Ça bouge encore au niveau de l'Aéroport Léopold Sedar Senghor ! Un tour du côté de Yoff nous a permis de comprendre la vérité des faits. Depuis que Pape Maël Diop, directeur général de l'Agence des Aéroports du Sénégal a décidé de reprendre les marchés du nettoiement et du gardiennage, il est devenu l'ennemi juré de certains syndicalistes. En effet, il a ôté le pain à la bouche d’individus qui profitaient des failles du système pour s’enrichir. Pourtant, d’importantes économies d’échelle ont été réalisées par un simple retour à l’orthodoxie. Par exemple, Pape Maël Diop a fait économiser 140 millions de francs aux ADS rien que sur le marché du nettoiement, tout comme le gardiennage où 32 millions de francs ont été économisés. Conséquence : les salaires des agents ne sont plus payés avec un crédit revolving.
Mais la situation a été aggravée par la nouvelle grille de répartition de la redevance sécurité de l'aéroport avec l'augmentation de la part de la haute autorité de l'aéroport, chargée de la sécurité de la plateforme.
Devant cette nouvelle donne certains syndicalistes sont montés au créneau pour dénoncer, disent-ils, les pratiques du Directeur général des Ads, mais aussi l'absence de dialogue de M. Thierno Alassane Sall, ministre des Infrastructures et des Transports. Mais ce que les syndicalistes ne disent pas, c'est que suite à un audit effectué aux Ads, il a été découvert que certains d'entre eux ont été auteurs de marchés fictifs, avec l'aide de demandes de renseignements et de prix, et de détournement de terrains que le ministre Karim Wade avait mis à la disposition des agents. Pour étouffer l'affaire, certains ont tenté d'embarquer l'intersyndicale de l'aéroport dans le dépôt d'un préavis de grève. Mais le pot aux roses a été découvert. Et les autres syndicats ont décidé de ne pas se laisser embarquer dans cette histoire qui ressemble beaucoup à du chantage.
Aux dernières nouvelles, certains parmi les syndicalistes incriminés ont reçu des décisions d'affectation vers Ziguinchor, Cap Skiring et Tambacounda. Et il n'est pas exclu, qu'ils reviennent à la charge, refusant d'être enterrés
vivants.
Ibrahima Ngom