ans le monde moderne, le besoin de se rendre individuellement ou socialement utile pousse certains à s’adonner à des pratiques condamnables. Conséquemment la performance est au cœur des préoccupations des uns et des autres. La tricherie peut prendre plusieurs dénominations suivant les domaines en question. On parlera de fraude ou dopage dans le milieu sportif, de népotisme, de corruption, de concussion ou d’escroquerie dans le secteur des affaires ou de l’administration. La tricherie est un phénomène qui gangrène l’école sénégalaise en particulier. Une enquête menée auprès de quelques apprenants ayant décidé de briser l’omerta à côté dune expérience acquise dans la pratique des classes pendant prés d’une dizaine d’années nous permettent d’y voir clair. Pour cela nous avons fait preuve de subtilité afin d’inviter les potaches à coopérer : nous étions obligés de ne pas nous comporter comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Dans notre approche nous avons d’abord voulu établir les causes de la tricherie avant d’en évoquer son caractère multiforme et moderne et enfin proposer quelques remèdes.
Les causes :
Des grèves à répétition dans des établissements publics et une complaisance dans certaines écoles privées expliqueraient en grande partie la baisse considérable du niveau chez les élèves victimes d’un système éducatif de plus en plus dégradant. D’un autre côté la tendance qui consisterait à supprimer le redoublement de classes au cycle élémentaire ou moyen ne devrait pas être négligée. Bon nombre d’élèves procèdent à des gymnastiques cérébrales pour se faire accepter dans un nouvel établissement : de tels élèves peuvent fréquenter plusieurs écoles au cours d’un même cycle.
La satisfaction des parents peut pousser à tout prix, l’élève à tricher. Tous les moyens sont mis à profit pour obtenir une bonne note. La méritocratie en prend un sacré coup. Les pratiques différent selon les élèves ou les outils dont on dispose.
Les formes :
Optant pour la tricherie, des élèves prennent le soin de recopier les leçons, formules ou pans des cours quelque part (même la calculatrice peut être employée) et prennent le soin de le dissimuler dans la copie destinée à l’épreuve, à l’intérieur des capuchons de stylo ou de stylo correcteur Tipp ex communément appelé « blanco ».
Une autre pratique consisterait à utiliser un crayon de couleur blanche qui s’assortirait de la feuille blanche non suspecte à première vue alors que pour rendre effectif le forfait l’utilisation d’une couleur différente suffirait.
L’élève qui n’est pas capable de répondre aux questions s’arrange de sorte à se trouver aux côtés de son camarade qui n’éprouverait pas de problèmes pour traiter le suet soumis à leur appréciation. Cet élève tentera de donner l’impression d’être concentré sur son épreuve. En réalité, il passera tout son temps à lorgner les copies de ses voisins d’à côté pour glaner des informations utiles.
Des bouts de papiers aussi sont échangés : si ce ne sont pas des brouillons pour aider des camarades en difficulté. Dans ces circonstances la communication entre candidats est de mise, elle occasionne des susurrements à voix basse.
La modernité aidant, de nouvelles pratiques qui demandent parfois des moyens colossaux font leur apparition sur le terrain de la tricherie. Des terminaux s’invitent à la fraude et tendent, bizarrement à ravir la vedette aux méthodes jugées archaïques ou peu performants. Les téléphones portables sont mis en mode silencieux pour ne pas se faire prendre facilement, l’élève ne cesse de consulter son écran prétextant s’intéresser à l’heure qu’il fait. Alors si ce ne sont pas des messages qui sont envoyés entre candidats, ce sont des messages destinés à un tiers qui se chargerait de traiter le sujet à la place du candidat. A titre illustratif pour une épreuve ayant trait à une matière littéraire comme les lettres, on sollicite l’aide de quelqu’un qui se chargerait de produire ne serait-ce qu’une introduction et une conclusion du sujet en question. Il y en a qui préféreront enregistrer les leçons et le jour de l’épreuve s’arranger de sorte à dissimuler les écouteurs sous le foulard afin de se laisser dicter le contenu par l’outil : portable, mp3, etc.
Les téléphones portables de dernière génération dits téléphones intelligents ou Smartphones sont aussi exploités. Comme pour ne rien arranger la toile s’invite au spectacle déshonorant de la triche avec ses moteurs de recherche et autres sites spécialisés où l’on pourrait retrouver des sujets traités. Des pages sont consultées en pleine séance de contrôle avec les tablettes tactiles notamment le nouvel I Pad.
Les fichiers sont souvent utilisés et leur transfert se fera via Bluetooth ou GPRS (méthode plus adaptée à la transmission des données). Des stylos électroniques, montres électroniques et autres outils modernes sont employés parfois pour stocker de tels fichiers.
