Solennité de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie
(Basilique N.D de la Délivrande de Poponguine, le 15 août 2014)
HOMELIE
Chers confrères dans le sacerdoce,
Chers religieux religieuses,
Chers frères et sœurs dans la foi,
1-Nous aurions bien aimé entrer, cette année, dans les célébrations de la Solennité de l’Assomption, avec le climat de sérénité et de joie, qui caractérise, chaque année, cette grande fête liturgique. Hélas, l’actualité nationale, sous-régionale et mondiale vient quelque peu altérer cette sérénité et cette joie.
Cette actualité, c’est d’abord le grand retard de l’hivernage 2014, qui apporte beaucoup d’inquiétude pour les prochaines récoltes, non seulement pour le monde rural, mais aussi dans toutes les couches sociales de notre pays, qui demeure largement dépendant de l’agriculture.
Cette actualité, c’est ensuite l’épidémie de la fièvre Ebola, qui continue de gagner du terrain dans notre sous-région ouest-africaine, semant isolement,souffrance et mort dans les pays touchés, mais aussi la crainte et l’affolement dans le reste du monde. Ne nous laissons surtout pas piéger, chers frères et sœurs, par le sentiment de ne pas être concernés par la gravité de la situation. A la suite de nos Autorités gouvernementales et du Ministère de la Santé en particulier, je voudrais me faire l’écho de l’appel à la responsabilité et vigilance personnelles et collectives. N’attendons pas l’identification d’un cas autour de nous, pour nous mettre en branle en matière de prise de précautions et de prévention des risques. Puisse Dieu, Maître de la Vie nous en préserver, par l’intercession de N.D de la Délivrande, et en délivrer tous ceux qui en sont atteints !
Cette actualité, c’est enfin l’escalade de la violence qui malheureusement, dans plusieurs foyers humains de notre planète, continue de drainer, dans son sillage,bon nombre de victimes humaines. Qu’il s’agisse du conflit israélo-palestinien, des guerres fratricides en Irak et en Ukraine, ou des conflits presque oubliés, mais pas encore résolus, en Syrie, aux deux Soudan, en Centrafrique, au Mali, en Casamance, force est de constater que notre monde va mal.
Permettez-moi de saisir l’occasion, pour vous inviter tous à avoir une pensée pieuse pour nos frères et sœurs chrétiens d’Irak,de Syrie et d’ailleurs, maltraités, martyrisés, et exilés du simple fait de leur foi chrétienne et de leur statut de minorité. A la suite du Pape François, nous voulons être unanimes à reconnaître que :« La violence ne se vainc pas par la violence, mais par la paix. »Avec la même véhémence, nous en appelons à la culture et à la protection de la vie, pour permettre à chaque homme, à tout homme, de vivre paisiblement et de jouir du don divin de la Paix. Oui, rappelons-le : l’escalade de la violence constitue véritablement un vrai recul pour l’homme, et pour l’humanité !
Voilà pourquoi, je ne cesserai d’inviter tous mes frères Chefs religieux de notre pays, à ne jamais se lasser d’éduquer les consciences de nos concitoyens, pour leur faire découvrir, comprendre et admettre que les différences entre les hommes sont des richesses, qui ne devraient engendrer ni divisions, ni conflits. Merci à Dieu de nous l’avoir fait découvrir et comprendre au Sénégal ! Merci à tous les Sénégalais de se tenir à distance des idéologies, qui mettent en danger la fraternité humaine, en s’appuyant sur la diversité des religions et des cultures !
2-« Elevons notre cœur ! Nous le tournons vers le Seigneur. » Ces paroles d’introduction à la Préface de chaque célébration eucharistique, se font plus que jamais actuelles. Non seulement elles nous invitent, comme chrétiens et comme croyants, à implorer le secours de Dieu, pour toutes ces situations de désolation que connaît aujourd’hui notre monde ; mais elles nous entraînent aussi à suivre le mouvement de montée de la Bienheureuse Vierge Marie, que l’Eglise contemple aujourd’hui, dans son Assomption, pour décrypter le signe grandiose apparu dans le ciel :« Une femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds et, sur la tête, une couronne de douze étoiles. »
Contempler ce signe grandiose, ce n’est pas nous évader dans les nuages stériles de nos pensées, aussi pieuses soient-elles, attendant que Dieu agisse dans notre vie. Contempler ce signe grandiose apparu dans le ciel, c’est savoir regarder Marie pour l’imiter, dans le témoignage d’une humanité solidairement vécue, et pleinement remplie : « En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte… Elle entre chez Zacharie et salua Elisabeth. » (Lc1, 39.40).
