(Correspondant permanent à Paris) - Une pétition pour recueillir un million de signatures afin d'amener la justice à presser le pas. Une marche à Dakar afin de réclamer non seulement justice, mais également la démission des membres du Conseil constitutionnel qui ont validé la candidature du président Wade. Faire des deux enfants du défunt des «pupilles de la nation». Ce sont les trois batailles que la famille de Mamadou Diop entend mener pour booster la procédure judiciaire qui tarde à se mettre sur les rails, même s'il est annoncé un ordre de poursuite contre le commissaire Arona Sy.
La famille l'a fait savoir hier lors d'une conférence de presse tenue à Paris. Grand frère du défunt, Gorgui Diop a promis de se battre jusqu'au bout pour faire juger les présumés coupables dans cette affaire. «Nous sommes dans l'attente d'une réponse claire et républicaine» des nouvelles autorités sur cette question de justice, a déclaré Diop, sous l'œil vigilant de son avocat, Me Abdoulaye Tine. La famille exige l'accélération de la procédure judiciaire afin de lui permettre de «faire son deuil». Pour cela, elle réclame «la reconstitution de la chaîne de commandement», selon le conférencier.
La famille l'a fait savoir hier lors d'une conférence de presse tenue à Paris. Grand frère du défunt, Gorgui Diop a promis de se battre jusqu'au bout pour faire juger les présumés coupables dans cette affaire. «Nous sommes dans l'attente d'une réponse claire et républicaine» des nouvelles autorités sur cette question de justice, a déclaré Diop, sous l'œil vigilant de son avocat, Me Abdoulaye Tine. La famille exige l'accélération de la procédure judiciaire afin de lui permettre de «faire son deuil». Pour cela, elle réclame «la reconstitution de la chaîne de commandement», selon le conférencier.
«On n'attend pas de l'argent. Nous voulons que les Sénégalais sachent ce qui s'est passé. Nous serons vigilants et fermes. On n’acceptera pas de négociations en coulisse ni de chantage», fait savoir Gorgui Diop. Ce dernier soupçonne des «blocages» au niveau du ministère de l'Intérieur où certains hauts gradés veulent s'opposer à l'ordre de poursuite donné par le parquet. Avant d'inviter les autorités à «plus d'engagement et plus d'implication» pour dénouer cette affaire.
Quant à Papa Ngalla Diop, un autre frère de Mamadou Diop, il invite les autorités à «prendre leurs responsabilités et à mettre de côté la politique pour agir pour le peuple afin de mettre fin à l'impunité dans le pays». Pour lui, il ne s'agit pas seulement du cas de son frère Mamadou Diop, mais aussi de celui de toutes les autres victimes du processus électoral, notamment celles qui sont mortes à Podor, Rufisque, Keur Massar et ailleurs.
Démission des cinq «sages»
Pour amener les autorités judiciaires à agir, la famille Diop et ses soutiens vont lancer incessamment une pétition. Celle-ci vise à recueillir, au moins, un million de signatures. Un objectif qui est, selon Gorgui Diop, à portée de main. «Nous allons organiser une pétition où nous sollicitons un million de signatures afin que la plainte soit celle du peuple, pour que justice soit faite, que les responsabilités soient situées et que les criminels soient punis», explique Gorgui Diop. La pétition va être lancée dès le week-end prochain, promet-il. La création d'un site internet est en cours.
A cette pétition va s'ajouter une marche pacifique prévue à Dakar dans les prochains jours. Dans la foulée, il est prévu de rendre hommage au défunt à l'Université Cheikh Anta Diop et au lycée Demba Diop de Mbour. Sur le plan social, la famille du défunt va organiser «un élan de solidarité pour les deux enfants de Mamadou Diop dans les lycées, collèges et écoles primaires». Mamadou Diop a laissé deux enfants : Awa, âgée de sept ans et Khady, sept mois. D'ailleurs, Papa Ngalla Diop et Gorgui Diop demandent au président Macky Sall de faire de ces deux filles des «pupilles de la nation».
Gorgui Diop informe que la famille et les soutiens du défunt vont démarcher le président Macky Sall afin que la Place de l'Obélisque porte le nom de Mamadou Diop. Avocat de la famille, Me Abdoulaye Tine, qui était aux côtés des deux frères, estime que «les familles des victimes se sentent délaissées et abandonnées à leur triste sort car il n'y a aucune prise en charge, aucun accompagnement ni plan d'urgence». D'où son invite à créer un collectif réunissant toutes les forces vives de la société civile. La famille Diop cible également le Conseil constitutionnel. Elle réclame la démission des cinq sages. Car, selon Gorgui Diop, c'est d'eux qu'est arrivé le drame.
Moustapha BARRY
Walfadjri
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