Il faudra attendre deux semaines encore pour connaître le verdict du différend qui oppose, depuis quelque temps, le champion de lutte, Balla Gaye 2, à Ibrahima Dramé. Ce dernier reproche à l’actuel roi des arènes de l’avoir frappé. Pire, selon le jeune garçon d’une quinzaine d’années qui a comparu ce mercredi aux côtés de sa mère, le chef de file de l’écurie Balla Gaye l’a tabassé, en représailles à des propos qu’il a tenus relatifs à Eumeu Sène. Ainsi, des propos faisant état de la suprématie de Eumeu dans l’arène par rapport à Balla auraient poussé ce dernier à user de ses biceps. Vrai au faux, en tout cas, Ibrahima Dramé, qui s’est procuré un certificat médical de quelques jours d’incapacité, a porté plainte devant les limiers du poste de police du Golf. La diligence de cette requête débutée avec l’audition des différentes parties s’est poursuivie devant le tribunal départemental de Pikine où les parties allaient en découdre devant le juge. Hélas, l’audience n’a pu se tenir comme prévu, renvoyée qu’elle a été jusqu’au 17. Le procès avorté de ce matin a encore fourni la preuve que le lion de Guédiawaye est dans le cœur des populations. En effet, tôt le matin, les alentours et le hall du tribunal départemental étaient bondés de monde. Les nombreux fans du fils de Double Less, venus des quatre coins de Dakar, se sont massés dès les premières heures de ce mercredi sur les lieux. Arrivé à bord d’un petit véhicule de marque américaine, Balla Gaye, qui conduisait lui-même la bagnole immatriculée 1332 FNP, a fait preuve d’une disponibilité et d’une courtoisie exceptionnelle à l’endroit de votre serviteur. Entre le Pays et le monde de la lutte, c’est tout de même une complicité qui n’est point de circonstance. Balla ne s’est toutefois pas livré à des commentaires au sujet de cette embarrassante affaire où il est resté constant depuis le début : il n’a jamais touché à cet enfant. Habillé très relax, en jeans, tee-shirt avec des sandales de marque Fila, Balla était accompagné, pour la circonstance, de proches amis. Mais tout autour de lui, sa sécurité rapprochée veillait au grain. Après une dizaine de minutes de discussion que nous avons eue avec lui devant le tribunal, le lutteur qui n’est pas descendu de son véhicule s’est dirigé dans les ruelles sablonneuses de Guédiawaye. Il ne réapparaîtra que 30 minutes plus tard pour rentrer dans le tribunal et prendre place dans la salle d’audience. C’est difficilement qu’il s’est frayé le passage pour prendre part aux audiences où il est cité en tant que prévenu. Tout juste derrière lui, est assis le jeune Ibrahima Dramé accompagné de sa mère Simbandi Dramé. Le tribunal était composé du président Sarr, de son assesseur et de Mme le procureur de Pikine, Fatou Lecor. Mais ce procès, parti pour être houleux, n’a pu se tenir comme prévu. Dès la fin de la lecture des délibérés, Me Omar Sy, l’avocat de Omar Sakho alias Balla Gaye 2, a sollicité le renvoi. Par ailleurs, l’on n’a pas noté la présence des témoins dans un procès où leurs déclarations vont être capitales pour faire la religion du tribunal.
NDIOGOU CISSE