Affrontements à Bamako entre factions de l'armée malienne

Un camp de «Bérets rouges», des proches du président déchu Amadou Toumani Touré, a été attaqué par d'autres militaires maliens désireux de les envoyer se battre dans le Nord sous d'autres affectations.


Plusieurs personnes ont été blessées vendredi dans l’attaque à Bamako d’un camp des «Bérets rouges» proches de l’ex-président Amadou Toumani Touré renversé en mars 2012, par des soldats des autres corps de l’armée malienne, a appris l’AFP de source militaire et auprès de témoins.

«Depuis 6 heures (7 heures), des militaires lourdement armés, tous corps confondus, ont attaqué le camp. En ce moment même, ils sont en train de tirer sur nos femmes et nos enfants», a déclaré Yaya Bouaré, un «Béret rouge» se trouvant dans le camp attaqué. «Il y a plusieurs blessés dans le camp», a-t-il ajouté. Ses propos ont été confirmés par des habitants près du camp. L’un d’eux a affirmé que «des coups de feu en l’air» tirés par les «Bérets rouges» eux-mêmes avaient été entendus dans la nuit de jeudi à vendredi et que «leurs femmes» s'étaient «massées à la porte d’entrée du camp».

L’attaque du camp militaire «est liée à la déclaration à la télévision nationale du chef d'état-major des armées», a affirmé le soldat Bouaré. Intervenant en début de semaine à l’ORTM (télévision nationale), le général Tahirou Dembélé, chef d'état-major, avait fait part de sa volonté d’envoyer les «Bérets rouges» au front combattre aux côtés des soldats français les groupes islamistes armés qui avaient occupé le nord du pays en 2012.

«Comme on a le problème du Nord sur les bras, vous allez combattre auprès de vos autres frères d’armes», avait déclaré le général à la télévision, à l’issue d’un entretien avec le commandement des «Bérets rouges». «Après cet entretien on a pris toutes les dispositions pour les affecter dans leur régiment», avait-il ajouté.

Bien que l’unité d'élite des «Bérets rouges» n’ait pas été officiellement dissoute, le général Dembélé avait déclaré avoir décidé de «réaffecter» ses membres «dans d’autres unités, parce que si vous êtes à Bamako on fera toujours face aux mêmes problèmes».

Fin avril 2012, les «Bérets rouges» avaient vainement tenté de reprendre le pouvoir après le coup d’Etat du 21 mars ayant renversé le président Toumani Touré, mené par les hommes du capitaine Amadou haya Sanogo, mebres d’un autre corps d’armée, «les Bérets verts». Les combats entre les deux unités avaient fait une vingtaine de morts.
 

(AFP)

Vendredi 8 Février 2013 12:59

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