L’audit des agents de la fonction publique : un fiasco
A la fin du mois de décembre 2013, des milliers de fonctionnaires dont des enseignants ont vu leur salaire non viré dans les banques sous le prétexte qu’ils n’ont pas été « identifiés » alors qu’ils sont déjà passés devant la commission d’audit contrairement aux affirmations du directeur de l’ADIE qui n’a arguments que la démagogie et le mensonge. En effet, lorsqu’il parle « d’actes administratif datant de 2006 et qui donne l’impression de faux », c’est qu’il ne connaît rien de la fonction publique. On peut bel et bien obtenir une copie d’un certificat de prise de service qui date de 2006.
Au-delà du préjudice moral et matériel causé à ces milliers d’agents de l’Etat, ce soit disant audit de fonction publique révèle au grand jour des défaillances techniques graves. De fausses informations ont été distillées au sommet de l’Etat sur le statut de ces agents. Même le président de la république est tombé dans le piège en parlant lors de son adresse à la nation du 31 décembre de « 12 000 fonctionnaires non identifiés »
En réalité, l’audit a été réalisé dans un contexte de suspicion et de stigmatisation en plus des défaillances techniques de l’outil d’audit. Cet outil n’a pas su prendre en compte la mobilité professionnelle des enseignants. Ainsi des enseignants devenus des inspecteurs ou exerçant régulièrement des activités professionnelles dans d’autres cadres de la fonction publique n’ont pas été pris en compte.
Il s’agit là d’une faute et d’une défaillance administrative dont la responsabilité incombe totalement à l’Etat. On a fait recourt à un test grandeur nature d’un logiciel dont les concepteurs ignorent royalement l’architecture de la fonction publique. Sinon comment comprendre que des fonctionnaires dont certains de la hiérarchie A1 nommés et titularisés par le président la république et les autres par le ministre de la fonction publique lui-même puissent être déclarés « non identifiés ».
Comment le ministre de la fonction publique peut il déclaré que l’Etat va économiser 48 milliards sur ces 12 000 fonctionnaires non identifiés en se fondant sur de fausses simulations ?
Les fonctionnaires ne sauraient servir de cobayes pour tester des outils qui mettent en péril leur carrière.
L’autre question qui mérite d’être posée est relative au coût réel de cet audit. En effet, pendant des mois, l’administration a été bloquée. Les dossiers de reclassement et d’avancement des fonctionnaires mis en jachère par les agents qui devraient les traiter mais qui leur ont préféré les frais de mission de ces audits plus lucratifs.
En définitive, cet audit est un fiasco au plan technique et l’Etat doit être mis en face de ses responsabilités.
Et en ces temps de tension sur les finances publiques, la rétention des salaires de ces 12 000 fonctionnaires corrobore la thèse d’un « délestage », une stratégie savamment orchestrée par l’Etat pour se donner du répit face aux pressions récurrentes sur la trésorerie. C’est ça la vérité.
Serigne Ngom
Guédiawaye-Dakar
A la fin du mois de décembre 2013, des milliers de fonctionnaires dont des enseignants ont vu leur salaire non viré dans les banques sous le prétexte qu’ils n’ont pas été « identifiés » alors qu’ils sont déjà passés devant la commission d’audit contrairement aux affirmations du directeur de l’ADIE qui n’a arguments que la démagogie et le mensonge. En effet, lorsqu’il parle « d’actes administratif datant de 2006 et qui donne l’impression de faux », c’est qu’il ne connaît rien de la fonction publique. On peut bel et bien obtenir une copie d’un certificat de prise de service qui date de 2006.
Au-delà du préjudice moral et matériel causé à ces milliers d’agents de l’Etat, ce soit disant audit de fonction publique révèle au grand jour des défaillances techniques graves. De fausses informations ont été distillées au sommet de l’Etat sur le statut de ces agents. Même le président de la république est tombé dans le piège en parlant lors de son adresse à la nation du 31 décembre de « 12 000 fonctionnaires non identifiés »
En réalité, l’audit a été réalisé dans un contexte de suspicion et de stigmatisation en plus des défaillances techniques de l’outil d’audit. Cet outil n’a pas su prendre en compte la mobilité professionnelle des enseignants. Ainsi des enseignants devenus des inspecteurs ou exerçant régulièrement des activités professionnelles dans d’autres cadres de la fonction publique n’ont pas été pris en compte.
Il s’agit là d’une faute et d’une défaillance administrative dont la responsabilité incombe totalement à l’Etat. On a fait recourt à un test grandeur nature d’un logiciel dont les concepteurs ignorent royalement l’architecture de la fonction publique. Sinon comment comprendre que des fonctionnaires dont certains de la hiérarchie A1 nommés et titularisés par le président la république et les autres par le ministre de la fonction publique lui-même puissent être déclarés « non identifiés ».
Comment le ministre de la fonction publique peut il déclaré que l’Etat va économiser 48 milliards sur ces 12 000 fonctionnaires non identifiés en se fondant sur de fausses simulations ?
Les fonctionnaires ne sauraient servir de cobayes pour tester des outils qui mettent en péril leur carrière.
L’autre question qui mérite d’être posée est relative au coût réel de cet audit. En effet, pendant des mois, l’administration a été bloquée. Les dossiers de reclassement et d’avancement des fonctionnaires mis en jachère par les agents qui devraient les traiter mais qui leur ont préféré les frais de mission de ces audits plus lucratifs.
En définitive, cet audit est un fiasco au plan technique et l’Etat doit être mis en face de ses responsabilités.
Et en ces temps de tension sur les finances publiques, la rétention des salaires de ces 12 000 fonctionnaires corrobore la thèse d’un « délestage », une stratégie savamment orchestrée par l’Etat pour se donner du répit face aux pressions récurrentes sur la trésorerie. C’est ça la vérité.
Serigne Ngom
Guédiawaye-Dakar