Au Sénégal, Conjoncture économique oblige, les ménages se serrent la ceinture et font preuve d'imagination pour gagner honnêtement de l’argent afin d'alimenter la cagnotte familiale et ainsi offrir le strict minimum à la maisonnée.

Elles sont de plus en plus nombreuses à s’investir dans des tâches aussi contraignantes qu’ingrates, en plus de celles qui leur sont dévolues, pour subvenir aux besoins de leur progéniture…


Au Sénégal,  Conjoncture économique oblige, les ménages se serrent la ceinture et font preuve d'imagination pour gagner honnêtement de l’argent afin d'alimenter la cagnotte familiale et ainsi offrir le strict minimum à la maisonnée. Quand le mari est décédé, impotent ou chômeur, la mère de famille, qui est de fait responsabilisée, ne reste pas les bras croisés pour nourrir, vêtir, soigner et assurer une bonne éducation à ses enfants.
Si certaines se spécialisent dans la confection de galettes croustillantes d’autres par contre s’adonnent aux travaux domestiques, ce qui les oblige à se lever de bonne heure pour pétrir des fournées de pâte. Cette besogne est très pénible comme on peut l’imaginer, et il faut faire cuire sur une casserole posé sur un réchaud plat alimenté au gaz de ville, quelques dizaines de gâteaux, qui seront par la suite fournies à des crémiers, des épiciers, sinon à des vendeurs à la sauvette, qui les revendront à leur tour, moyennant un bénéfice appréciable.
D'autres femmes s'investissent dans la préparation de « aubongué », « thiaff », baignée, entre autres produits très prisés par les familles sénégalaises, qui en commandent plusieurs afin d'agrémenter le menu. La préparation de ces pâtes traditionnelles n’est pas de tout repos, car elle exige une endurance physique, du sacrifice et des heures entières de labeur quotidien. De nombreuses femmes de condition très modeste sont souvent sollicitées pour le lavage et le nettoyage de la laine indispensable pour la confection des matelas et des oreillers, qui font partie de la dot de la future mariée. Cette tâche, aussi harassante du reste, nécessite également plusieurs journées de travail sans relâche en contrepartie de quelques milliers de francs CFA.
Les métiers très lucratif mais exige de l'expérience, de la compétence et une somme de patience
Le créneau couture, broderie est très lucratif ; il exige de l'expérience, de la compétence et une somme de patience, et c'est la raison pour laquelle certaines couturières ont acquis une réputation salutaire. Les commandes se succèdent et les entrées d'argent permettent à ces irréductibles travailleuses d'améliorer le quotidien de leur vie et de leurs proches.
Des mères de famille préparent volontiers des plateaux de cola, « thiépe » et autres gâteaux traditionnels pour honorer les commandes de leurs clientes, lors de la célébration des mariages, fiançailles, anniversaires, circoncisions et autres. Cette pratique tend à se généraliser, et les adresses se communiquent volontiers pour dénicher la fée aux doigts d'or ! Des cordons bleus contribuent à la préparation des différents plats dans les fêtes familiales et leur cachet dépasse allègrement les vingt-cinq mille francs CFA pour une seule soirée.
De toute évidence, la brave mère de famille ne ménage pas sa santé et son bien-être pour gagner à la sueur de son front des billets de banque qui contribueront à l'achat de produits alimentaires, d'effets vestimentaires pour tous les membres de la maisonnée, de payer le loyer, les factures d’électricité et de gaz naturel, d'eau potable, de téléphone, et de faire face à toutes les sempiternelles dépenses.

Bamba Toure

Dimanche 4 Aout 2013 06:41

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