Abdoulaye Diouf Sarr, DG du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (COUD) « Le jour où Macky Sall constatera que BBY pose problème, il prendra ses responsabilités »

Le Directeur Général du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (COUD) et non moins responsable politique de l’Alliance Pour la République (APR, au pouvoir) à Yoff s’exprime dans nos colonnes. Issu du triangle Lébou (Yoff –Ngor- Ouakam), Abdoulaye Diouf Sarr, puisque c’est de lui qu’il s’agit, analyse les derniers soubresauts au sein de la coalition Bennoo Bokk Yakaar (BBY). Cet économiste de formation, diplômé de la prestigieuse université Léopold Sédar Senghor d’Alexandrie, en Egypte est pressentie au sein de son parti pour jouer un rôle prépondérant à Yoff, sa base politique. Sans détour et à cœur ouvert, ADS tire le bilan d’étape du Président Macky Sall, un an pratiquement après son accession à la magistrature suprême. Dans cette interview à bâtons rompus, l’ancien secrétaire général de la chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Kaolack parle de sa gestion du COUD, de ses ambitions et bien d’autres sujets d’une brûlante actualité. Entretien…


Monsieur Abdoulaye Diouf Sarr, pouvez-vous, vous présenter  ?

Je suis le Directeur du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (COUD) depuis avril 2012, secrétaire administratif de la Convention des Cades Républicains et responsable politique de l’Alliance Pour la République (APR) au niveau de la commune d’arrondissement de Yoff.

A votre arrivée à la tête du COUD en avril 2012, me semble-t-il tous les clignotants étaient au rouge au niveau de cet établissement public. Vous confirmez ?

Je confirme effectivement que tous les clignotants étaient au rouge. Mais conformément à l’orientation nouvelle, nous nous sommes mis à redresser ce qu’il fallait redresser. Et aujourd’hui, nous pouvons dire que nous sommes dans une bonne direction pour satisfaire les étudiants sénégalais sur le plan de leur prise en charge sociale. 

Quelle est la touche particulière que vous comptez apporter dans la gestion de cet établissement public que vous dirigez ?

La touche particulière, c’est d’abord une touche de rationalisation de la dépense publique. Faire en sorte que la ressource qui est une ressource rare soit utilisée de manière optimale, soit orientée ainsi à des priorités qui sont véritablement bien pensé. Cela va dans le sens de la politique du Yonu Yokkuté qui s’appui sur des nouveaux ordres de priorités. Aujourd’hui, je peux dire que nous avons effectivement lancé ce chantier de la rationalisation. Mais au-delà, nous sommes en train de prendre aussi des initiatives pour apporter de la ressource innovante, c'est-à-dire essayé de ne pas seulement nous cramponner dans la subvention de l’Etat, mais de manière innovante, voir d’autres pistes , d’autres perspectives pour drainer de la ressource nouvelle au niveau du COUD.

En dehors du COUD, vous gérez aussi les campus sociaux des Centres Universitaires Régionaux (CUR). Comment arrivez-vous à joindre les deux bouts ?

Difficilement. Parce que la gestion des CUR ne devait pas en tout cas être confié à l’origine au COUD. On avait simplement demandé au COUD d’accompagner ces structures en attendant la mise en place de la structure pérenne. Maintenant, face à cette situation, soit on augmente de manière conséquente les ressources du COUD pour lui permettre de prendre en charge cette mission ou bien on autonomise la gestion sociale de ces universités pour être efficace.

D’aucuns ont optez pour la seconde proposition, c'est-à-dire aller vers l’autonomisation totale des campus sociaux de ces CUR. C’est aussi apparemment votre souhait, j'ai l'impression ?

C’est une possibilité. L’essentiel c’est qu’on prenne des cadrages institutionnels les plus pertinents pour prendre en charge la préoccupation des étudiants. En tout état de cause, il faut qu’il ait une solution. Le statut quo risque d’être difficile, et pour le COUD et pour les CUR.

Quand on parle du campus social, tous les regards se braquent tout de suite sur l’hébergement et la restauration. Comment comptez-vous améliorer ces services essentiels dans la vie de l’étudiant ?

Ces services sont quand même aujourd’hui gérés de manière assez correct. Il y a de nette amélioration au niveau de la restauration. Après les codifications qui sont en cours, je crois que la prise en charge de l’hébergement aussi va être surveillée pour qu’on est une meilleur qualité d’offre. Ce qu’il faut noter à ce niveau-là , c'est que la demande est nettement supérieure à l’offre et cela pose un problème, le problème de la bonne prise en charge d’une démographie galopante, au niveau du logement. Mais avec les moyens que nous avons, nous allons essayé, en appliquant une politique de rationalité, essayer d’améliorer l’offre. 

