Brésil: Tout comprendre sur l'incendie de la discothèque de Santa Maria


L’incendie d’une discothèque de Santa Maria, une ville universitaire du sud du Brésil, près de Porto Alegre, a fait au moins 231 morts et une centaine de blessés dans la nuit de samedi à dimanche. C’est l’un des accidents les plus meurtriers de ce type dans le monde. 20 Minutes fait le point sur les circonstances du drame.

Comment l’incendie s’est-il déclaré dans la discothèque?

Dans la nuit de samedi à dimanche, près de 1.200 jeunes faisaient la fête dans la discothèque Kiss de Santa Maria. Vers 2h30, des étudiants sont venus présenter un groupe de musique. L’un d’entre eux tenait un engin pyrotechnique dont les étincelles ont mis le feu à l’isolement acoustique en mousse de la salle qui se trouvait au plafond. L’incendie s’est alors propagé en quelques instants à l’intérieur de la discothèque. Le Globo précise ce lundi que l’usage de ce type de fumigène est normalement interdit dans des lieux fermés comme celui-ci.
Pourquoi le bilan est-il aussi lourd?

Plusieurs facteurs ont provoqué une telle catastrophe. Quand elles n’ont pas été piétinées dans la cohue, les victimes ont péri asphyxiées. Les pompiers ont notamment retrouvé les corps de dizaines de personnes qui s’étaient réfugiées dans les toilettes. Des témoins ont également raconté au Globo que des vigiles, ne comprenant pas ce qu’il se passait, ont dans un premier temps bloqué de nombreuses personnes se dirigeant vers la sortie pour qu’elles ne partent pas sans payer leurs consommations. Certaines discothèques du Brésil ont en effet un système selon lequel le client voit ses verres notés sur une fiche qu’il présente à la sortie pour payer. Par ailleurs, l’une des sorties de secours était fermée et de nombreuses voitures étaient garées devant la porte de l'établissement, ce qui a ralenti l'évacuation, a indiqué une responsable de la police de Santa Maria, précisant que le stationnement était autorisé à cet endroit.

Comment sont intervenus les secours?

Le manque d’issues de secours a obligé les pompiers et des volontaires à s’attaquer au mur extérieur de la discothèque à la hache et au marteau-piqueur pour ménager d’autres ouvertures. Des équipes de secours de tout l'Etat de Rio Grande do Sul ont été envoyées sur place dans la foulée. La présidente Dilma Rousseff a écourté une visite au Chili pour regagner le Brésil en urgence et se rendre auprès des victimes.
L’établissement était-il aux normes?

Pas complètement. Le plan de prévention incendie était expiré depuis le mois d’août, mais une procédure de renouvellement était en cours. D’après le Globo, l’enquête devra déterminer si les mesures de sécurité minimum requises, permettant à la discothèque de continuer à ouvrir, étaient appliquées. Si le responsable des pompiers a estimé que la porte principale de l’établissement était assez grande pour qu’aucune autre issue de secours ne soit nécessaire, la loi exige pourtant une deuxième sortie, selon le quotidien brésilien.

Quels sont les autres accidents similaires qui ont eu lieu dans le monde?

Il y en a eu plusieurs ces dernières années. En 2000, un incendie a fait 309 morts lors d’un bal de Noël à Luoyang, en Chine. Trois ans plus tard, cent morts sont déplorés dans une boîte de nuit de West Warwick (Rhode Island), aux Etats-Unis. L’année suivante, près de 200 personnes ont péri, toujours dans les mêmes circonstances, au Cromagnon de Buenos Aires (Argentine). Les derniers incendies meurtriers dans des discothèques ont été recensés à Shenzen (Chine) en 2008 – au moins 43 morts – et à Bangkok (Thaïlande) lors du réveillon en 2009 – au moins 59 morts.

Corentin Chauvel avec Reuters

20minutes.fr

Lundi 28 Janvier 2013 13:10

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