«Toutes les décisions prises à Abidjan ont été prises sans concertation avec nous», voilà ce qu'a déclaré le capitaine Sanogo ce samedi 28 avril 2012, devant la presse, au camp militaire de Kati, près de Bamako pour expliquer son attitude vis à vis de la Cédéao. Le capitaine Sanogo avait reçu auparavant le Burkinabé Djibril Bassolé qui représente le médiateur de la Cédéao, et Adama Bictogo, ministre ivoirien de l'Intégration africaine. Ce samedi soir, au cours d'un point de presse, le capitaine Sanogo a rejeté catégoriquement le plan de la Cédéao présenté cette semaine au sommet d'Abidjan.Le récit de notre envoyé spéciale à Bamako.
Le Burkinabé Djibril Bassolé et l’Ivoirien Adama Bictogo sont arrivés dans l’urgence ce samedi matin 28 avril 2012, à Bamako.
La veille l’alerte avait été donnée : il faut venir au plus vite car le capitaine Sanogo se sent trahi par les décisions de la Cédéao car les soldats ne tiennent plus en place. Les ministres médiateurs ont rencontré toutes les parties et surtout le leader des putschistes. La discussion s’est déroulée à huis clos durant près de trois heures, au camp de Kati, sur les hauteurs de la capitale, sans qu’il y ait au final d’évolution notable semble t-il.
Les militaires ont été fermes : à leurs yeux le seul accord qui vaille, c’est le texte signé le 6 avril, qui ménage -il est vrai- beaucoup plus les putschistes. Une chose est certaine a martelé le capitaine Sanogo, celui qui assure aujourd’hui l’intérim de la présidence, restera 40 jours et pas une heure de plus. Le comité militaire prendra ensuite ses reponsabilités, a-t-il dit.
Samedi, à Kati, la tension était vive. Des dizaines de soldats, sur les dents ont scandé armes au point « à bas la Cédéao». Le capitaine en personne a dû intervenir à plusieurs reprises pour contenir ses hommes et permettre à ses visiteurs de quitter les lieux sans encombre.
RFI