L’audition de KARIM WADE dans la traque des biens mal acquis vient de connaitre son épilogue avec son placement sous mandat de dépôt par la commission d’Instruction de la CREI. Entre autres griefs, comme tout le monde le sait, il lui est reproché d’avoir créé des sociétés Off shore établies dans des paradis fiscaux. Au nombre de ces sociétés on cite, notamment, Dpw et Ahs, pour contrôler le port et l’aéroport de Dakar, avec en prime, des bénéfices juteux. Ces sociétés seraient constituées en association avec les holdings internationales de ces sigles pour attester de leurs compétences et de leurs expériences dans le monde.
Ce qui étonne le mouvement LEERAL ASKANWI dans cette affaire c’est que le Procureur spécial de la CREI ou plus exactement, les autorités semblent faire une justice à double vitesse, une justice sélective. En effet, le 21 décembre 2009, l’Etat du Sénégal a signé un avenant à la « convention de concession pour la conception, le financement, la construction, l’exploitation et l’entretien de l’autorité à péage » d’un montant global supérieur à 4OO milliards de francs CFA, avec la société Eiffage Sénégal Sa au capital de 10 millions et en association avec Eiffage SA internationale. Autrement dit, la gestion de l’autoroute à péage est faite dans les mêmes conditions que le port par Dubai Port World et l’aéroport par AHS.
Pourquoi, dès lors, dans les poursuites engagées contre Karim Wade on n’invoque pas le cas de Eiffage Sénégal ? Veut-on protéger la société française ? Pour quelles raisons ? Est-ce une manière de rendre à la France la monnaie de sa pièce après son soutien actif à la candidature de Macky SALL lors de la présidentielle de l’année dernière ? Si Macky Sall est convaincu de la culpabilité de Karim Wade concernant le port et l’aéroport, pourquoi ne le serait-il pas pour l’autoroute ? Tant il est vrai que Dpw, Ahs et Eiffage ont toutes été constituées dans les mêmes conditions. L’extraction de la société française de l’enquête du Procureur spécial conforte s’il en était encore besoin la thèse de l’acharnement et d’une justice sélective.
C’est pourquoi, LEERAL ASKANWI interpelle le Président Macky SALL sur le cas de la société Eiffage Sénégal, délibérément omise de la liste des sociétés attribuées à Karim Wade.
Etant entendu que Macky SALL a une dette vis-à-vis de la France qui lui octroya 80 milliards aux premiers jours de sa présidence et dont on ignore encore l’utilisation, LEERAL ASKANWI appelle les Sénégalais à la vigilance. La gestion vertueuse prônée par les autorités devrait pousser le procureur spécial à voir du côté de Eiffage Sénégal. Ce qui n’est pas pour demain si on sait que déjà cette même entreprise vient de bénéficier d’un marché gré à gré de plus de 80 milliards pour le prolongement de l’autoroute jusqu’à l’aéroport de Diass.
LERAL ASKANWI relève que récemment tous les ambassadeurs français accrédités en Afrique se sont réunis au Quai d’Orsey pour aller vers une officialisation de la mise en œuvre des VRP (Vente – Représentation et Placier) au profit des entreprises et produits français.
LERAL ASKANWI demande aux sénégalais d’être vigilants. Si l’on a pu reprocher à KARIM WADE un délit d’initié ou des conflits d’intérêts, les sénégalais ont toutes les raisons d’être circonspects relativement aux rapports entre le Président MACKY SALL et les multinationales Françaises.
En conclusion LERAL ASKANWI affirme avec force qu’aucune société française ne sera inquiétée durant le règne de MACKY SALL même si elle était convaincue de connivence avec l’ancien régime d’ABDOULAYE WADE.
Le président
OUMAR FAYE