Après avoir cherché à comprendre la Parole de l’Ange – « Voici que tu concevras dans ton sein, et enfanteras un fils » (Lc1, 31) – Marie accorde sa foi, qui est confirmée par le signe qui lui a été donné. Mais le signe qui lui a été donné, à savoir la maternité tardive d’Elisabeth sa cousine (v. 36).Alors elle se décide à se mettre en route, en toute hâte, vers sa cousine, pour vivre avec elle un partage de la foi, etla solidarité du service. Nous la contemplons aujourd’hui pour imiter ces dispositions et conduites.
3- A nous aussiDieu nous adresse des signes, dont la lecture nous renforce dans notre disposition de confiance et d’adhésion à sa Parole : « Je suis la servante du Seigneur : qu’il m’advienne selon ta parole. » (Lc 1, 38). Marie nous donne l’exemple de la foi en la Parole de Dieu, qui se traduit en disponibilité généreuse à accepter et à faire la volonté de Dieu.
Elle nous donne aussi l’exemple de la foi en la Parole de Dieu, qui se traduit en volonté de se rendre en hâte vers les autres, pour la rencontre dans la foi, et le partage fraternel dans la même foi.
La vie de Marie sur terre nous apparaît comme une véritable ascension marquée par des évènements et des rencontres, dans une relation très particulière, certes avec son Fils Jésus, mais aussi avec Dieu le Père et l’Esprit Saint. C’est la conviction que nous partage le Pape Benoît XVI, dans son homélie du 15 août 2009, lorsqu’il identifie le chemin accompli par Marie comme « un chemin sur lequel Marie, conservant et méditant dans son cœur les événements de son existence, aperçoit en eux de manière toujours plus profonde le dessein mystérieux de Dieu le Père, pour le salut du monde. En suivant ensuite Jésus, de Bethléem à l'exil en Egypte, lors de sa vie cachée et de sa vie publique, jusqu'au pied de la Croix, poursuit le Pape, Marie vit son ascension constante vers Dieu dans l'esprit du Magnificat, en adhérant pleinement, même dans les moments d'obscurité et de souffrance, au projet d'amour de Dieu, et en nourrissant dans son cœur l'abandon total entre les mains du Seigneur, si bien qu'elle est un paradigme pour la foi de l'Eglise. »
4-Chers frères et sœurs en Christ, la montée de Marie au ciel, que l’Eglise célèbre en ce jour dans la joie et la reconnaissance des mérites de cette humble servante de Dieu, ne doit pas occulter les multiples évènements et moments d’obscurité et de profonde souffrance, que Marie a endurés, dans sa vie terrestre, et dans son cœur de Mère. Voilà pourquoi, mieux que quiconque, Marie est celle qui peut nous apprendre à ne jamais tomber dans le découragement, à cause des multiples croix de la vie présente.
Dans les diverses situations de conflit, de violence et de guerre, que traversent les individus, les communautés et les peuples à travers le monde, nous pouvons éprouver la peur devant la voracité des multiples dragons symbolisés par le grand Dragon rouge du passage de l’Apocalypse entendu en deuxième lecture : dragons de la solitude, de l’abandon, de la maladie, du chômage, de la haine des autres, de la violence, des conflits violents. Marie est, comme nous l’indique le n° 49 de l’Encyclique Spe Salvi, « l’Etoile de l’espérance », le Soleil qui brille au-dessus des ténèbres de l’histoire, pour nous donner l’espérance dont nous avons besoin.
