Les perspectives de croissance ‘’restent encourageantes’’ pour l’économie sénégalaise en 2024, déclare le ministère des Finances et du Budget sur la base de documents fournis par l’administration financière pour la préparation du budget de l’État. ‘’Au plan interne, les perspectives de croissance restent encourageantes, grâce aux orientations du PAP’’ 3, la troisième phase du Plan Sénégal émergent, qui concerne la période 2024-2028, grâce aussi ‘’au soutien du programme économique et financier de l’État par les partenaires financiers’’, expliquent ces documents consultés par l’APS. Les pouvoirs publics sénégalais disent s’attendre, concernant l’exercice budgétaire 2024, à de bonnes perspectives de croissance en raison des recettes attendues de la production de gaz et de pétrole du pays. L’administration financière signale que la loi de finances initiale 2024 a été élaborée dans un contexte marqué par un ‘’environnement international incertain et le ralentissement de la reprise de l’économie mondiale’’. Le ministère des Finances et du Budget espère que ‘’la gestion budgétaire [va] se réaliser dans un environnement interne relativement favorable’’. Vers un déficit budgétaire de 3,9 % de produit intérieur brut en 2024, contre 5,5 % en 2023 À la fin de l’exercice budgétaire 2024, le Sénégal devrait avoir un déficit budgétaire de 3,9 % de produit intérieur brut, lit-on dans ses documents. Le ministère rappelle les prévisions faisaient état d’un déficit de 5,5 % pour la loi de finance initiale 2023. Les ressources globales du budget 2024 sont programmées à 4.915,2 milliards de francs CFA, contre 4096,4 milliards pour la loi de finances initiale 2023, soit un accroissement 818,8 milliards en valeur absolue et de 20,0% en valeur relative. Elles sont constituées principalement des ressources du budget général projetées à 4.693,7 milliards de francs CFA et des ressources des comptes spéciaux du Trésor à hauteur de 221,5 milliards, qui se sont améliorées respectivement de 774,3 milliards et de 44,5 milliards. Les ressources budgétaires du budget général sont constituées de recettes internes d’un montant de 4.390 milliards de francs CFA et de dons estimés à 303,8 milliards. Les recettes budgétaires internes prévues en 2024 devraient augmenter de 749,5 milliards de francs CFA sur celles de l’année en cours, soit 20,6 % en valeur relative. Elles se répartissent en recettes fiscales de 4.180 milliards de francs CFA et en recettes non fiscales de 210 milliards. Élargissement de l’assiette fiscale et poursuite de la digitalisation des procédures douanières La hausse des recettes budgétaires est attendue sous l’impulsion des recettes fiscales, qui devraient progresser de 693,3 milliards (+19,9 %). La croissance des recettes fiscales serait portée par la bonne tenue des ‘’impôts sur les revenus, les bénéfices et gains en capital’’, des ‘’impôts sur les biens et services’’ et des ‘’impôts sur le commerce extérieur et les transactions internationales’’. Ces trois catégories d’impôts devraient augmenter respectivement de 33,1 %, 13,5 % et 16,7 %, selon le ministère des Finances et du Budget. ‘’Cette augmentation des recettes serait favorisée […] par les effets escomptés de la mise en œuvre de la TVA sur les prestations de services numériques, de l’élargissement de l’assiette fiscale, de la poursuite du processus de digitalisation et de la montée en puissance de la direction du renseignement, de l’analyse du risque et de la valeur’’, explique-t-il. Les dépenses totales de la loi de finances sont programmées à 5.755,4 milliards en 2024, soit une progression de 613,5 milliards en valeur absolue et de 11,9 % en valeur relative – sur celles de 2023. Elles se répartissent en dépenses du budget général pour 5.533,9 milliards et en dépenses au titre des comptes spéciaux du Trésor d’un montant de 221,5 milliards. Vers une augmentation des dépenses de personnel Les dépenses du budget général devraient croître de 568,9 milliards en valeur absolue et de 11,5 % en valeur relative. Les documents affirment que l’administration financière s’attend en 2024 à une augmentation des dépenses de personnel, des charges d’intérêt sur la dette et du niveau des ‘’acquisitions de biens et services’’. Les dépenses de personnel pourraient augmenter de 13,3 %, celles des prestations sociales de 36,3 %. ‘’Le relèvement des dépenses de personnel résulte de l’impact de la prise charge des engagements de l’État en termes de revalorisation des rémunérations des agents publics et de la poursuite du recrutement’’, explique la même source. Les investissements financés avec les ressources intérieures sont estimés à 1.134,7 milliards de francs CFA, contre 920,3 milliards dans la loi de finances initiale de 2023, soit une progression de 23,3%. ‘’Garantir l’équilibre et la soutenabilité des politiques budgétaires’’ Les dépenses d’investissement assurées avec des ressources extérieures sont évaluées à 701,6 milliards pour la loi de finances initiale 2024, contre 667,9 milliards dans celle de 2023, soit une hausse de 5 %. Au total, le solde du budget général est projeté en déficit de 840,2 milliards de francs CFA, soit 3,9 % du produit en 2024, comparativement à un déficit de 1.045,4 milliards (5,5% de PIB) projeté pour la loi de finances initiale de 2023. ‘’Ce déficit sera financé essentiellement par les tirages sur les prêts et les titres publics émis sur le marché financier régional et international’’, explique l’administration financière. S’agissant des risques, elle signale qu’‘’une prise de conscience a été faite sur la nécessité d’asseoir une approche structurée des risques budgétaires pour garantir l’équilibre et la soutenabilité des politiques budgétaires’’. Le ministère des Finances et du Budget rappelle l’existence de la ‘’déclaration des risques budgétaires’’ au sein de ses services. La DRB aide à ‘’renforcer la transparence budgétaire tout en assurant un état de veille permanent quant au suivi et à la gestion des risques budgétaires’’.