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Après l’arrestation du président Hissène Habré, la chasse à son trésor ouverte !

La Dic envoie des réquisitions aux banques, compagnies d’assurances et cabinets de notaire pour recenser les biens de l’ancien président tchadien…


Après l’arrestation du président Hissène Habré, la chasse à son trésor ouverte !

e ministre tchadien de la Justice, l’honorable Jean-Bernard Padaré, l’avait exigé et le procureur spécial des chambres « africaines » extraordinaires, le non moins honorable Mbacké Fall s’est exécuté fissa. Dans une interview diffusée par la radio RFM le 09 juillet dernier, il avait demandé que les biens du président Habré soient recensés afin que, en cas de condamnation, le produit de leur vente serve à indemniser ses prétendues victimes. Eh bien, au garde-à-vous, le procureur Mbacké Fall a entrepris d’exécuter cette exigence sans protestation ni murmure diraient les militaires !

Décidément ! Comme des girouettes, nos confrères et concitoyens changent de direction au gré du vent de l’actualité dominante. Ces temps-ci, la météo politico-judiciaire et  policière relative au dossier opposant Karim Wade à l’Etat du Sénégal devant la Cour de justice de la Cedeao ainsi que l’histoire de la drogue secouant la police nationale… tout cela a complètement relégué au second plan l’affaire Hissène Habré. Et le procureur spécial des « chambres africaines extraordinaires » chargées de juger l’ancien président tchadien — et lui seul plus quelques comparses  — le procureur, donc, a profité de cette vague de brouillard pour passer à la vitesse supérieure, histoire d’accélérer la procédure de jugement de l’ancien président tchadien Hissène Habré. En dépit de la vague de protestation populaire suscitée dans notre pays par l’arrestation du prédécesseur du président Déby, le parquet des chambres « africaines » — en fait sénégalaises — extraordinaires vient de poser un acte juridique, histoire de montrer que rien ne peut freiner la machine judiciaire visant à faire juger Hissène Habré. Et cet acte, « Le Témoin » vous le révèle en exclusivité : il s’agit d’un « soit-transmis » adressé, depuis avant-hier lundi,  à la Division des Investigations Criminelles (Dic).  Dans ce « soit-transmis » où le procureur donne des instructions écrites, il est demandé aux éléments de la Dic d’envoyer des réquisitions à toutes les banques et  compagnies d’assurance de la place afin qu’elles communiquent les biens et avoirs de monsieur Hissène Habré. Les cabinets de notaires ainsi que la direction générale des Impôts et Domaines ne sont pas  oubliés  dans cette opération d’identification et de localisation de tous les immeubles, villas, véhicules et terrains appartenant à l’ancien chef d’Etat  tchadien, M. Hissène Habré. Et comme le nom « Habré » ne court pas les rues sénégalaises,  il est aussi demandé à toutes ces structures de  communiquer, à toutes fins utiles, les biens et avoirs de toute personne (parents ou proches) répondant du nom de Habré.

L’inventaire et la saisie des biens et avoirs du président Hissène Habré  pourrait à terme servir à indemniser les prétendues victimes si toutefois  l’ancien président tchadien est jugé et reconnu coupable des crimes pour lesquels il est poursuivi.  Ce qui, d’après le président tchadien Idriss Déby Itno, ne ferait l’ombre d’aucun doute. Il se vanterait même auprès de ses proches de connaître la peine à laquelle sera condamné son prédécesseur ! Rappelons-le, l’ancien président tchadien Hissène Habré est accusé de crimes  de guerre et de torture. Arrêté à Dakar où il vit en exil depuis 23 ans, où il a des enfants ayant la nationalité sénégalaise et qui poursuivent aujourd’hui des études supérieures en Europe, lui-même naturalisé sénégalais, M. Hissène Habré  a été placé sous mandat de dépôt en attendant d’être traduit devant  cette haute « Cour pénale africaine » (Cpa), pardon ces chambres africaines extraordinaires, une sorte de « Cpi » à l’africaine !

Souhaitons que les résultats de ces réquisitions soient à  hauteur des dépenses engagées pour  l’organisation matérielle de ce procès. Sinon, il y avait de quoi distribuer les quatre milliards fcfa de la contribution du dictateur tchadien Idriss Déby Itno à l’organisation du procès, aux prétendues victimes du président Habré afin de les pousser à pardonner à travers une commission non juridique  à intituler « Vérité – Réconciliation – ‘’Ndampaay’’  (indemnisation) ».  Ce qui produirait le miracle de faire retrouver l’usage de leurs membres à tous les handicapés déversés à Dakar par le président Idriss Déby Itno afin qu’ils viennent témoigner à charge contre Habré !

Pape NDIAYE

« Le Témoin » N° 1132 –Hebdomadaire Sénégalais ( JUILLET  2013


Bamba Toure

Lundi 29 Juillet 2013 - 06:43










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