Afrique du Sud : les rebelles congolais arrêtés voulaient renverser Kabila


JOHANNESBURG - Dix-neuf rebelles présumés originaires de République démocratique du Congo, arrêtés mardi en Afrique du Sud, devaient recevoir un entraînement pour renverser le régime du président Joseph Kabila, a affirmé la justice sud-africaine mercredi.

Aucune indice ne permet à ce stade de relier ce groupe au mouvement rebelle du M23, qui combat le gouvernement dans l'Est de la RDC depuis mai 2012, a précisé la justice sud-africaine.

L'objectif du groupe était de recevoir un entraînement militaire spécialisé pour renverser le gouvernement actuel de RDC, a déclaré dans un communiqué un porte-parole du parquet sud-africain, Makhosini Nkosi.

Les suspects ont été appréhendés par une unité d'élite de la police dans une zone isolée de la province du Limpopo, dans le nord du pays.

Ils devront comparaître devant un tribunal jeudi pour atteinte aux lois sur l'assistance militaire étrangère et seront extradés vers leur pays après le procès, a précisé le porte-parole à l'AFP.

D'autres arrestations sont probables, mais aucun ressortissant sud-africain ne serait impliqué dans l'affaire, selon la même source.

Le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende a indiqué mardi qu'il avait été informé de l'arrestation de 19 comploteurs.

Ils ont été arrêtés juste au moment où ils voulaient passer à l'acte, a-t-il dit.

La diaspora congolaise en Afrique du Sud est estimée à environ 300.000 ressortissants, dont beaucoup sont acquis à l'opposition au président Kabila.

La plupart sont des citoyens ordinaires, mais les anciens responsables des Forces armées zaïroises, larmée régulière du président Mobutu Sese Seko avaient été nombreux à trouver refuge en Afrique du sud après leur défaite, en 1997, devant les rebelles de Laurent Désiré Kabila --le père de l'actuel chef de l'Etat, assassiné en 2001.

L'opposition congolaise en Afrique du Sud, comme en Europe, s'attache à rendre difficile le séjour des représentants officiels de la RDC.

Lors du séjour de représentants du gouvernement congolais à la Coupe d'Afrique des Nations, des opposant se présentant comme des combattants ont même frappé un député qui faisait partie de la délégation officielle, a-t-on appris auprès de l'un de ses membres.

Lors du premier match opposant les Léopards de RDC au Ghana le 24 janvier, la délégation officielle congolaise a préféré ne pas se rendre au stade en raison de ces menaces. Lors de la deuxième rencontre contre le Mali le 28, elle a dû être protégée par la police sud-africaine, a raconté ce témoin à l'AFP sous couvert d'anonymat.

AFP

Mercredi 6 Février 2013 13:55

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