L'humoriste français d’origine sénégalaise Ahmed Sylla, qui s’est produit vendredi et samedi à Dakar, au Grand-Théâtre national, fait l’éloge de sa double culture, alimentée par des racines sénégalaises et un vécu plutôt français, se refusant absolument à choisir entre deux pôles qui inspirent ses spectacles et font son ouverture au monde et à la vie.
"Je suis très fier d’avoir cette double culture, malheureusement, je n’ai pas eu la chance de revenir tous les ans au Sénégal et de me nourrir de ce pays", a dit l’artiste lors d’une conférence de presse tenu la veille de son premier spectacle dans la capitale sénégalaise, où il se produit pour la première fois.
Ahmed Sylla se dit fier du Sénégal, pays de ses origines et partie intégrante de son identité et de ses racines, sans jamais prétendre être Sénégalais "à 100 %". Ce serait de "l’hypocrisie", dit Ahmed Sylla, qui se présente comme Sénégalais et Français tout à la fois.
"Je ne peux pas choisir entre la France et le Sénégal, c’est mentir, je suis les deux et j’en suis très heureux", fait valoir Ahmed Sylla, qui revient du "Marrakech du rire", une scène d’humour organisée par son collègue Jamel Debbouze à Marrakech au Maroc.
Il y a joué jeudi "Ahmed Sylla avec un A", le même spectacle proposé à Dakar par l’artiste, né en France de parents sénégalais, qui s’est par moments adressé aux journalistes dans un wolof - principale langue nationale au Sénégal - bien maîtrisé.
L’humoriste souligne la chance d’avoir eu des parents qui n’ont jamais coupé avec leurs racines, parlant wolof à la maison et mangeant aussi des plats sénégalais.
Il dit s’être même "fait frapper à la sénégalaise", en allusion à une modèle d’éducation, style africain en général, suivant lequel les parents n’hésitent pas à corriger et à battre les enfants s’il le faut. Une habitude, il est vrai, très éloigné des pratiques et de la mentalité occidentale.
L’humoriste dit avoir eu "besoin de ressentir l’accueil d’ici, la chaleur sénégalaise, la générosité sénégalaise", celle du pays de ses origines qu’il ne connaît "pas trop le pays, mais je le connais à travers mes parents", relève-t-il tout de suite.
Cette double culture habite les spectacles de l’artiste qui évoque souvent des histoires inspirées de la vie de sa mère, de son père ou de son grand-père, mais "pas comme un étendard", souligne-t-il.
Le comédien se réjouit d’autant du changement "dans le bon sens" constaté dès son arrivée jeudi soir au Sénégal. "Tout est construit, tout est bien développé et la manière dont on parle du Sénégal en France, je trouve cela très respectable".
Aussi compare-t-il volontiers sa première rencontre avec le public sénégalais à une séance de thé (Ataya) à la manière sénégalaise : la théière doit monter bien haut pour avoir de la bonne mousse.
A sa manière, Ahmed Sylla dit promouvoir la destination Sénégal lorsque par exemple, sur la chaîne française TF1, il fait passer une chanson de Youssou Ndour dans l’émission "Cinq A Sept" avec Arthur, à laquelle il est invité.
Il annonce d’ailleurs "une belle vidéo à la fin du spectacle pour donner envie aux gens de venir" au Sénégal.
Sujets tabous
Autre signe de son relatif accord avec ses origines, l’artiste assure s’interdire de traiter les sujets auxquels sa mère ne pourrait pas assister.
"Je pars du principe que je veux que ma mère vienne à tous mes spectacles et qu’elle ressorte et soit fière de moi, je ne parle pas de sujets qui pourraient la gêner. Par contre, je ne m’interdis rien du moment que c’est drôle", précise-t-il
Suivant cette logique, lorsqu’il évoque par exemple son grand-père dans son spectacle, l’artiste voir surtout un hommage aux tirailleurs sénégalais, anciens combattants français venus d’Afrique, un clin d’œil "pour tout ce qu’ils ont fait pour nous" et pour la France.
Un hommage d’autant plus bienvenu que la mémoire française n’est pas toujours pleinement reconnaissante, surtout en période de crise et de troubles, qui fait poindre de débats aussi malvenus que celui de l’identité française, par exemple.
"Si nous pouvons être en France et être respectés ou être là où l’on est, c’est parce qu’il y a des gens qui se sont battus à une certaine époque, c’était important pour moi de leur rendre hommage de façon tout à fait naturel, d’une manière simple", déclare l’artiste, se disant fan de "Saneex" et de l’Ivoirien Govou, deux humoristes ou imitateurs sénégalais et ivoirien.
