Amath Suzanne Camara responsable de l’Apr : «Le chantage ne marchera pas avec l’APR»

Le Parti socialiste, l’Alliance des forces de progrès ou encore le Rewmi, n’auraient jamais pu obtenir le nombre de députés qu’ils ont à l’hémicycle, n’eût été la générosité de Macky Sall, c’est du moins l’avis de Amath Suzanne Camara. Le responsable de l’Alliance pour la République (APR) à Koungheul et non moins coordonnateur adjoint du réseau des enseignants «apéristes», se veut on ne peut plus clair. Le chantage de marchera pas avec l’APR.


La belle famille du Chef de l’Etat est éclaboussée à tort ou à raison par un supposé projet de dévolution familiale du pouvoir, en tant que responsable de l’APR et porte-parole autoproclamé de cette famille, qu’avez-vous à dire à ce sujet ?

Officiellement, je ne suis pas nommé porte-parole de la belle famille du Président de la République. Un jour, j’ai porté leur parole à une occasion. Et je dois vous dire que j’en serais honoré et très flatté d’être désigné porte-parole de la belle famille du Président. Ce serait avec un immense plaisir. D’ailleurs, je la défendrais partout où besoin sera contre ses détracteurs. Parce que je suis plus que jamais déterminé à défendre le Président Macky Sall et sa belle famille. Pour en revenir à cette question, je pense qu’effectivement, il y a des membres de sa famille et de sa belle-famille qui sont nommés à des niveaux de responsabilité. C’est vrai. Mais, je dis que tous ceux qui ont déjà été nommés, le méritent amplement. Ce sont des gens qui se sont beaucoup donnés pour le parti et pour le Président Macky Sall. D’ailleurs, je dois dire en ce qui me concerne, que si j’ai pu rencontrer le Président et travailler à ses côtés, c’est grâce à son beau-frère Mansour Faye que j’ai connu dans les confins de Koungheul. Donc, pour vous dire que le gars n’est pas un novice dans le parti. Il a été au combat dès les premières heures. Il a été au front de même que beaucoup d’entre eux, notamment Daouda Faye. Parce qu’aujourd’hui, si le Président Macky Sall n’était pas épaulé, encadré par sa famille, qui allait le soutenir ? Pourquoi d’autres se feraient le plaisir de le soutenir ? Je pense qu’il faut bénéficier d’abord du soutien de sa famille pour prétendre aller loin dans toute entreprise dans la vie. Le Président Wade n’a pas eu cette chance-là. Parce que c’est lorsqu’il est arrivé au pouvoir que son neveu Doudou Wade est venu à ses côtés.  Mais pour Macky, il a été suivi dès le début par sa famille et belle-famille. Pour preuve, son frère Alioune Sall s’est beaucoup investi et pourtant, il n’a pas été nommé. Or, il le mérite. Maintenant, je ne dis pas que ceux qui n’ont pas les compétences et qui n’ont pas mouillé le maillot en son temps, doivent être promus. Pour le moment, je n’en connais pas. Mais je sais que tout le monde n’a pas été au cœur de l’activité politique. C’est vous dire simplement que le Chef de l’Etat est assez intelligent et averti pour ne pas tomber dans les mêmes travers que Wade.

 

Mais est ce que du point de vue de l’éthique politique, votre mentor ne risque-t-il pas de marcher sur les pas de Wade qui a été fortement soupçonné de vouloir mettre son fils Karim Wade ?

 

Il est vrai que Karim Wade a beaucoup fragilisé Wade. D’ailleurs, il faut dire que l’opposition a beaucoup joué sur ce registre et que l’opinion publique sénégalaise s’est montrée particulièrement hostile par rapport à un tel projet. Car dans la conception du Sénégalais, la famille du Chef de l’Etat doit se mettre un peu à l’écart de la gestion du pouvoir. Et pour le Président Macky Sall, je sais qu’il ne fera pas comme son prédécesseur. Abdoulaye Wade a été victime de ça et on ne voudrait pas nous aussi être victime d’une quelconque dévolution monarchique ou familiale du pouvoir. Car je sais cela ne rentre même pas dans les schémas politiques de Macky. Je dis que Karim Wade a beaucoup contribué dans la défaite de son père. Hormis bien entendu la forte demande sociale accentuée à la crise entre autres. Mais quand même je reste convaincu qu’il pouvait et peut même toujours ambitionner de devenir Président de la République, s’il accepte de descendre à la base et travailler. Mais ce que les Sénégalais ne pouvaient pas accepter, c’est qu’il soit parachuté par son père.

 

Le maintien du Sénat est aux antipodes de l’esprit des Assises nationales, comment analysez-vous cette levée de boucliers qu’il y’a eu autour de cette question ?

 

On nous dit que le Chef de l’Etat ne peut pas être Président de la République et Chef de parti. Je pense que ce qu’il faudrait rappeler à ces gens-là, c’est que le Président avait émis des réserves par rapport aux conclusions et autres recommandations des Assises nationales. Bien qu’entre les deux tours, il est allé voir le Président Amadou Makhtar Mbow tout en gardant ses réserves par rapport à des points sur lesquels il n’était pas très convaincu de leur pertinence. Encore que les Assises ne sont pas la Bible encore moins le Coran. Et aussi, est-ce qu’ils sont allés loin sur la question de l’âge ? Non à mon avis ! Je trouve que les gens doivent être logiques dans leur démarche. Car de la même manière les Assises ont fixé l’âge limite à 35 ans pour être éligible à la fonction de Président de la République, de la même manière, ils devraient fixer une date limite pour les candidats âgés. Pour ne pas qu’on tombe aussi dans les mêmes travers que Wade. On sait comment ça se passe. On n’a pas voulu léser les principaux bailleurs des Assises nationales qui avaient pour la plupart atteint la barre des 70 ans. Donc pourquoi maintenant veut-on faire des obstacles au Chef de l’Etat ? Alors que très tôt, il a dit qu’il allait maintenir le Sénat et malgré tout, les Sénégalais ont voté pour lui. Et je rappelle au besoin que les Sénégalais ont voté dans leur écrasante majorité pour le programme «Yonnu Yokkuté». Maintenant logique pour logique que ceux qui ne veulent pas du Sénat s’abstiennent à présenter des candidats pour ces élections du 16 septembre prochain. Car on ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Ce n’est pas possible. Nous allons aller au Sénat que cela soit clair. Macky Sall a été trop généreux avec les alliés. Vous prenez le Ps, il a obtenu 20 députés. Or, je reste convaincu qu’il n’aurait jamais pu devancer le PDS qui a obtenu 12 députés, de même que l’AFP, encore moins le Rewmi. Il faut le dire. Mais eux, ils ne sont pas dans la dynamique de lui rendre l’ascenseur dans ces sénatoriales. Aujourd’hui ces échappés solitaires dénotent ce que l’on pense dans ces différents partis notamment chez les leaders. Je pense que les alliés doivent savoir raison garder. Car personne n’est mieux placé que moi qui vous parle. J’ai été le seul à avoir fait la prison au niveau de l’APR et personne ne m’a entendu crier. Et je suis encore plus déterminé. Ce chantage ne marchera pas avec l’APR.

 

DJIM MOMATH KIDIERA

Le Pays au Quotidien


Bamba Toure

Samedi 25 Aout 2012 08:20

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