La Cour a fixé ce délai après avoir statué sur la requête d'un citoyen zimbabwéen, journaliste de profession, qui dénonçait le report permanent de la date des élections. "Il est ordonné de proclamer dès que possible la date de l'élection présidentielle, des élections générales et locales", a déclaré Godfrey Chidyausiku. Le président de la Cour a rappelé que le mandat des parlementaires s'achevait le 29 juin.
"Cette décision juridique ne tient pas compte des défis liés à l'organisation de ces scrutins, et aujourd'hui, il est presque impossible d'imaginer que ces élections se tiennent dans un délai si court", juge Shakespear Hamauswa, professeur de sciences politiques à l'université du Zimbabwe, à Harare. Le camp du MDC, le principal parti d'opposition, assure de son côté que la Constitution garantit la pérennité de l'exécutif jusqu'à quatre mois après la dissolution du Parlement. Les élections peuvent ainsi avoir lieu jusqu'au 30 octobre. Il a accusé les juges d'outrepasser leurs compétences et d'avoir agi sous l'influence du président Robert Mugabe.
MORGAN TSVANGIRAÏ VEUT UNE RÉVISION DES LISTES ÉLECTORALES
La date des élections doit résulter d'un compromis entre les partis politiques. Mais le chef d'Etat, âgé de 89 ans et au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, appelle régulièrement à la tenue rapide d'élections. Son futur adversaire, le premier ministre Morgan Tsvangiraï, veut plus de temps, notamment pour réviser la liste des quelque six millions d'électeurs. En mars, Tendai Biti, ministre des finances et membre de l'opposition, ironisait sur les électeurs inscrits qui sont en réalité morts et "ont tendance à ressusciter le jour de l'élection ".
Lors des précédents scrutins, l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF), le parti au pouvoir, a été accusée de fraudes. En 2008, M. Tsvangiraï, candidat à la présidentielle, pensait avoir remporté l'élection dès le premier tour. Officiellement, il ne recueillit que 48 % des votes. L'ancien syndicaliste avait dû renoncer à se présenter au second tour après une campagne de violences menée par les partisans de M. Mugabe et responsable de la mort de près de 200 opposants, selon Amnesty International. Les deux adversaires avaient formé un gouvernement d'union nationale.
LE SCRUTIN RISQUE DE NE PAS ÊTRE LIBRE ET ÉQUITABLE
Le financement de l'organisation des scrutins n'est pas non plus garanti. Estimée à près de 100 millions d'euros, cette facture est au-dessus des moyens d'un pays qui se remet difficilement d'une décennie de crise économique. Or M. Mugabe refuse l'aide financière de la communauté internationale, jugeant que ses conditions, notamment la présence d'observateurs lors du vote, compromettent la souveraineté nationale.
Les pays voisins, rassemblés dans la Communauté de développement de l'Afrique australe, devraient tenir un sommet en juin dans la capitale mozambicaine, Maputo, pour discuter d'un soutien financier au processus électoral. La nouvelle Constitution, adoptée par référendum en mars, exige des réformes dans l'armée et la police, accusées de réprimer des opposants, ainsi que dans les médias audiovisuels, essentiellement contrôlés par les proches de Robert Mugabe. Les progrès étant minimes, les élections risquent de ne pas être libres et équitables. Le scénario sanglant de 2008 pourrait alors ressurgir, et ce serait un retour en arrière de cinq années.
"Cette décision juridique ne tient pas compte des défis liés à l'organisation de ces scrutins, et aujourd'hui, il est presque impossible d'imaginer que ces élections se tiennent dans un délai si court", juge Shakespear Hamauswa, professeur de sciences politiques à l'université du Zimbabwe, à Harare. Le camp du MDC, le principal parti d'opposition, assure de son côté que la Constitution garantit la pérennité de l'exécutif jusqu'à quatre mois après la dissolution du Parlement. Les élections peuvent ainsi avoir lieu jusqu'au 30 octobre. Il a accusé les juges d'outrepasser leurs compétences et d'avoir agi sous l'influence du président Robert Mugabe.
MORGAN TSVANGIRAÏ VEUT UNE RÉVISION DES LISTES ÉLECTORALES
La date des élections doit résulter d'un compromis entre les partis politiques. Mais le chef d'Etat, âgé de 89 ans et au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, appelle régulièrement à la tenue rapide d'élections. Son futur adversaire, le premier ministre Morgan Tsvangiraï, veut plus de temps, notamment pour réviser la liste des quelque six millions d'électeurs. En mars, Tendai Biti, ministre des finances et membre de l'opposition, ironisait sur les électeurs inscrits qui sont en réalité morts et "ont tendance à ressusciter le jour de l'élection ".
Lors des précédents scrutins, l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF), le parti au pouvoir, a été accusée de fraudes. En 2008, M. Tsvangiraï, candidat à la présidentielle, pensait avoir remporté l'élection dès le premier tour. Officiellement, il ne recueillit que 48 % des votes. L'ancien syndicaliste avait dû renoncer à se présenter au second tour après une campagne de violences menée par les partisans de M. Mugabe et responsable de la mort de près de 200 opposants, selon Amnesty International. Les deux adversaires avaient formé un gouvernement d'union nationale.
LE SCRUTIN RISQUE DE NE PAS ÊTRE LIBRE ET ÉQUITABLE
Le financement de l'organisation des scrutins n'est pas non plus garanti. Estimée à près de 100 millions d'euros, cette facture est au-dessus des moyens d'un pays qui se remet difficilement d'une décennie de crise économique. Or M. Mugabe refuse l'aide financière de la communauté internationale, jugeant que ses conditions, notamment la présence d'observateurs lors du vote, compromettent la souveraineté nationale.
Les pays voisins, rassemblés dans la Communauté de développement de l'Afrique australe, devraient tenir un sommet en juin dans la capitale mozambicaine, Maputo, pour discuter d'un soutien financier au processus électoral. La nouvelle Constitution, adoptée par référendum en mars, exige des réformes dans l'armée et la police, accusées de réprimer des opposants, ainsi que dans les médias audiovisuels, essentiellement contrôlés par les proches de Robert Mugabe. Les progrès étant minimes, les élections risquent de ne pas être libres et équitables. Le scénario sanglant de 2008 pourrait alors ressurgir, et ce serait un retour en arrière de cinq années.