Affaire De La Drogue: La Femme Du Policier Parle

Votre mari, l’agent Ibrahima Dieng, a été arrêté dimanche dernier par les éléments de la section de recherche de la gendarmerie qui lui reprochent d’être un trafiquant notoire de drogue. Que vous inspire cette accusation ?

Ibrahima Dieng n’est pas un narcotrafiquant, il n’a pas de champs de drogue, il n’a pas d’usine, et tout ce qui se dit à son propos est erroné. Dimanche dernier, quand il quittait le domicile, il a reçu un coup de fil d’un indicateur, alors qu’il prenait le déjeuner avec son père. Il est sorti dans la foulée, sans finir son repas. Ce dernier lui a dit que l’échantillon était arrivé, et c’est lorsqu’il a pris possession de cet échantillon qu’il a été interpellé. Il ne s’agit que d’une boulette de cocaïne. Ibrahima Dieng est un travailleur, il n’est pas un bandit. Il a procédé à maintes saisies de camions contenant de la drogue…

Il  se dit aussi qu’il a incriminé ses supérieurs hiérarchiques en avouant être membre d’un réseau bien structuré. N’est ce pas le cas ?

Ibrahima a l’habitude de prendre des renseignements émanant de ses indicateurs pour faire son boulot convenablement. Les éléments de la brigade des mœurs ont des contacts parmi les prostituées, et il est tout aussi normal que les éléments de l’Ocrtis aient des contacts dans le milieu interlope. Ibrahima Dieng a comme d’habitude pris le soin de vérifier les renseignements émanant de ses indicateurs et sa hiérarchie s’en est toujours réjoui. Quand il a reçu une boulette de cocaïne, il a pris son téléphone pour essayer de joindre ses supérieurs, mais c’est à ce moment que la gendarmerie l’a interpellé (…) Les quantités dont on l’accuse de détenir, sont loin du compte. Ibrahima Dieng est resté digne dans les liens de la détention, il n’a incriminé aucun de ses chefs et il est resté digne et pieux dans l’épreuve. Je tiens à souligner qu’à une certaine période, la gendarmerie l’appelait pour qu’il leur donne le numéro d’un de ses indicateurs. L’indicateur en question est une femme, et c’est elle que les gendarmes ont interpellée en premier lieu. Ibrahima a fait vingt années de police à l’Ocrtis, sans aucun problème ; mais auparavant, il a servi dans d’autres corps de police comme le Groupement mobile d’intervention (Gmi). Il était préoccupé par les résultats, et c’est lui qui saisissait la majeure partie de la drogue incinérée chaque année.

 On reproche aussi à certains éléments de procéder à un simulacre d’incinération de drogue pour reverser sur le marché les substances saisies…

Je ne peux pas en témoigner parce que c’est le travail des policiers, mais je pense qu’il n’en est rien. Tous les policiers et tous les chefs savent que c’est quelqu’un d’intègre. Il n’avait de problèmes avec aucun de ses collègues. Ils constituent une famille, il n’a incriminé aucun de ses supérieurs. Il s’en remet à Dieu. Il n’a exercé aucune forme de chantage. Ibrahima Dieng a été piégé. Il subit les remous des déclarations du commissaire Cheikhna Kéïta qui accusait certains éléments de l’Ocrtis d’être des narcotrafiquants. D’ailleurs, le commissaire Kéïta n’a aucun problème avec Ibrahima Dieng, et il comptait énormément sur lui. Il ne faisait pas de trafic de drogue ou d’influence. C’est la première fois qu’il rencontre un tel problème dans le cadre de son travail. C’est dur, les enfants sont en classe d’examen et ils subissent les contre coups de cette affaire, car tout le monde lit les journaux. La presse doit être mesurée dans ses allégations, car mon mari est un policier intègre.

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