L’Assomption nous rappelle alors que la vie de Marie, comme celle de chaque chrétien, est une école à la suite de Jésus, un chemin d’apprentissage, un chemin qui a un terme bien précis : la victoire définitive sur le péché, sur le mal, et sur la mort ; la pleine communion avec Dieu. Mais encore faudrait-il que nous ayons le courage de suivre Jésus, par les chemins qui sont les siens ? Encore faudrait-il que nous ne laissions jamais défaillir notre confiance en Lui, à cause des difficultés et souffrances inhérentes à la vie du disciple ? Encore faudrait-il enfin que nous partagions cette conviction de l’Apôtre Paul dans la deuxième lecture : « C’est Lui [le Christ], en effet, qui doit régner jusqu’au jour, où il aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qu’Il détruira, c’est la mort, car il a tout mis sous ses pieds. » (1 Co 15, 25-27a)
5-« Tu es bénie entre toutes les femmes. » (Lc 1, 42) En reconnaissant la grâce spéciale reçue de Dieu par Marie, Elisabeth, sa cousine, devient la porte-parole de l’humanité, dont Marie est issue. Faisons nôtres alors la foi d’Elisabeth, qui la pousse à se réjouir du don spécial accordé à Marie. Alors, nous apprendrons, nous aussi, à considérer nos différences, non pas comme motif de jalousie, de malveillance, de dénigrement, ou d’obstruction à l’action de l’autre, mais comme motif d’action de grâce à Dieu, et d’accueil des bénédictions qu’Il nous prodigue, à travers les charismes et qualités de nos frères.
Puissent tous les hommes, par l’intercession de N.D de l’Assomption, N.D de la Délivrande, accueillir le don de la joie et de la paix, que Marie nous apporte, portant en Elle son Fils Jésus ! Puissions-nous accueillir, par son intercession, le don de l’admiration des merveilles de Dieu en nous et dans les autres, et du partage de telles merveilles ! Puisse Marie, montant vers son Fils pour partager sa gloire, Lui présenter toutes les intentions que nous portons aujourd’hui, en particulier la soif de pluies de notre terre, l’éloignement de la menace de la fièvre Ebola, la fécondité de la vie et du ministère de nos jeunes prêtres, la soif de paix de notre monde ! Amen !
† Théodore Adrien Cardinal SARR
Archevêque de Dakar
(Basilique N.D de la Délivrande de Poponguine, le 15 août 2014)
HOMELIE
Chers confrères dans le sacerdoce,
Chers religieux religieuses,
Chers frères et sœurs dans la foi,
1-Nous aurions bien aimé entrer, cette année, dans les célébrations de la Solennité de l’Assomption, avec le climat de sérénité et de joie, qui caractérise, chaque année, cette grande fête liturgique. Hélas, l’actualité nationale, sous-régionale et mondiale vient quelque peu altérer cette sérénité et cette joie.
Cette actualité, c’est d’abord le grand retard de l’hivernage 2014, qui apporte beaucoup d’inquiétude pour les prochaines récoltes, non seulement pour le monde rural, mais aussi dans toutes les couches sociales de notre pays, qui demeure largement dépendant de l’agriculture.
Cette actualité, c’est ensuite l’épidémie de la fièvre Ebola, qui continue de gagner du terrain dans notre sous-région ouest-africaine, semant isolement,souffrance et mort dans les pays touchés, mais aussi la crainte et l’affolement dans le reste du monde. Ne nous laissons surtout pas piéger, chers frères et sœurs, par le sentiment de ne pas être concernés par la gravité de la situation. A la suite de nos Autorités gouvernementales et du Ministère de la Santé en particulier, je voudrais me faire l’écho de l’appel à la responsabilité et vigilance personnelles et collectives. N’attendons pas l’identification d’un cas autour de nous, pour nous mettre en branle en matière de prise de précautions et de prévention des risques. Puisse Dieu, Maître de la Vie nous en préserver, par l’intercession de N.D de la Délivrande, et en délivrer tous ceux qui en sont atteints !
Cette actualité, c’est enfin l’escalade de la violence qui malheureusement, dans plusieurs foyers humains de notre planète, continue de drainer, dans son sillage,bon nombre de victimes humaines. Qu’il s’agisse du conflit israélo-palestinien, des guerres fratricides en Irak et en Ukraine, ou des conflits presque oubliés, mais pas encore résolus, en Syrie, aux deux Soudan, en Centrafrique, au Mali, en Casamance, force est de constater que notre monde va mal.