Le jeune humoriste, 27 ans - né le 10 mars 1990-, peut être fier du chemin qu’il a parcouru, depuis ses débuts matérialisés par les premières vidéos qu’il a postées sur le net juste pour s’amuser et amuser ses potes..
Depuis, après ses stand-up (one man show), il est passé à la télévision d’abord dans l’émission "On n’demande qu’à en rire", sur France 2, avant d’atterrir en 2013 dans la série policière "Le juge est une femme" de TF1, à côté d’Alice Nevers et dans laquelle il incarne Noah, un jeune flic.
Un succès subit qui ne monte pas pour à la tête de Ahmed Sylla qui veut demeurer "simple avec le sourire, plein d’amour, plein de générosité". "Santa Yalla rek", à toute occasion, à la manière bien sénégalaise.
"C’est un rêve de gosse qui se réalise. Jamais je m’attendais à faire un film qui fasse un million d’entrées en France, intégrer une série, jamais je ne m’attendais venir jouer un jour au Sénégal et voir la fierté de la famille ici", dit-t-il du ton amusé-comique qu’on lui connaît.
Celui qu’un médecin avait désigné comme un comique de naissance, estime que l’humour fait partie de sa personnalité. "C’est mon essence, mon ADN", lance Ahmed Sylla, qui semble toujours en proie à une terrible envie de partager avec les autres.
"Cela a commencé à l’école, mon premier public, en classe, à chaque fois, je trouvais une façon habile et subtile de jouir de ma passion sans être collé", révèle l’humoriste, avant de rappeler que sa mère et son père ont été les premiers qui l’ont inspiré.
Il assure que "le vrai Ahmed Sylla" est à la ville comme sur scène, le même à la télévision, à l’écran (acteur principal du film français +L’Ascension+ de Ludovic Bernard sorti en 2017), dans les rues et dans ses spectacles.
"Je suis quelqu’un de très authentique, qui aime le +dibi+ (viande grillée façon sénégalaise), le +tiébou dieun+ (Riz au poisson, plat national sénégalais) et le yassa (riz sénégalais avec de la sauce d’oignon).
Mais en attendant "une vraie tournée africaine" lors de laquelle Ahmed Sylla devrait se produire à Abidjan, aux Antilles et à La Réunion, le rappeur Didier Awadi, un des promoteurs du spectacle de l’artiste à Dakar, prend le temps d’honorer "le retour du fils du pays".
"Je suis très fier d’avoir cette double culture, malheureusement, je n’ai pas eu la chance de revenir tous les ans au Sénégal et de me nourrir de ce pays", a dit l’artiste lors d’une conférence de presse tenu la veille de son premier spectacle dans la capitale sénégalaise, où il se produit pour la première fois.
Ahmed Sylla se dit fier du Sénégal, pays de ses origines et partie intégrante de son identité et de ses racines, sans jamais prétendre être Sénégalais "à 100 %". Ce serait de "l’hypocrisie", dit Ahmed Sylla, qui se présente comme Sénégalais et Français tout à la fois.
"Je ne peux pas choisir entre la France et le Sénégal, c’est mentir, je suis les deux et j’en suis très heureux", fait valoir Ahmed Sylla, qui revient du "Marrakech du rire", une scène d’humour organisée par son collègue Jamel Debbouze à Marrakech au Maroc.
Il y a joué jeudi "Ahmed Sylla avec un A", le même spectacle proposé à Dakar par l’artiste, né en France de parents sénégalais, qui s’est par moments adressé aux journalistes dans un wolof - principale langue nationale au Sénégal - bien maîtrisé.
L’humoriste souligne la chance d’avoir eu des parents qui n’ont jamais coupé avec leurs racines, parlant wolof à la maison et mangeant aussi des plats sénégalais.
Il dit s’être même "fait frapper à la sénégalaise", en allusion à une modèle d’éducation, style africain en général, suivant lequel les parents n’hésitent pas à corriger et à battre les enfants s’il le faut. Une habitude, il est vrai, très éloigné des pratiques et de la mentalité occidentale.
L’humoriste dit avoir eu "besoin de ressentir l’accueil d’ici, la chaleur sénégalaise, la générosité sénégalaise", celle du pays de ses origines qu’il ne connaît "pas trop le pays, mais je le connais à travers mes parents", relève-t-il tout de suite.
Cette double culture habite les spectacles de l’artiste qui évoque souvent des histoires inspirées de la vie de sa mère, de son père ou de son grand-père, mais "pas comme un étendard", souligne-t-il.
