Dans son rapport 2017 sur la situation économique de l’Afrique, «Africa’s Pulse», publié ce 11 octobre à Dakar, la Banque mondiale révèle que la croissance économique de l’Afrique subsaharienne est stable. Cependant, l’institution de Bretton Woods précise que cette croissance reste fragile et la reprise timide.
«La région dans son ensemble devrait enregistrer une croissance de 2,4 % en 2017, en hausse par rapport à (celle de) l’année dernière qui était de 1,3%, indique le rapport. Les perspectives économiques s’annoncent difficiles cependant : inferieure au rythme de l’expansion démographique, cette croissance modérée ne suffira pas pour faire reculer la pauvreté dans la région.»
La Banque mondiale souligne que «la région connait une reprise à plusieurs vitesses». Les économies qui ne dépendent pas des matières premières, comme le Sénégal, et celles exportatrices de métaux se portent mieux que les autres. Les premières sont boostées «par les investissements dans les infrastructures et une meilleure productivité agricole» et les secondes «profitent du redressement des cours internationaux sur fond de rebond de la production minière et des investissements».
Dans la zone Uemoa, les nouvelles sont bonnes. La Banque mondiale annonce une accélération de l’essor économique, «porté par de solides investissements publics, surtout en Côte d’Ivoire eu au Sénégal». Aussi, révèle le rapport «Africa’s Pulse», «l’émission d’obligations souveraines a connu un rebond en 2017». Ce, souligne l’étude, grâce à des pays comme le Nigeria, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, qui ont «vendu des obligations sur les marchés financiers internationaux, ce qui indique une amélioration de la perception des marchés émergents et pionniers».
Toutefois, n’ayant pas «de marge de manœuvre suffisante pour faire face à la volatilité de la conjoncture», «la plupart des pays africains doivent s’efforcer d’élargir un espace budgétaire, souvent restreint, grâce à des politiques de finances publiques judicieuses», recommande Albert Zeufact, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique. Qui ajoute : «Ils doivent également mettre en place des mesures structurelles pour résister aux chocs, stimuler la productivité, renforcer les investissements et favoriser la diversification de l’économie.»
Le Sénégal est concerné par ces recommandations. Il lui est demandé dans le rapport de «redoubler d’efforts pour remédier à l’insuffisance des recettes et contenir les dépenses afin d’atteindre l’équilibre budgétaire».