Permettez-moi de saisir l’occasion, pour vous inviter tous à avoir une pensée pieuse pour nos frères et sœurs chrétiens d’Irak,de Syrie et d’ailleurs, maltraités, martyrisés, et exilés du simple fait de leur foi chrétienne et de leur statut de minorité. A la suite du Pape François, nous voulons être unanimes à reconnaître que :« La violence ne se vainc pas par la violence, mais par la paix. »Avec la même véhémence, nous en appelons à la culture et à la protection de la vie, pour permettre à chaque homme, à tout homme, de vivre paisiblement et de jouir du don divin de la Paix. Oui, rappelons-le : l’escalade de la violence constitue véritablement un vrai recul pour l’homme, et pour l’humanité !
Voilà pourquoi, je ne cesserai d’inviter tous mes frères Chefs religieux de notre pays, à ne jamais se lasser d’éduquer les consciences de nos concitoyens, pour leur faire découvrir, comprendre et admettre que les différences entre les hommes sont des richesses, qui ne devraient engendrer ni divisions, ni conflits. Merci à Dieu de nous l’avoir fait découvrir et comprendre au Sénégal ! Merci à tous les Sénégalais de se tenir à distance des idéologies, qui mettent en danger la fraternité humaine, en s’appuyant sur la diversité des religions et des cultures !
2-« Elevons notre cœur ! Nous le tournons vers le Seigneur. » Ces paroles d’introduction à la Préface de chaque célébration eucharistique, se font plus que jamais actuelles. Non seulement elles nous invitent, comme chrétiens et comme croyants, à implorer le secours de Dieu, pour toutes ces situations de désolation que connaît aujourd’hui notre monde ; mais elles nous entraînent aussi à suivre le mouvement de montée de la Bienheureuse Vierge Marie, que l’Eglise contemple aujourd’hui, dans son Assomption, pour décrypter le signe grandiose apparu dans le ciel :« Une femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds et, sur la tête, une couronne de douze étoiles. »
Contempler ce signe grandiose, ce n’est pas nous évader dans les nuages stériles de nos pensées, aussi pieuses soient-elles, attendant que Dieu agisse dans notre vie. Contempler ce signe grandiose apparu dans le ciel, c’est savoir regarder Marie pour l’imiter, dans le témoignage d’une humanité solidairement vécue, et pleinement remplie : « En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte… Elle entre chez Zacharie et salua Elisabeth. » (Lc1, 39.40).
Après avoir cherché à comprendre la Parole de l’Ange – « Voici que tu concevras dans ton sein, et enfanteras un fils » (Lc1, 31) – Marie accorde sa foi, qui est confirmée par le signe qui lui a été donné. Mais le signe qui lui a été donné, à savoir la maternité tardive d’Elisabeth sa cousine (v. 36).Alors elle se décide à se mettre en route, en toute hâte, vers sa cousine, pour vivre avec elle un partage de la foi, etla solidarité du service. Nous la contemplons aujourd’hui pour imiter ces dispositions et conduites.
3- A nous aussiDieu nous adresse des signes, dont la lecture nous renforce dans notre disposition de confiance et d’adhésion à sa Parole : « Je suis la servante du Seigneur : qu’il m’advienne selon ta parole. » (Lc 1, 38). Marie nous donne l’exemple de la foi en la Parole de Dieu, qui se traduit en disponibilité généreuse à accepter et à faire la volonté de Dieu.
Elle nous donne aussi l’exemple de la foi en la Parole de Dieu, qui se traduit en volonté de se rendre en hâte vers les autres, pour la rencontre dans la foi, et le partage fraternel dans la même foi.
