Audition de Bachir Diawara : le bâtonnier Félix Sow ne trouve pas normal que des gendarmes soient entendus


A la fin de l’audition de Bachir Diawara, des deux gendarmes concernés et de trois témoins, l’adjoint au procureur, Félix Antoine Diome, a fait un réquisitoire «talentueux avec une allure généraliste». Il a requis une condamnation de six (6) mois ferme pour Mohamed Bachir Diawara, pour trouble d’audience, se fondant sur l’article 390 du code pénal.   

Ainsi, les avocats de la défense, Me Adama Fall, Me Abdou Dialy Kane, Me Souleymane Ndéné Ndiaye, Me Ciré Clédor LY, entre autres, auront beau jeu de faire leur plaidoirie. D’abord, Me Kane attirera l’attention sur le fait que «l’ordre ne peut pas être précédé par le trouble». Il a soutenu que la Cour avait décrété la suspension de l’audience. «Monsieur le président, vous n’avez jamais donné un ordre, à qui que ce soit ici. Mr Bachir Diawara est innocent. Personne ne cautionne un trouble à vos côtés. La colère du juge doit épouser la colère du droit!» Sur la même lancée, Me Ndiaye et Me Ly ont développé suivant des argumentaires approfondis. 

Attestant, à la fois, que le Président a la police de l’audience, «ce qui veut dire qu’il administre l’audience», Me LY a demandé le renvoi sans peine de poursuite. Il a rappelé que les trois (3) témoins ont témoigné de façon concordante. 

Par contre, le bâtonnier Félix Sow dira : «ce n’était même pas normal que les deux gendarmes soient entendus. Ce sont des agents judiciaires. Faisons attention!», s’est- il adressé à la Cour. Et, il ajoutera que même si le temps de «trouble» est réduit, «entre la suspension et la reprise subite de l’audience», le président Henry Grégoire Diop était toujours dans la salle. 

Après une suspension de plus d’une demi-heure, après 18 heures, le juge a délibéré. Et, Mohamed Bachir Diawara sera finalement relaxé. La cour estimant que c’est lors d’une suspension de l’audience, que l'incident a eu lieu, va indiquer la fin de la poursuite. «Désormais, vous pouvez assister à toutes les audiences sans tenter de troubler. Et, cela est valable pour tout autre citoyen...»  

«On ne condamnera jamais un innocent pour servir d’exemple», a martelé le juge, comme pour rassurer les avocats de la défense. Enfin, Henry Grégoire Diop, a félicité les forces de l’ordre qui ont exécuté les ordres qui leur ont été ordonnés. 



Vendredi 7 Novembre 2014 03:08

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