Appui budgétaire de la Banque mondiale : Une première tranche de 28 milliards pour la bonne gouvernance


Le Sénégal vient d’obtenir un appui budgétaire de la Banque mondiale à hauteur de 28 milliards en attendant deux autres tranches si les réformes engagées sont jugées satisfaisantes.

Engagé sur le chemin de la trans­parence et  une meilleure gouvernance au Sénégal, la Banque mondiale va renforcer son appui aux efforts du Sénégal pour une meil­leure gouvernance avec un financement de 55 millions de dollars (environ 28 milliards de francs Cfa) qui a été approuvé jeudi par son Conseil d’administration. Dans un communiqué, la Bm annonce que ce Crédit de soutien à la gouvernance et à la croissance (Csgc) va ap­puyer le renforcement de la gouvernance, en particulier dans la reddition des comptes, la performance du secteur public et la croissance économique par le développement du secteur privé. Selon Vera Songwe, directrice des Opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, cet appui devra permettre l’accélération de la croissance, de l’emploi et l’amélioration de la prestation des services, ainsi qu’une meilleure gouvernance et une meil­leure capacité de résistance aux chocs. «En conséquence, nous les avons considérés comme les piliers de notre partenariat avec le Sénégal, en conformité avec la Stratégie nationale de développement économique et social (Sneds) dont ce financement n’est qu’un premier soutien pour la mise en œuvre. Bien que certains progrès ont été réalisés, des efforts supplémentaires sont nécessaires dans les secteurs de l’énergie, de la protection sociale et du climat des affaires, surtout si le Sénégal veut atteindre une croissance de 6% et créer suffisamment d’emplois pour ses jeunes», a ajouté Mme Songwe.

Cet appui est le premier d’une série de trois appuis dont pourrait bénéficier notre pays. Mamadou Ndione, économiste et chargé du programme au niveau de la Banque mondiale, précise que ce premier appui budgétaire sur les trois prévus d’ici à 2014, visera en particulier la gouvernance dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’énergie : «Ce crédit soutient des réformes nécessaires à la mise en œuvre réussie de la Sndes en améliorant la redevabilité et la trans­parence dans la gestion des ressources publiques et en générant des économies dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’électricité qui seront réinvesties dans des programmes au bénéfice des groupes les plus vulnérables du Sé­négal», souligne le communiqué de la Ban­que mondiale.

Il est attendu de ce Crédit de soutien à la gouvernance et à la croissance une meilleure efficience de la dépense dans le secteur de l’éducation de base et une meilleure gouvernance pour améliorer de façon notable les prestations dans le secteur de l’électricité. Par ailleurs, la déclaration de patrimoine par les détenteurs d’un pouvoir public, la célérité dans la publication des rapports de la Cour des comptes, la crédibilité des budgets des universités et de l’éducation de base sont autant de résultats attendus du Csgc. Le niveau d’endettement de la société nationale d’électricité (Senelec), l’efficience des hôpitaux ainsi que le niveau des subventions dans le secteur de l’énergie permettront aussi de mesurer la mise œuvre des réformes dans le cadre de ce financement. D’ailleurs, la Bam a tenu à féliciter le Sénégal en évoquant les signaux positifs en matière de Gouvernance» et l’encourage «à accélérer la mise en œuvre des réformes au cours des prochaines années.»
Après son approbation par le Conseil d’administration de la Banque mondiale, l’accord de fi­nancement a été signé par Mme Songwe et M. Amadou Kane, mi­nistre de l’Economie et des Fi­nances du Sénégal. D’après le communiqué, ceci permettra de libérer la totalité du financement avant la fin de l’année en cours.


Moussa Sarr

Vendredi 21 Décembre 2012 11:57

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