Sans transition, Abdoulaye Diouf Sarr, vous êtes un membre éminent de l’APR et responsable du parti du Président dans la commune d’arrondissement de Yoff. Si la question n’est pas indiscrète, quelles sont vos ambitions politiques à Yoff et même au-delà ?

Mes ambitions, c’est simplement me battre aux côtés du Président de la République Macky Sall pour la réalisation de son programme le Yonu Yokkuté. Je n’ai pas d’autres ambitions que de faire réussir le Président dans la mise en œuvre et dans l’application de son programme. Maintenant, dans ce combat-là, nous avons certes notre chapelle qui est d’abord le COUD. Nous sommes en train de démontrer qu’on a la possibilité de faire autrement à ce niveau. Au plan maintenant politique, la recommandation forte du Président Macky Sall, c’est de massifier l’APR et tous les jours nous sommes en train de nous battre pour que cette prescription, cette orientation soit quelque chose de vécu sur le terrain. Nous n’avons pas d’autres ambitions que de massifier le parti, consolider ses bases et en faire le plus grand parti du Sénégal.

Au regard des dernières tournures de l’actualité politique nationale, on a l’impression que Bennoo Bokk Yakaar est au bord de l’implosion. Concernant l’avenir de cette coalition qui a porté en triomphe le Président Macky Sall lors des dernières joutes présidentielles, êtes-vous optimiste ? 

Bennoo Bokk Yakaar est une coalition voulu par le Président Macky Sall. Je crois effectivement en cette coalition comme un dispositif pluriel de gouvernance. Nous sommes derrière le Président pour l’appuyer dans cette conviction, qui est aussi la notre. Aujourd’hui, il y a évidemment des grincements de dents. Pour moi, c’est quelque chose de tout à fait logique. Dans un groupe pluriel, il peut avoir de temps en temps quelques disfonctionnements. Mais, fondamentalement, le Président de la république, c’est quelqu'un qui est extrêmement avisé. Et je suis persuadé que le jour où lui-même constatera que la coalition pose problème, il prendra ses responsabilités. Mais nous, nous estimons aujourd’hui que, avec lui, il faut aller le plus loin possible dans ce qu’il considère comme étant une nécessité de gouvernance. Nous suivons effectivement sa ligne. S’il estime que cette coalition est toujours pertinente pour l’aider à gouverner le Sénégal, nous l’appuierons dans cette vision.

A un an pratiquement du premier anniversaire de l’accession du Président Sall au pouvoir, êtes vous satisfait de la manière dont il gouverne le Sénégal ?

Très satisfait. Parce que le Président de la république en moins d’une année au pouvoir, a redonné confiance au monde rural. Aujourd’hui, il y a énormément d’effort pour reconstituer le capital semencier, pour appuyer la production agricole. Aujourd’hui aussi, le circuit de commercialisation de la production, sont des circuits extrêmement efficace. De ce point de vue-là, il a réalisé quelque chose que ses prédécesseurs n’ont pas réalisés : redonner confiance au monde rural. Le Président a également su mettre en place l’essentiel des mécanismes de solidarité du pays. Aujourd’hui, la Couverture Maladie Universelle (CMU) sera une réalité ; la bourse sociale de solidarité est en route. Pêle-mêle, il y a une grande concertation sur l’université. Ce qui n’existait pas auparavant, avec les Contrats De Performance (CDP).Sur le plan fiscal, il a lancé un chantier énorme sur une nouvelle fiscalité plus efficace, qui a fait que le pouvoir d’achat des sénégalais a augmenté… Et la liste est loin d’être exhaustive. En un mot, on peut dire que le bilan du Président est largement positif.

Si vous devriez résumer en trois mots le fameux programme du Président de la république, le Yonou Yokkuté, que diriez-vous ?

Le Yonou Yokkuté, c’est une production toujours plus pour le Sénégal, à savoir augmenter la productivité. Mais cette productivité doit retourner aux sénégalais, par un circuit de distribution et de meilleurs prise en charge sociale des pauvres. Et tout cela devrait reposer sur des mécanismes institutionnels et sur un Etat de droit revalorisé. Parce que l’Etat de droit était en lambeau au Sénégal, avant la seconde alternance survenue le 25 mars 2012.

Propos recueillis par Siaka NDONG

Bamba Toure

Mercredi 27 Février 2013 20:43

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