Affaire Béthio Thioune : Pour que notre justice soit épargnée de la variole politique !

Comme bien de citoyens sénégalais, je reste cramoisi de stupéfaction, d’angoisse à l’annonce de cet incident malheureux relatif au meurtre de deux(2) thiantacounes à Mbour (Keur Samba Laobé). J’avais juré de ne jamais émettre une idée là- dessus. Ce Béthio -là, ne me dit vraiment rien. Finalement, j’ai dû me renier car certains  ont tendance d’assimiler  l’évocation de son nom au Mouridisme, cette voix qui m’est si chère. Plus que tout. A travers Béthio, cette doctrine fondée par Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul continue de voir sa fierté criblée d’offenses, de toutes sortes. Ce gus, osons le dire, est tout sauf un talibé mouride. Et cet épisode peut être vu comme le début d’une revanche de Dieu sur un faux dieu.

Ce qui vient de se passer et qui l’a coûté d’être mis en garde à vue est du barbarisme qui frise le cannibalisme et nous appelle les riches heures du mobutisme ! Après être le mobile principal de cette fâcherie qui les a coutés la vie, Béthio et sa bande de soudards ivres n’ont trouvé rien de mieux à faire que d’aller creuser une fosse dans un terrain vague et au mépris de tout rituel religieux  pour, ensuite , les inhumer. Je me demande comment quelqu’un qui souscrit à la philosophie du Saint homme Serigne Saliou Mbacké, le très regretté Khalife Général des Mourides puisse procéder ainsi ? Qui l’eût cru ? Par cet acte ignominieux, tous ceux qui  lui ont fait allégeance sont appelés à se ressaisir : cet homme s’en contrefiche d’eux, une fois, qu’ils ne sont plus de ce bas-monde. Du sadisme à l’état pur ! Qu’ils cessent de se conduire donc comme des bruts, des frustes !

« A toue chose malheur est bon », nous instruit le bon vieil adage. Cette affaire est un test grandeur nature pour ce nouveau pouvoir qui vient de s’installer. Nous l’exhortons à couper les ponts avec les pratiques du système malheureux de Wade. Durant tout son règne à la tête du pays, l’on avait pu constater une vraie et véritable justice des grands, une gangrène à l’Etat de Droit. Les lois étaient, comme le disait à merveille, l’écrivain français du 19^ème siècle, François René de Chateaubriand « des toiles d’araignées à travers lesquelles,  passent les  grosses mouches et où, restent les petites ».Si Béthio va finir par connaître la même issue que les Bro, Farba Senghor, Abdoulaye Faye  et de ce même acabit, ce sera un précédent dangereux, un terreau fertile à l’impunité. Avertissement : « y’en a marre» sous le ciel bleu risquera de voir surgir à ses flancs « ya pire » qui empuantira tout le Macky.

Ibrahima Ngom Damel,

Journaliste

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