La vie de Marie sur terre nous apparaît comme une véritable ascension marquée par des évènements et des rencontres, dans une relation très particulière, certes avec son Fils Jésus, mais aussi avec Dieu le Père et l’Esprit Saint. C’est la conviction que nous partage le Pape Benoît XVI, dans son homélie du 15 août 2009, lorsqu’il identifie le chemin accompli par Marie comme « un chemin sur lequel Marie, conservant et méditant dans son cœur les événements de son existence, aperçoit en eux de manière toujours plus profonde le dessein mystérieux de Dieu le Père, pour le salut du monde. En suivant ensuite Jésus, de Bethléem à l'exil en Egypte, lors de sa vie cachée et de sa vie publique, jusqu'au pied de la Croix, poursuit le Pape, Marie vit son ascension constante vers Dieu dans l'esprit du Magnificat, en adhérant pleinement, même dans les moments d'obscurité et de souffrance, au projet d'amour de Dieu, et en nourrissant dans son cœur l'abandon total entre les mains du Seigneur, si bien qu'elle est un paradigme pour la foi de l'Eglise. »
4-Chers frères et sœurs en Christ, la montée de Marie au ciel, que l’Eglise célèbre en ce jour dans la joie et la reconnaissance des mérites de cette humble servante de Dieu, ne doit pas occulter les multiples évènements et moments d’obscurité et de profonde souffrance, que Marie a endurés, dans sa vie terrestre, et dans son cœur de Mère. Voilà pourquoi, mieux que quiconque, Marie est celle qui peut nous apprendre à ne jamais tomber dans le découragement, à cause des multiples croix de la vie présente.
Dans les diverses situations de conflit, de violence et de guerre, que traversent les individus, les communautés et les peuples à travers le monde, nous pouvons éprouver la peur devant la voracité des multiples dragons symbolisés par le grand Dragon rouge du passage de l’Apocalypse entendu en deuxième lecture : dragons de la solitude, de l’abandon, de la maladie, du chômage, de la haine des autres, de la violence, des conflits violents. Marie est, comme nous l’indique le n° 49 de l’Encyclique Spe Salvi, « l’Etoile de l’espérance », le Soleil qui brille au-dessus des ténèbres de l’histoire, pour nous donner l’espérance dont nous avons besoin.
L’Assomption nous rappelle alors que la vie de Marie, comme celle de chaque chrétien, est une école à la suite de Jésus, un chemin d’apprentissage, un chemin qui a un terme bien précis : la victoire définitive sur le péché, sur le mal, et sur la mort ; la pleine communion avec Dieu. Mais encore faudrait-il que nous ayons le courage de suivre Jésus, par les chemins qui sont les siens ? Encore faudrait-il que nous ne laissions jamais défaillir notre confiance en Lui, à cause des difficultés et souffrances inhérentes à la vie du disciple ? Encore faudrait-il enfin que nous partagions cette conviction de l’Apôtre Paul dans la deuxième lecture : « C’est Lui [le Christ], en effet, qui doit régner jusqu’au jour, où il aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qu’Il détruira, c’est la mort, car il a tout mis sous ses pieds. » (1 Co 15, 25-27a)
5-« Tu es bénie entre toutes les femmes. » (Lc 1, 42) En reconnaissant la grâce spéciale reçue de Dieu par Marie, Elisabeth, sa cousine, devient la porte-parole de l’humanité, dont Marie est issue. Faisons nôtres alors la foi d’Elisabeth, qui la pousse à se réjouir du don spécial accordé à Marie. Alors, nous apprendrons, nous aussi, à considérer nos différences, non pas comme motif de jalousie, de malveillance, de dénigrement, ou d’obstruction à l’action de l’autre, mais comme motif d’action de grâce à Dieu, et d’accueil des bénédictions qu’Il nous prodigue, à travers les charismes et qualités de nos frères.
Puissent tous les hommes, par l’intercession de N.D de l’Assomption, N.D de la Délivrande, accueillir le don de la joie et de la paix, que Marie nous apporte, portant en Elle son Fils Jésus ! Puissions-nous accueillir, par son intercession, le don de l’admiration des merveilles de Dieu en nous et dans les autres, et du partage de telles merveilles ! Puisse Marie, montant vers son Fils pour partager sa gloire, Lui présenter toutes les intentions que nous portons aujourd’hui, en particulier la soif de pluies de notre terre, l’éloignement de la menace de la fièvre Ebola, la fécondité de la vie et du ministère de nos jeunes prêtres, la soif de paix de notre monde ! Amen !
† Théodore Adrien Cardinal SARR
Archevêque de Dakar