Bakel: le président du conseil de la jeunesse sur le manque de financement des projets des jeunes

«C’est la 1ère cause de l’émigration clandestine dans le département»


Abdourahmane Bâ, président du conseil départemental de la jeunesse peint un tableau noir de la situation des jeunes dans son département. Selon lui, les jeunes de son département manquent de tout et ne sont pas appuyés par les structures mises en place pour accompagner les jeunes. Et cette situation à son avis ne fera qu’endiguer l’émigration clandestine dans le département où déjà, beaucoup de cas sont recensés avec parfois des pertes en vies humaines assez importantes.

La jeunesse bakéloise est la plus mal lotie du pays. C’est l’avis du président du conseil départemental de la jeunesse de Bakel. Abdourahmane Bâ qui a fait face à la presse lors de la marche des populations de Moudéry réclamant de meilleures conditions de vie, a dit tout son mécontentement face à la situation que vivent ses camarades jeunes. Ici dans cette contrée du Gadiaga, les jeunes sont laissés à eux-mêmes sans aucune assistance ni aide, raison pour laquelle, ils empruntent tous la mer avec tous les risques pour rallier l’Europe. L’Anpej mise en place pour accompagner et financer les projets n’a encore jusque-là pas financé un seul projet de jeune dans le département. La seule fois que des membres de l’agence se sont déplacés à Bakel c’était pour rencontrer les jeunes sans pour autant les préparer. C’est inadmissible, fulmine le patron des jeunes. Il poursuit dans ses dénonciations, prés d’une trentaine de projets de jeunes sont élaborés, bien libellés et déposés cependant, ils sont encore en quête de financement. « Nous sommes des laissés pour compte dans le pays », déplore le jeune Bâ, très remonté. Ce qui fait qu’avec le désœuvrement, les jeunes tentent de voyager dans des conditions dont les conséquences sont toutes connues. Ici à Bakel, la plupart des jeunes tentent l’émigration de manière clandestine. Tous les jeunes ne pensent qu’à s’expatrier car, l’état n’a rien mis de concret pour les retenir. Bakel compte avec Goudiry, les taux de mortalité des jeunes en mer les plus élevés dans le pays. Tout cela est dû en grande partie à une mauvaise politique de la jeunesse dont font montre les autorités. A chaque fois, ce sont des sensibilisations qui sont faites sur les conséquences de l’émigration clandestine. Mais, se désole Abdourahmane Bâ, si aucune volonté politique, aucun programme n’est concocté pour retenir les jeunes, ils continueront de plus belle à braver la mer pour rallier l’Europe et espérer un meilleur sort. Les projets et programmes qui s’annoncent dans le pays ne sont que des chimères pour les jeunes de Bakel. Nous n’en voyons absolument rien, s’offusque le patron des jeunes qui demande un arbitrage du chef de l’état pour rééquilibrer la situation. Tant que les jeunes du département sont laissé à eux-mêmes sans aucun soutien ni accompagnement, inutile de se voiler la face, ils continueront de plus belle à braver les eaux méditerranéennes pour essayer de rallier l’Europe où, ils espèrent trouver un meilleur salut.

Aujourd’hui, informe le président des jeunes de Bakel, les étudiants sont aussi dans la danse. Beaucoup d’entre eux abandonnent leurs études faute de moyens et tentent l’émigration à travers les eaux méditerranéennes pour espérer avoir du travail en Europe. « C’est parce qu’ils sont désappointés et ahuris qu’ils se lancent à tout bout de champ dans cette forme d’émigration, au risque de leur vie. L’état doit prendre à bras-le-corps la situation et essayer de faire retrouver aux jeunes l’espoir qu’ils ont perdu depuis longtemps, exhorte Mr Bâ, sans quoi, alerte-t-il, les conséquences risquent d’être très lourds.

Par Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /



Samedi 30 Septembre 2017 17:16

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