Cet ancien chef de l’Etat du Tchad, qui vit en exil à Dakar depuis la chute de son régime en 1990, est un client de Me Diouf, dans le cadre des poursuites intentées contre sa personne pour des accusations de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture.A l’hémicycle de l’Assemblée nationale, la robe de l’avocat a pris le dessus sur l’écharpe du parlementaire. Les députés examinaient le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier l’accord entre le gouvernement du Sénégal et l’Union africaine (UA) sur la création de chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises pour permettre le jugement de Hissène Habré.Chef de file du Parti des travailleurs du peuple (PTP), El Hadji Diouf est l’un des avocats de l’ancien président tchadien. Ceci expliquant peut-être cela, il n’a pas failli à sa réputation, celle qu’il a traînée de la barre du tribunal à la tribune de l’Assemblée nationale.Le député non-inscrit, arrivé très tôt à l’hémicycle, est pourtant d’abord resté calme. Mais quand un journaliste étranger l’interroge sur l’issue de la plénière, Me Diouf ne se fit pas prier pour déclarer tout de go qu’à l’Assemblée nationale, il restait et demeurait un élu et non point un avocat.Dès le début de la séance plénière, le parlementaire est entré vite en action et a demandé à ses collègues de ne pas délibérer. ‘’Je demande à ce stade qu’on arrête l’examen de ce projet de loi. La Constitution du Sénégal en son article 95 ne permet pas au ministre de la Justice de négocier l’accord’’, a-t-il commencé par dire.Le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, l’interrompait à plusieurs reprises pour l’obliger à se focaliser sur son amendement. Mais tout en s’excusant à chaque fois, El Hadj Diouf tenait à aller au bout de son argumentaire, mais sans convaincre ses collègues. Au bout du compte, il verra sa demande rejetée.Lors du débat général, l’avocat, très en verve, en a profité, mais cette fois-ci pour s’en prendre aux organisations de défense des droits de l’homme qui se battent pour la tenue du procès de Hissène Habré. Me Diouf s’est attardé sur Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO).’L’Assemblée nationale doit instituer une commission d’enquête pour enquêter sur les ONG’’, dit-il. ‘’Il y a beaucou de vices, il ne faut pas voter le projet de loi’’, a-t-il encore lancé, estimant que le Sénégal s’est déjà prononcé sur le dossier Habré en expliquant les péripéties de cette affaire.Son temps de parole et sa proposition d’amendement n’ayant pas suffi, El Hadj Diouf va tenter avant la fin des interventions de demander une suspension des débats. Mais pour cette deuxième fois encore, sa demande est rejetée.Face aux tentatives du député-avocat, la ministre de la Justice, Aminata Touré, a fait appel à l’humour et a demandé à El Hadj Diouf de patienter. Il aura à souhait le temps de faire des plaidoiries lors du procès de Hissène Habré qui ne va pas tarder, a-t-elle assuré.Après le vote, l’avocat et homme politique est resté égal à lui-même. ‘’Je ne voterai pas ce projet de loi parce que la Constitution a été violée’’, a-t-il clamé, quand il a constaté que ses efforts et sa détermination pour sauver son client sont au bout du compte restés vains.En 2005, Bruxelles avait émis un mandat d’arrêt contre Hissène Habré à la suite d’une plainte déposée en 2000 par un Belge d’origine tchadienne en vertu d’une loi belge dite de "compétence universelle" pour les crimes de Droit international.Plusieurs demandes d’extradition avaient été déposées en vain par Bruxelles pour faire extrader vers la Belgique M. Habré. Le Sénégal avait accepté en 2006 de juger M. Habré à la demande de l’Union africaine (UA), mais n’a jamais organisé de procès.Selon une commission d’enquête tchadienne, le régime de Habré a fait plus de 40.000 morts parmi les opposants politiques et parmi certains groupes ethniques
Assemblée nationale : El Hadj Diouf enfile sa robe d'avocat de Hissène Habré
Le député El Hadj Moustapha Diouf a enfilé sa robe d’avocat mercredi à l’Assemblée nationale, où le parlementaire s’est illustré à nouveau dans son opposition à un projet de loi autorisant le Sénégal à créer des chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises afin de juger sur place Hissène Habré.
Bamba Toure
Mercredi 19 Décembre 2012 - 23:08
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