Le comédien se réjouit d’autant du changement "dans le bon sens" constaté dès son arrivée jeudi soir au Sénégal. "Tout est construit, tout est bien développé et la manière dont on parle du Sénégal en France, je trouve cela très respectable".
Aussi compare-t-il volontiers sa première rencontre avec le public sénégalais à une séance de thé (Ataya) à la manière sénégalaise : la théière doit monter bien haut pour avoir de la bonne mousse.
A sa manière, Ahmed Sylla dit promouvoir la destination Sénégal lorsque par exemple, sur la chaîne française TF1, il fait passer une chanson de Youssou Ndour dans l’émission "Cinq A Sept" avec Arthur, à laquelle il est invité.
Il annonce d’ailleurs "une belle vidéo à la fin du spectacle pour donner envie aux gens de venir" au Sénégal.
Sujets tabous
Autre signe de son relatif accord avec ses origines, l’artiste assure s’interdire de traiter les sujets auxquels sa mère ne pourrait pas assister.
"Je pars du principe que je veux que ma mère vienne à tous mes spectacles et qu’elle ressorte et soit fière de moi, je ne parle pas de sujets qui pourraient la gêner. Par contre, je ne m’interdis rien du moment que c’est drôle", précise-t-il
Suivant cette logique, lorsqu’il évoque par exemple son grand-père dans son spectacle, l’artiste voir surtout un hommage aux tirailleurs sénégalais, anciens combattants français venus d’Afrique, un clin d’œil "pour tout ce qu’ils ont fait pour nous" et pour la France.
Un hommage d’autant plus bienvenu que la mémoire française n’est pas toujours pleinement reconnaissante, surtout en période de crise et de troubles, qui fait poindre de débats aussi malvenus que celui de l’identité française, par exemple.
"Si nous pouvons être en France et être respectés ou être là où l’on est, c’est parce qu’il y a des gens qui se sont battus à une certaine époque, c’était important pour moi de leur rendre hommage de façon tout à fait naturel, d’une manière simple", déclare l’artiste, se disant fan de "Saneex" et de l’Ivoirien Govou, deux humoristes ou imitateurs sénégalais et ivoirien.
Le jeune humoriste, 27 ans - né le 10 mars 1990-, peut être fier du chemin qu’il a parcouru, depuis ses débuts matérialisés par les premières vidéos qu’il a postées sur le net juste pour s’amuser et amuser ses potes..
Depuis, après ses stand-up (one man show), il est passé à la télévision d’abord dans l’émission "On n’demande qu’à en rire", sur France 2, avant d’atterrir en 2013 dans la série policière "Le juge est une femme" de TF1, à côté d’Alice Nevers et dans laquelle il incarne Noah, un jeune flic.
Un succès subit qui ne monte pas pour à la tête de Ahmed Sylla qui veut demeurer "simple avec le sourire, plein d’amour, plein de générosité". "Santa Yalla rek", à toute occasion, à la manière bien sénégalaise.
"C’est un rêve de gosse qui se réalise. Jamais je m’attendais à faire un film qui fasse un million d’entrées en France, intégrer une série, jamais je ne m’attendais venir jouer un jour au Sénégal et voir la fierté de la famille ici", dit-t-il du ton amusé-comique qu’on lui connaît.
Celui qu’un médecin avait désigné comme un comique de naissance, estime que l’humour fait partie de sa personnalité. "C’est mon essence, mon ADN", lance Ahmed Sylla, qui semble toujours en proie à une terrible envie de partager avec les autres.
"Cela a commencé à l’école, mon premier public, en classe, à chaque fois, je trouvais une façon habile et subtile de jouir de ma passion sans être collé", révèle l’humoriste, avant de rappeler que sa mère et son père ont été les premiers qui l’ont inspiré.
Il assure que "le vrai Ahmed Sylla" est à la ville comme sur scène, le même à la télévision, à l’écran (acteur principal du film français +L’Ascension+ de Ludovic Bernard sorti en 2017), dans les rues et dans ses spectacles.
"Je suis quelqu’un de très authentique, qui aime le +dibi+ (viande grillée façon sénégalaise), le +tiébou dieun+ (Riz au poisson, plat national sénégalais) et le yassa (riz sénégalais avec de la sauce d’oignon).
Mais en attendant "une vraie tournée africaine" lors de laquelle Ahmed Sylla devrait se produire à Abidjan, aux Antilles et à La Réunion, le rappeur Didier Awadi, un des promoteurs du spectacle de l’artiste à Dakar, prend le temps d’honorer "le retour du fils du pays".