Affaire Malick Noël Seck : Un conflit démocratique

Le «cas» Malick Noël Seck est une patate chaude pour le Parti Socialiste qui aura du mal à s’en «débarrasser» après sa reconduction à la tête de Convergence socialiste. Evidem­ment, la stabilité du vieux parti vacille suivant le rythme tumultueux imposé par la passion que suscite ce débat autour du leadership de Tanor Dieng. De l’avis de l’analyste Tamsir Jupiter Ndiaye, cette attitude rebelle manifestée par le secrétaire général de la Convergence socialiste s’explique autrement. «La Convergence socialiste n’est pas une structure traditionnelle du Parti socialiste. C’est après une réforme que ces mouvements affiliés ont intégré le Ps. Au­paravant il y avait une pensée uni­que. A tel enseigne que ceux qui critiquaient le leadership de Ous­mane Tanor Dieng finissaient par être ex­clus ou ils quittaient le parti», argue M. Ndiaye.


Aujourd’hui, la situation est totalement différente. De jeunes militants aux ambitions clairement affichées secouent le «trône» de Ousmane Tanor Dieng en lui imposant un «conflit de génération». «Cette crise risque de perdurer. Car elle est mal gérée à l’in­terne.  Au Ps, il y a énormément de Malick Noël Seck. Je vous dis que ce conflit risque de perdurer si le débat n’est pas posé de façon calme», pense-t-il.
La solution reste l’instauration d’un débat serein interne en apportant à Malick Noël Seck des contre-ar­guments. «Il a posé un débat en apportant des arguments. Je pense que le meilleur moyen devrait con­sis­ter à apporter des contre-arguments. Malheu­reusement, les injures et les violences verbales qui font cours ressemblent à du gangstérisme politique. Cela ne cadre pas avec l’image du parti. Certains faussent le débat en diabolisant Malick Noël Seck»,  soutient Tamsir Jupiter Ndiaye.

Après sa réélection à l’Interna­tio­nal socialiste, le départ de Tanor Dieng serait le scénario du pire s’il cède, bien sûr, sa place à la tête du parti qui a besoin d’un nouveau souffle après ces années controversées. L’attitude réfractaire de M. N. Seck découlerait d’une «tendance normale de remettre en cause l’autorité de Ousmane Tanor Dieng sur la base du constat qu’ont fait certains militants qui ont des ambitions dans le parti. Si celui qui est à la tête du parti n’arrive pas à conquérir le pouvoir bien évidemment son autorité sera contestée. Car, la vocation d’un parti est de conquérir le pouvoir et de l’exercer», dixit Jupiter Ndiaye.

«On gérera cette affaire de manière responsable»

Aujourd’hui, les signes d’énervement et d’agacement sont latents au Ps.  C’est une évidence difficile à nier même si on essaie de circonscrire le feu. Le porte-parole du bureau politique du Ps, Abdoulaye Willane, passablement agacé par le débat actuel, soutient que tout monde est libre de faire «son commentaire personnel qui n’engage que sa personne». «Il n’y aura pas deux bureaux à la Convergence socialiste. Malick Noël Seck fait l’objet d’une procédure disciplinaire  par conséquent, il n’est plus habilité à convoquer une Ag», dit-il. Dissipant tout scepticisme sur les conséquences qui pourront s’en suivre, Abdoulaye Willane persiste et signe : «On ne peut pas laisser un gamin atteint d’une maladie faire ce qu’il veut, on est obligé de lui régler son compte. Nous allons gérer cette affaire de manière responsable. Le bureau politique statuera sur la procédure disciplinaire.» De cette décision dépend l’avenir de Malick Noël Seck. Mais aussi d’un Ps divisé désormais en proportions claniques.  
tndiaye@lequotidien.sn

Source: Le Quotidien

Abdou Khadre Cissé

Mardi 2 Octobre 2012 15:41

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