«Comment concilier la vie de famille et la vie professionnelle.» C’est le thème développé par les femmes de la plateforme aéroportuaire de Diass, qui ont célébré la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Une occasion pour la présidente de l’amicale, de plaider en faveur de l’augmentation des congés de maternité.
Selon Marame Kébé Ndiaye, de nombreux sacrifices sont en train d’être consentis par les femmes, qui parcourent chaque jour 104 km (de Dakar à Diass) pour venir travailler. Et donc, «des efforts doivent être faits pour l’augmentation des congés de maternité, qui sont assez courts». Ce, d’autant que «nous sommes séparées de nos bébés de deux mois, et pour 12 h de temps par jour. Et c’est assez difficile de les laisser à Dakar et venir travailler chaque jour à l’aéroport, avec des horaires de travail de 12 heures. Nous voulons que les heures de travail soient allégées, surtout qu’il y a des femmes qui passent la nuit au niveau de l’aéroport», explique-t-elle.
Aussi, «des femmes accouchent et ont parfois des complications, mais elles sont obligées de venir travailler». Elle plaide encore : «Nous aimerions avoir plus de jours pour rester avec nos enfants.» Entre autres, elles ont sollicité l’augmentation de l’effectif des femmes au niveau de Las, qui est de 25%, et plus de postes de responsabilité. «Nous espérons que d’ici quelques années, il y aura plus de femmes que d’hommes dans les postes de direction», dit-elle.
En réponse, le Secrétaire général de Las, Ansoumana Sané, estime que beaucoup d’efforts ont été faits dans le cadre de la légalisation des droits des femmes consignée dans nos différents textes, notamment la parité. Mais, fera-t-il remarquer, «il y a encore du chemin à faire, comme le fait de revoir les congés de maternité qui sont assez courts et impactent négativement la croissance de l’enfant. Puisque la maman, dès que l’enfant a deux mois, est obligée de venir au travail et laisser son bébé pendant 10 h de temps. C’est assez complexe et difficile. Notre société est obligée de respecter les prescriptions légales mais bien entendu, il nous faudra trouver des mécanismes internes.»
Il enchaîne : «Et nous y travaillons avec les ressources humaines, pour voir comment assouplir les difficultés inhérentes à la qualité de travail des femmes et de faire en sorte que les congés de maternité puissent être revus à la hausse, afin de permettre aux femmes de pouvoir s’occuper de leurs ménages et de leurs enfants et de venir au travail dans des conditions de sécurité et de sérénité.»
S’agissant du faible effectif des femmes au niveau de Las, M. Sané explique que «l’aviation civile est un milieu assez complexe et normalisé. Nous n’avons pas le choix, parfois, de recrutement. Mais, il y a lieu de voir comment faire valoir les compétences et que les candidatures féminines puissent être encouragées. Il y a quand même des efforts à faire et nous travaillons dans ce sens»