Alioune Badara Cissé: ''Je suis le géniteur de l'APR''

M. Cissé, un proche du président Macky Sall, a été remplacé à la tête du ministère des Affaires étrangères par un diplomate de carrière et précédemment ambassadeur du Sénégal en France, Mankeur Ndiaye. La passation des services a eu lieu, mercredi après-midi.Des observateurs ont mis le limogeage de M. Cissé sur le compte de malentendus qu'il aurait eus avec le président de la République.''Je n’ai commis aucune erreur, je remercie Dieu. Je ne vois pas de malentendus, j’attends de l'entendre'' du chef de l'Etat, a soutenu Alioune Badara Cissé, lors de la cérémonie de passation des services.A la question de savoir s’il reste à l’APR ou quitte le parti leader de la mouvance présidentielle, l’ancien ministre a répondu : ''Bien sûr, je reste à l’APR, je suis le géniteur de l’APR.''M. Cissé fait partie des premiers responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS) qui ont rallié Macky Sall, quand ce dernier venait d'être évincé de l'ex-parti au pouvoir et de la présidence de l'Assemblée nationale, en novembre 2008.''Je n’ai ici ni des copains ni des prébendes. Il n’y en a pas. Au-delà de deux ou trois personnes qui, pour des raisons sociales, sont venues me voir pour changer d’affectation ou partir le plus tôt, je n’ai reçu personne. Je n’ai aidé personne'', a-t-il martelé dans son discours diffusé par la radio privée RFM.''Au contraire, ceux qui ont été les plus proches ont été certainement ceux-là qui ont été lésés, parce que je n’ai jamais voulu prêter oreille attentive à leurs récriminations ou à leur demande'', a-t-il réagi à la rumeur selon laquelle il aurait nommé certains de ses proches à des postes au ministère des Affaires étrangères.Alioune Badara Cissé a déclaré qu’au ministère qu'il vient de quitter, il s’est ''laissé bousculer par l’actualité internationale'', en plus d'avoir couru ''comme un lapin à gauche et à droite''.Aussi a-t-il affirmé qu'il prenait sa mission de ministre comme un ''sacerdoce'', alors que ''pour certains, c’est le grand luxe''. ''Ce n’est pas le grand luxe'', a-t-il dit, parlant de son travail au ministère des Affaires étrangères.Il a soutenu n’avoir ''jamais, jamais, jamais quitté ce pays sans que les autorités compétentes ne soient informées''. ''Avant que je ne quitte, j’ai besoin d’un ordre de mission signé du secrétaire général du gouvernement, sur délégation de signature du Premier ministre'', s'est-il défendu, réagissant à une interprétation faite de son limogeage par des observateurs.''Je n’ai jamais, jamais, jamais quitté ce pays sans qu’un décret d’intérim ne soit pris pour désigner celui-là qui, à mon absence, allait gérer la maison. Et, ce décret est conjointement signé du chef de l’Etat et du Premier ministre'', a-t-il fait valoir.''Une seule fois, pour mes soins, j’ai demandé au chef de l’Etat l’autorisation de me rendre en Tunisie pour trois jours. J’ai acheté mon billet, je suis allé, je suis revenu'', a argué l’ancien ministre, avocat de profession.S'adressant à ses anciens collaborateurs au ministère des Affaires étrangères, il a ajouté : ''Gardez votre sérénité. Nous aurions certainement voulu faire beaucoup plus que ce que nous avons fait ici. C’est un changement de ministre à la tête d’un prestigieux département. Cela ne mérite pas que notre pays soit sens dessus dessous.''