La culture du pouvoir chez nos politiciens explique de manière directe la forte propension de certains gouvernants à accorder une place prépondérante à la famille, à des sujets privilégiés et même aux coqs et paons qui ornent le jardin du palais. S’ils n’en héritent pas, ils se créent un Farba à tous les coups, une sorte de fou ou perroquet du village qui picore et pillaille au gré des mets et senteurs du Roi.
DIFFUSE GANGRENE.
Le constat est devenu amer et alarmant d’un pays à la dérive très enlisé dans les méandres d’un sabotage économique savamment entretenu par ses gouvernants. A l’incompétence et au népotisme s’est ajouté un affairisme incestueux et divagateur dans les sommets de l’Etat. Après avoir élu un président de la république avec une majorité de 65%, allons-nous le laisser dans les griffes des lobbies pouvoiristes et corrupteurs qui ont fini de phagocyter le tissu institutionnel de notre chère république ? Depuis mars 2012, la tumeur gangrène l’Etat, érode ce qui en tient lieu de clef de voûte et étouffe l’optimisme et l’espérance légitimes des citoyens. La démagogie est diffuse qui affaisse encore de jour en jour les fondements de tous les pans de la vie socio-économique, politique, morale et spirituelle dans notre pays.
Nous savons que notre impératif premier est de réveiller le mâle de la lionne et lui apprendre à rugir à chaque invasion de fauves sur nos maigres silos. Point besoin du laser d’un Babacar Justin ou de la diatribe d’un Mody Niang pour s’émouvoir du pronostic vital du Sénégal et de ses habitants. En vérité, la situation est grave et commande un sauvetage de l’Etat. Le Président Macky Sall est otage de puissants lobbies dont il devra se défaire sous peine d’aliéner la souveraineté du peuple et de s’attirer les foudres d’une jeunesse mal en point parce que désabusée. Mais surtout, il aura suffisamment été alerté sur le risque gros d’une subite estocade de la rue à un mandat constitutionnel lourd et long de trahisons et d’erreurs de gouvernance.
En vérité, l’éviction de Nafy Ngom Keita et le poignant K.O administré à l’OFNAC sont des éléments révélateurs des atouts et influences des lobbies qui tiennent le Président Macky SALL en otage, l’isolent de la population et le font marcher sur les trottoirs du boulevard de l’émergence, pieds et poings liés. L’agenda de la communication sur les livrables et pseudo-réalisations du gouvernement duplique l’agenda personnel des faucons et vautours tapis dans l’Administration Sall. C’est le temps pour ces fossoyeurs de faire évader nos capitaux, se partager les terres et se retrouver entre familles pour célébrer les noces incestueuses.
UN SYSTEME ETATIQUE DECOMPOSE.
Le lobby affairiste typifié « la braguette » s’inspire du lobby modèle économie libérale mais innove par son réseau mafieux de type analogique. On y retrouve en effet des caractéristiques à prééminence ethnique, régionaliste mais c’est surtout son aspect circulaire concentrique qui le rend vorace et dangereux. Il supplante de ce point de vue, l’ancien modèle hérité d’Abdoulaye Wade. Sous Macky, souvenez-vous que très tôt, les partisans de l’APR et la famille Faye-Sall nous ont habitués et préparés à accepter leur enrichissement circonstanciel illicite. Le manuel de procédures du cercle d’influence est écrit par des quidams cireurs des ballerines de Marième qui contrôlent les nominations et le fonctionnement des régies financières. La troïka aux commandes de l’administration économique et financière du Sénégal est aux basques de ce lobby dont elle exécute les ordres et pourvoit au financement des moindres caprices.
Conséquence alarmante : depuis l’aube des indépendances, l’enrichissement personnel des responsables des régies financières et de l’entourage présidentiel n’a jamais atteint un niveau aussi insolent. Voler et dilapider l’argent du contribuable dans l’impunité totale devient une épreuve olympique référencée. Par devoir et responsabilité, Nafy Ngom Keita a imposé le combat contre la corruption et bâti une nouvelle conscience contre la dilapidation de notre patrimoine économique. Frileux de ce paradigme qui incruste la dictature de la transparence, le Président Macky Sall pense pouvoir anticiper sur les dégâts que produiront les affaires Petro-Tim et SNEDAI. Ne vous énervez pas, la réalité est crue. La décomposition du système est irréversible.Nafy Ngom Keita a été combattue par le gouvernement et trahi par ses collègues qui se pourlèchent les babines car ayant succombé aux offres alléchantes d’une mafia en chaleur. Oui, les fichiers informatiques sur les déclarations de patrimoine et les fichiers d’échanges d’informations financières sur Petro-Tim sont expressifs et dégoulinants de révélations. Au finish, arrivera-t-on à comprendre que le feuilleton PETROBRAS sénégalais ne fait que commencer.
RISQUE D’IMPEACHMENT AU SENEGAL.
Dans le même temps, bon nombre de sénégalais attendent des résultats de dossiers chauds instruits par l’OFNAC mais ils devront garder patience puisque les éléments de preuve des enquêteurs sont entrain d’être disséminés au sein de la communauté internationale. Fort malheureusement, l’onde de choc des impacts ébranlera les fondements les plus solides de la république.Les processus d’investigations étant bien mûris et enclenchés- en ce qui concerne Petro-Tim- laissent entrevoir un scénario Dilma Roussef, tellement les implications du frère pour les intérêts du grand-frère sont manifestes et grosses de forfaiture. Donc, les sénégalais devront découvrir les pistes et schémas du hold-up orchestré par une mafia sans foi ni loi, à la tête une marionnette dénommée A.SALL. L’heure est grave. Il se fait tard.
Papis Khidr, Louisiana State University.