde, le Brésil, mais aussi la Turquie-investissent fortement dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, des mines, etc. Comment l’Europe compte-t-elle s’y prendre pour renverser cette tendance et renforcer sa position sur le continent africain ?

Cette question exige beaucoup de discussions. Il ya eu quelques progrès à Busan (lors de la Conférence de Haut Niveau sur l’efficacité de l’aide, ndr), notamment sur le problème de l’efficacité de l’aide. Le fait que l’Inde, la Chine, le Brésil et les principaux acteurs émergents aient signé le document final de la conférence en est la meilleure démonstration. Mais, à ce jour, la transparence fait encore défaut. Je serais plus heureux si ces pays pouvaient faire plus d’efforts sur ce sujet, y compris sur l’aide au développement. Avec 54 milliards d’euros en 2010, l’Union européenne représente environ 60% de l’aide au niveau mondial. Je souhaite que d’autres pays fassent plus d’efforts car cela signifierait que notre contribution pourrait descendre de 20 à 30%. Les besoins des pays pauvres sont énormes, en particulier en Afrique. Les investissements y sont nécessaires, mais les investisseurs restent trop prudents par rapport aux risques politiques et économiques. Je suis heureux de voir la Chine et l’Inde investir dans les infrastructures et le social, cela est très utile tant que la transparence est renforcée. Nous devons nous engager davantage avec ses partenaires afin de renforcer cette transparence. Si on y arrive, nous pouvons réaliser des miracles.

 En 2010, l’Union européenne a confirmé son rôle de  donateur le plus important et le plus généreux au monde en terme d’aide publique au développement. Dès lors, comment convaincre ces mêmes citoyens sur la nécessité d’augmenter l’aide publique au développement alors que la forte croissance du continent africain est de plus en plus évoquée dans les médias européens ?

Pour répondre à votre question, il faut prendre en considération trois phénomènes. Je suis letton et en Lettonie la coopération au développement est un thème encore méconnu. Lors d’un voyage que j’ai effectué au Burkina Faso, j’étais accompagné par un groupe de journalistes de mon pays. Nous avons visité des hôpitaux et des reportages ont ensuite été diffusés sur les médias lettons. Tout le monde a été choqué, parce que personne ne s’attendait un tel niveau de pauvreté, et ce malgré le fait que les centres médicaux que nous avons visités étaient en fait décents. La plupart des pays européens assurent à leurs citoyens des prestations sociales de très haute qualité, la majeure partie d’entre nous ne peut même pas imaginer les conditions dans lesquelles vivent les gens dans certaines parties du monde. Mais, lorsque ces personnes en prennent conscience, ils ne se posent plus de questions sur mon travail. Aider les gens dans les pays pauvres est notre principal objectif. Le deuxième phénomène est plus sophistiqué. Lorsqu’un conflit éclate dans un pays en développement, nous en subissons les conséquences. Non seulement nous dégageons des fonds pour résoudre ces conflits, mais parmi nos soldats certains y perdent leur vie. La seule façon d’éviter cela est d’investir dans la coopération au développement. Si nous luttons contre la pauvreté, nous serons en mesure d’économiser de l’argent et des vies plus tard.  

A côté de cette croissance, dont certains médias se font l’écho, les citoyens européens perçoivent surtout l’Afrique sous le prisme de la pauvreté et des conflits comme celui somalien qui dure depuis plus de vingt ans. Comment l’Union Européenne peut continuer à justifier auprès de ses citoyens l’aide octroyée à des pays comme la Somalie ?
Au début du 20e siècle, les familles lettones investissaient tout ce qu’ils avaient dans l’éducation de leurs enfants. Nous devrions faire la même chose en Afrique. C’était un choix stratégique pour améliorer la qualité de vie de la population. Vous ne devez jamais négliger votre futur ou l’avenir de vos enfants. Si vous n’investissez pas dans ce futur là, vous ne pouvez pas vous attendre à ce qu’il y ait de la sécurité ou que les vagues migratoires et les guerres s’arrêteront. Faire de la coopération au développement signifie investir dans votre avenir. En 2010, nous avons investi 54 milliards de dollars, c’est-à-dire en moyenne 0,4 pour cent du RNB européen. Si l’on compare cet investissement à l’investissement que nous faisons en Europe pour retrouver le chemin de la croissance, il est clair que ce n’est pas comme un investissement extraordinaire. De ce point de vue, je crois que la plupart des gens acceptent notre engagement en faveur de la lutte contre la pauvreté. L’Europe et ses citoyens sont confrontés à des difficultés terribles, mais je suis sûr que c’est une situation temporaire.  

Interview coordonnée par Joshua Massarenti (Afronline.org), Mame Aly KONTE, Sud Quotidien, avec Les Echos (Mali), Le Républicain (Niger), Le Calame (Mauritanie), (Sénégal), The Zimbabwean (Zimbabwe),  Addis Fortune (Ethiopie) and Afronline.org (Italie)

Bamba Toure

Mercredi 25 Avril 2012 02:33

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