Le budget du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural a été voté à l'unanimité par l'Assemblée nationale ce dimanche 26 novembre 2017. Il a été arrêté à la somme de 195.508.028.840 de Fcfa, contre 176.363.867.400F CFA en 2017, soit une hausse de 19.144.161.440F CFA en valeur absolue et 10% en valeur relative.
Avant le vote, les commissaires ont évoqué la question des intrants. Ils se sont interrogés sur les conditions de choix des fournisseurs, dont certains se sont signalés par leur inexpérience, tandis que d’autres n’ont pas pu justifier d’une capacité financière suffisante pour bénéficier de la confiance des banques. Ce qui les amène à se livrer à des pratiques peu orthodoxes pour réaliser leurs opérations.
Les préoccupations des commissaires
En ce qui concerne les engrais et le matériel agricole, les commissaires ont aussi relevé quelques anomalies relativement à la détermination des quantités à mettre en place, puisque des excédents ont été constatés pour certaines spéculations, alors que, pour d’autres, les livraisons sont inférieures aux besoins des producteurs. Ils ont exprimé le souhait que l’accent puisse être mis sur la modernisation des équipements et une meilleure adaptation aux besoins des différentes activités agricoles».
Sur la situation de la Suneor, les commissaires ont salué la décision prise par l’Etat de procéder à sa reprise et se sont réjouis de la nette amélioration constatée dans sa gestion, avant de demander des précisions sur l’avenir que les autorités entendent lui réserver. Par ailleurs, ils ont invité le ministre à veiller sur la situation du personnel du Comité national interprofessionnel de l’arachide (Cnia), qui serait resté 3 à 4 mois sans salaire.
55 milliards de F CFA mobilisés pour la prochaine campagne de commercialisation de l'arachide
Prenant la parole, le ministre Papa Abdoulaye Seck a répondu à l’interpellation relative au «financement durable de l’agriculture, en réaffirmant que le Sénégal n’était pas adepte de ce mécanisme, mais a plutôt opté pour le recours au financement régulier et stable, qui consiste à se placer dans une dynamique d’excellence pour capter les financements qui existent à travers le monde».
Evoquant la situation de la Suneor, le Pr Papa Abdoulaye Seck a informé qui le travail s’effectue dans de bonne conditions. Ce qui lui a permis d’obtenir des résultats très satisfaisants. Ainsi, lors de la dernière campagne de commercialisation, elle a effectué des collectes à concurrence 190.000 tonnes et a déjà mobilisé une somme de 55 milliards de F CFA pour la prochaine campagne.
En ce qui concerne l’oignon, le ministre a indiqué que «beaucoup de progrès ont été réalisés pour sa culture et son stockage, de sorte que la durée de conservation peut maintenant atteindre 4 à 6 mois. De plus, compte tenu de la bonne qualité du produit, les exportations sont en train de se développer. “Toutefois, bien que les quantités produites soient supérieures aux besoins de la consommation, on continue à importer de l’oignon, parce qu’une partie importante des récoltes pourrit à cause des problèmes de conservation”, reconnait Papa Abdoulaye Seck.
122 magasins de stockage sont en cours de construction
La solution réside, selon le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, “dans la mise en place d’abris séchoirs”. “Une recherche de financement a, en conséquence, été lancé à cet effet. De plus, des négociations ont été engagées avec certains partenaires pour obtenir des moyens de stockage adéquats qui permettraient de parvenir à l’autosuffisance. 122 magasins de stockage sont en cours de construction et il est prévu la réhabilitation de 100 seccos par an, à partir de 2018», dit-il.
Par ailleurs, le ministre a souligné que le gouvernement du Sénégal est opposé à tout bradage des terres, mais qu’il entend, en revanche, garantir la sécurité de l’investissement privé qui, il faut le préciser, n’a pas pour conséquence un transfert définitif de propriété, puisque ce sont des baux à durée déterminée qui sont signés. L’Etat engage le secteur privé à développer un partenariat avec les collectivités locales, sur la base de contrats ultra sécurisés, avec des clauses claires garantissant la prise en compte des intérêts des populations. C’est cela, a-t-il précisé, qui s’est passé à Dodel et Démet pour l’implantation de la société marocaine.