Formé au Centre d'Etudes des Sciences et Techniques de l'Information (Cesti) de Dakar, le nouveau président du CNRA, qui a fait son troisième cycle au Canada, où il décroche un doctorat en Communications sociales, est une référence dans ce métier. Précurseur de la nouvelle presse privée au début des années 80, "BT", comme l'appellent affectueusement ses confrères, a joué un rôle de premier plan dans le développement de la presse au Sénégal et en Afrique, mais aussi dans la vie politique et économique sénégalaise.
Proche du président Abdou Diouf - son cousin -, dont il fut un des "conseillers occultes" sans jamais se compromettre, Babacar n'en a pas moins été un des grands confidents de tous les opposants. Aussi, dès son élection à la tête de l’Etat, en 2000, Me Abdoulaye Wade fit-il de même que son prédécesseur. Il a fallu, hélas, cet ouvrage d’Abdou Latif Coulibaly ("Wade, un opposant au pouvoir...") pour que la machine commence à grincer entre Wade et son conseiller. S'en suivit une longue période de difficultés pour son groupe de presse, mais il a pu tenir la route, malgré les nombreux écueils.
Passé au quotidien national "le Soleil" dès sa sortie du Cesti, puis conseiller à l’ONG «Environnement et Développement" (Enda), aujourd’hui à la tête du CNRA, Babacar Touré (62 ans) sait pourvoir compter sur le soutien de l'ensemble de la presse nationale, au sein de laquelle il ne compte que des amis. "BT" fait partie des rédacteurs de la première Convention de la presse au Sénégal, en sa qualité de fondateur de l’Union nationale des Professionnels de l’Information et de la Communication (Unpics), ancêtre du Synpics, syndicat de la presse nationale.