Condamné en première instance pour le meurtre du policier Fodé Ndiaye, Cheikh Diop alias Christ a vivement contesté les faits à lui reprochés. Attrait à la barre de la Chambre criminelle, ce vendredi 29 juillet 2016, il a crié son innocence, en soutenant qu’on l’a confondu à un autre. Une erreur d’homonymie, a-t-il prétendu.
«On me poursuit pour des choses qui ne me concernent en rien. On m’a conduit à la Police du 4e. C’est ensuite que la Dic (Division des investigations criminelles) est venue me chercher. A la police, j’ai contesté, après visionnage de la vidéo, être l'auteur de cet acte. Dans la vidéo, je ne reconnais personne d’ailleurs», a déclaré le sieur Cheikh Diop. Celui-ci, condamné dans un premier temps à 20 ans de travaux forcés aux côtés de Cheikh Sidaty Mané alias Gatuso, aurait dit au cours de son audition, que c’est Anto qui a jeté une brique sur la tête du policier qui était déjà à terre. C’est du moins ce qu’a souligné le procès-verbal d’enquête, renseigne la Chambre criminelle.
Des éléments ressortis des débats ont révélé que Gatuzo portait par devers lui un gourdin. Et que ce sont Carlos, Thiombane et Ando qui étaient à la tête de la meute qui avait poursuivi les 6 policiers, en rupture de munitions, dans leur retraite. Ces derniers qui étaient extirpés de leur cachette par la bande ont pu se tirer d’affaire à l’exception du défunt. Lui, plus malchanceux que ses collègues a été rattrapé dans sa retraite. A terre après un croque-en-jambe qui lui a été fait, il a été lynché à mort par quelques manifestants.
«Fode Ndiaye est tombé après un croque-en-jambe»
Cheikh Diop entendu par la Cour a révélé qu’il venait fraichement de se marier au moment de son arrestation. Son mariage a été célébré le 31 décembre 2011 et qu’il se préparait même à l’arrivée de son épouse chez lui, lorsqu’il a été appréhendé dans cette affaire. Père de deux enfants, il a contesté être l’homme en maillot sur la vidéo. «Le jour des faits, j’étais en jean bleu et en pull de même couleur. Or, selon les éléments de l’enquête, renseigne le président de la Cour, l’épouse du sieur Diop dit avoir reconnu son époux sur la vidéo. Et que ce dernier était sur les lieux où gisait la dépouille du policier pour s'ériger en bouclier contre les jeunes qui malmenait le corps sans vie du policier».
«On a fait dire des contrevérités à mon épouse, si c’est elle qui dit m’avoir reconnu sur la vidéo. A aucun moment, elle n’a dit cela devant moi. On a tenu les mêmes versions, ce qui n’a pas plu à l’inspecteur. Celui-ci a d’ailleurs estimé que nous avons comploté avant de me gifler devant elle». Une version soutenue par Ndèye Astou Sène, l’épouse de Ch. Diop qui dit n'avoir pas vu son époux depuis 6 mois. «Aujourd’hui, elle est rentrée chez elle. Je ne l’ai pas encore répudiée, elle n’a pas non plus demandé le divorce», dit-il.
«On a torturé mon époux alors qu’il est innocent»
«On a emprisonné mon époux. On l’a torturé alors qu’il est innocent. Au moment des faits, nous étions à la maison», a déclaré l’épouse, lors de son audition à titre de témoin, ce vendredi, devant la Cour d’appel d’assises. Mais, il faut rappeler qu’une vidéo amateur sur le lynchage à mort du policier Fodé Ndiaye a permis l’interpellation des accusés. Ces derniers, initialement composés de trois personnes, sont aujourd’hui réduits à 2 accusés suite à l’acquittement du sieur Cheikh Cissé. Entendu à la barre, à titre de témoin, lors du procès, il a plaidé l’innocence de ses ex-coaccusés. «On m’a acquitté, cependant, je ne suis pas encore zen. Parce que, mes coaccusés sont encore en détention. La vidéo n’est pas claire. Les acteurs ne sont pas identifiables. Moi, j’estime qu’ils sont innocents», poursuit Cissé, qui n'a pas manqué de relever la torture dont ont été victimes ses ex-coaccusés entre la Place de l’Obélisque, la Cité Police, à la Dic et même à la Prison de Rebeuss.
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