"Par rapport à l'impunité, il faut reconnaître qu'il y a eu un certain nombre d'avancées par rapport à un certain nombre de procédures qui ont été engagées, mais il reste que sur certains cas notamment les violences préélectorales et d'autres cas de torture, nous n’avons pas encore satisfaction", a-t-il déclaré à l'APS.
"C'est dire que le combat des droits de l'Homme au Sénégal demeure un défi éternel pour les militants défenseurs des droits de l'Homme", a indiqué Assane Dioma Ndiaye, interrogé en marge des travaux d'un symposium ouvert mardi sur ce sujet à l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
D'une durée de deux jours (mardi et mercredi), cette rencontre se tient à l'initiative du Cadre de réflexion et d'action sur les violences politiques, en partenariat avec l'Institut des droits de l'Homme et de la paix (IDHP) de l'UCAD.
"Chaque jour, nous dormons le soir avec l'espoir que nous nous réveillerons pour un monde meilleur, mais nous nous rendons compte très rapidement, au contact de la réalité, que les acquis d'hier sont plus que jamais vulnérables", a dit l'avocat sénégalais.
Il a rappelé qu'au lendemain de la première alternance démocratique survenue au Sénégal en mars 2000, les militants des droits de l'Homme avaient souhaité l'instauration d'une nouvelle gouvernance fondée notamment sur le respect de droits de l'Homme.
"J'avoue qu'au Sénégal, au lendemain de l'alternance, évidemment, nous avions émis le souhait que la nouvelle gouvernance soit fondée sur le respect de droits de l'Homme, sur la bonne gouvernance", a-t-il relevé.
Selon lui, les militants des droits de l'Homme misaient sur la disparition entre temps de certaines violations des droits de l'Homme qui tournaient autour de pratiques de torture et de l'impunité de façon générale.
Il était espéré en lieu et place la consécration des libertés publiques ou "au moins qu'on essaye de faire des bonds en avant et qu'on essaye d'envisager des acquis".
"Malheureusement, du fait d'un contexte tellement difficile, ces droits de l'Homme sont plus que jamais vulnérables et nous avons jusqu'à ce jour continué à avoir des cas de tortures (…)", a-t-il soutenu.
"Sur le plan également de la liberté de manifestation, nous avons noté un certain nombre de restrictions, même si parfois, les arguments avancés peuvent paraître justes, mais nous tenons toujours à dire que la démocratie a un prix", a souligné Assane Dioma Ndiaye.
-t-il souligné.
Selon lui, il n'est pas possible d'invoquer des "inconvénients" ou la crainte d'éventuels troubles à l'ordre public "pour anéantir des droits qui sont garanties par la Constitution de la République du Sénégal".