Malgré les nombreuses dénonciations du voisinage, le bar a toujours constitué un danger immédiat pour les riverains. Mais aucune action n’a été envisagée par les populations pour arrêter le commerce qui y avait cours, et que personne n’ignorait dans le coin. Situé sur la route principale qui traverse le terrain de Basket, le cadre ne laisse aucune indication, si ce n’est deux petits mots : Tam Tam, gravés sur la devanture. Dans le sein de cet antre chinois, un bar classique, et au premier niveau comme au fond du couloir du rez de chaussée, des chambres de passe. Quand tous les chats sont gris, le milieu accueille des prostituées de tous âges. Des putes qui ont établi un contrat avec la gérance consistant à d’abord consommer avant de pouvoir disposer des chambres mises à leur disposition par Yang. Cette stratégie du chinois impose ainsi aux prostitués de procéder à leurs ébats sur place, sans compter le prix de la boisson remboursé après chaque passe. C’est ainsi que Tam Tam a ses putes, mais aussi ses proxénètes. De jeunes villageois appâtés par le gain facile assurent le service et la sécurité. Alors, pourquoi avoir attendu tout ce temps pour faire du bruit au sujet d’une affaire qui n’a que trop duré ?
Selon des témoignages recueillis auprès du voisinage, même si l’existence du bar était connue, personne ne pouvait imaginer le trafic à l’intérieur, le bar étant fréquenté par des personnes qui n’habitent pas les parages. Aussi le gardien d’une haute autorité de l’Etat, habitant à proximité du cadre, nous a informé de la décision prise il y a un temps, par son patron de ministre, de dénoncer les agissements du chinois. Seulement, si tant est que le cadre n’avait pas bonne presse, comment le gérant a négocié avec le propriétaire pour continuer ses activités, et même entamé des travaux d’extension avec l’accord du bailleur.
Moussa, le barman : « C’est juste un différend entre couple, mais le bar n’est pas fermé, Yang a voyagé »
Le témoignage du barman trouvé sur place ne renseigne pas sur la nature véritable du problème de mœurs. Selon Moussa, si la police a fait une descente sur les lieux, c’est parce qu’à la suite d’un différend survenu entre conjoints, la femme de Yang est allé se plaindre à la police qui a arrêté le frère de YANG qui était sur place. Quid du gérant Yang ? Selon Moussa, il est en voyage du côté de …Thiès.
Ousmane Diop, propriétaire de la maison abritant le bar : « Nous avons singé un contrat à usage commercial… »
Joint par nos soins pour connaître la nature du contrat liant le gérant au propriétaire, Ousmane Diop de préciser que c’est un contrat à usage commercial, ajoutant que l’exploitation d’un bar comme d’une auberge requiert l’obtention d’autorisation légale au nom de l’exploitant. A ce titre, il ne peut répondre des activités de son locataire. Même si, en bon musulman, il avait découvert que sa maison était utilisée pour des pratiques décriées, Ousmane Diop estime que la loi ne lui donne que peu de marge de manœuvre. En effet, Monsieur Diop souligne que les huissiers ne travaillent pas la nuit et qu’à son niveau il n’y a que deux possibilités : soit le constat d’huissier pour détournement d’usage, soit une saisine du tribunal. Il n’a cependant usé d’aucune de ces deux possibilités, ignorant ce qui s’y passe réllement. « C’est vous qui m’apprenez que le bar est fermé! »