Accusé de présumé terrorisme : le sénégalais Bachir Sidibé a caressé l’enfer en Mauritanie

SETAL.NET - Bachir Sidibé ne remettra jamais les pieds en Mauritanie. Pour cause, il y a vécu l’enfer. Dans les colonnes de l’Obs, le présumé terroriste qui a passé trois années de sa vie en prison revient sur cet épisode inoubliable.


Ressortissant sénégalais vivant à Nouakchott (Mauritanie), Bachir Sy a été mis aux arrêts le 02 octobre 2010 par des forces spéciales mauritaniennes devant l’école où il officiait en tant que professeur de français. Vingt jours après, il est déféré au parquet où, dit-il, il se rend compte qu’il est dans un lieu de détention. « C’est un lieu de tortures et de maltraitance », avoue-t-il. Et les choses vont aller de mal en pis pour ce professeur de français à l’école turque de Nouakchott.

Il est accusé de faire partie d’Al Qaïda et de recruter pour sa branche de l’Afrique de l’Ouest, Aqmi. Ses bourreaux qui n’hésitent pas à le torturer (il en garde les stigmates sur le corps) le pressent de questions sur des armes qu’il détiendrait et le somment de balancer six autres extrémistes. Mais Bachir dit ne rien comprendre à tout cela.

N’empêche, au bout de huit mois, il sera jugé et condamné à 3 ans de prison. Arrivé au terme de sa peine, les autorités judiciaires veulent le maintenir en prison sous prétexte qu’il n’a pas payé une amende de 5 millions Ouguiyas (10 millions FCFA). Il observe une grève de la faim qui va durer 8 jours pour réclamer sa sortie. C’est au 8e jour, alors qu’il n’était qu’une loque humaine qu’il a été libéré et conduit à la frontière sénégalo-mauritanienne d’où il a été conduit par les policiers sénégalais chez lui, aux Hlm Grand-Yoff.

Dans l’entretien qu’il a eu avec l’Observateur, Bachir Sidibé indique que son épouse a eu des troubles psychiques à cause de ce qu’il a subi en Mauritanie. Aujourd’hui, il recommence sa vie à zéro mais assure qu’il ne remettra plus jamais les pieds en Mauritanie.

Abdou Khadre Cissé

Lundi 6 Janvier 2014 14:08

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