Amadou Kane : ''La qualité du portefeuille de la BM s'est dégradée ces dernières années"


La qualité du portefeuille de la Banque mondiale au Sénégal a connu une dégradation ‘’ces dernières années’’, a révélé jeudi le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Kane, en citant comme maillons faibles le projet de diffusion de l’accès aux services électriques ruraux (DASER) et le Projet de gestion durable des ressources halieutiques (GDRH). Venu présider les travaux de la revue annuelle dudit portefeuille, qui ont démarré ce matin à Dakar, M. Kane a précisé que ce constat a été dressé au cours des réunions de préparation organisées en vue de cette rencontre ouverte en présence de la Directrice des Opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Mauritanie, Vera Songwe.

Amadou Kane relève en effet que ‘’le nombre de projets à problèmes est passé à 4, comparé à la dernière revue du portefeuille où aucun projet n’était jugé insatisfaisant’’.

‘’Il s’agit des projets d’électrification rurale, notamment le Projet de diffusion de l’accès aux services électriques ruraux (DASER) et les deux projets du secteur de la pêche […]’’, a-t-il précisé.

Parlant du projet DASER, il a relevé ‘’des retards importants […] dans la mise en œuvre du plan d’actions, notamment sur celles portant sur la rationalisation de l’organigramme et du budget de fonctionnement de l’ASER [Agence sénégalaise d’électrification rurale]’’.

A ce propos, il a aussi cité la finalisation du manuel de procédure de l’ASER et ‘’la mise en place d’un tableau de bord de suivi’’ des réalisations de l’Agence.

Concernant le Projet de gestion durable des ressources halieutiques (GDRH), le ministre de l’Economie et des Finances a signalé ‘’des dysfonctionnements sur le plan de la gestion financière, ainsi qu’un retard dans le démarrage des activités de microcrédit’’.

S’y ajoutent des ‘’problèmes génériques’’, en particulier ‘’une récurrence des dépenses inéligibles, un retard dans la mobilisation des fonds de contrepartie, ainsi qu’une remontée tardive des pièces justificatives par le niveau déconcentré’’.

A cela vient s’ajouter, selon le ministre, ‘’des lenteurs dans les procédures de passation des marchés liés à la double revue des avis de non objection par la DCMP et la Banque mondiale, aux longs délais d’approbations des avis de non objection sur les plans de passation des marchés et à la forte mobilité des spécialistes de passation des marchés’’.

Au vu de ce diagnostic, Amadou Kane a plaidé pour l’augmentation des décaissements des crédits accordés au Sénégal et l’efficacité des dépenses publiques, afin de relancer la croissance.

Pour le portefeuille de la Banque mondiale, dont le montant financier s’élève à 471 milliards de FCFA, à la date du 14 juin 2012, les décaissements cumulés s’élèvent à 180,18 milliards de FCFA, soit 38 % du montant global. Un chiffre jugé très faible par rapport aux performances d’autres pays africains.

Source: APS

Abdou Khadre Cissé

Jeudi 28 Juin 2012 14:47

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