Quelques remèdes :
La liste est loin d’être exhaustive tant les astuces et moyens mis en œuvre pour rendre effective la tricherie sont considérables. Nous ne cachons pas notre indignation face à ce fléau qui ne cesse de gagner du terrain. Entre autres facteur favorisant la tricherie, figure en bonne partie, la crise des valeurs. Une telle crise fait que de nos jours la tendance se situe dans l’option de vouloir tout posséder ou de choisir la facilité. L’absence de pudeur occasionnerait que l’on n’ait plus honte de tricher au vu et au su de toute la salle. Un bel exemple nous aura été fourni par ce groupe d’élèves qui soutiennent ne pas être en mesure de s’adonner à cette pratique du fait de leur forte personnalité et dans le cas échéant pour rien au monde ils ne seraient la risée de leur camarade de classe. De telles réflexions devraient faire tilt dans le milieu scolastique. Le mérite devrait être replacé au centre des préoccupations, dés lors on n’aspirerait pas à tout prix à ce à quoi on n’aurait pas droit : des notes ou des diplômes. Vivement le retour aux vertus cardinales qui faisaient le charme d’une bonne éducation de base : l’honnêteté, la rigueur, le sérieux dans le travail etc.
Même si les cas de tricherie étaient présents mais rares, ce phénomène tend, décidément, à être généralisé avec des candidats qui pensent que la fin justifie les moyens. La vigilance devra être de mise chez les surveillants pour limiter les dégâts de ce fléau. A l’avenir ne faudrait-il pas envisager l’installation de salles spécialisées où se trouveraient des caméras de surveillance ou mettre en place des émetteurs qui brouilleraient les réseaux des terminaux afin que ceux-ci ne soient opérationnels le temps des épreuves ?
M. DIALLO IBNOU
Doctorant és Lettres Modernes, Option Grammaire Moderne
Professeur de Lettres Modernes ( ibndiallo@gmail.com)
Dans notre approche nous avons d’abord voulu établir les causes de la tricherie avant d’en évoquer son caractère multiforme et moderne et enfin proposer quelques remèdes.
Les causes :
Des grèves à répétition dans des établissements publics et une complaisance dans certaines écoles privées expliqueraient en grande partie la baisse considérable du niveau chez les élèves victimes d’un système éducatif de plus en plus dégradant. D’un autre côté la tendance qui consisterait à supprimer le redoublement de classes au cycle élémentaire ou moyen ne devrait pas être négligée. Bon nombre d’élèves procèdent à des gymnastiques cérébrales pour se faire accepter dans un nouvel établissement : de tels élèves peuvent fréquenter plusieurs écoles au cours d’un même cycle.
La satisfaction des parents peut pousser à tout prix, l’élève à tricher. Tous les moyens sont mis à profit pour obtenir une bonne note. La méritocratie en prend un sacré coup. Les pratiques différent selon les élèves ou les outils dont on dispose.
Les formes :
Optant pour la tricherie, des élèves prennent le soin de recopier les leçons, formules ou pans des cours quelque part (même la calculatrice peut être employée) et prennent le soin de le dissimuler dans la copie destinée à l’épreuve, à l’intérieur des capuchons de stylo ou de stylo correcteur Tipp ex communément appelé « blanco ».
Une autre pratique consisterait à utiliser un crayon de couleur blanche qui s’assortirait de la feuille blanche non suspecte à première vue alors que pour rendre effectif le forfait l’utilisation d’une couleur différente suffirait.
L’élève qui n’est pas capable de répondre aux questions s’arrange de sorte à se trouver aux côtés de son camarade qui n’éprouverait pas de problèmes pour traiter le suet soumis à leur appréciation. Cet élève tentera de donner l’impression d’être concentré sur son épreuve. En réalité, il passera tout son temps à lorgner les copies de ses voisins d’à côté pour glaner des informations utiles.
Des bouts de papiers aussi sont échangés : si ce ne sont pas des brouillons pour aider des camarades en difficulté. Dans ces circonstances la communication entre candidats est de mise, elle occasionne des susurrements à voix basse.
La modernité aidant, de nouvelles pratiques qui demandent parfois des moyens colossaux font leur apparition sur le terrain de la tricherie. Des terminaux s’invitent à la fraude et tendent, bizarrement à ravir la vedette aux méthodes jugées archaïques ou peu performants. Les téléphones portables sont mis en mode silencieux pour ne pas se faire prendre facilement, l’élève ne cesse de consulter son écran prétextant s’intéresser à l’heure qu’il fait. Alors si ce ne sont pas des messages qui sont envoyés entre candidats, ce sont des messages destinés à un tiers qui se chargerait de traiter le sujet à la place du candidat. A titre illustratif pour une épreuve ayant trait à une matière littéraire comme les lettres, on sollicite l’aide de quelqu’un qui se chargerait de produire ne serait-ce qu’une introduction et une conclusion du sujet en question. Il y en a qui préféreront enregistrer les leçons et le jour de l’épreuve s’arranger de sorte à dissimuler les écouteurs sous le foulard afin de se laisser dicter le contenu par l’outil : portable, mp3, etc.
Les téléphones portables de dernière génération dits téléphones intelligents ou Smartphones sont aussi exploités. Comme pour ne rien arranger la toile s’invite au spectacle déshonorant de la triche avec ses moteurs de recherche et autres sites spécialisés où l’on pourrait retrouver des sujets traités. Des pages sont consultées en pleine séance de contrôle avec les tablettes tactiles notamment le nouvel I Pad.
Les fichiers sont souvent utilisés et leur transfert se fera via Bluetooth ou GPRS (méthode plus adaptée à la transmission des données). Des stylos électroniques, montres électroniques et autres outils modernes sont employés parfois pour stocker de tels fichiers.
Quelques remèdes :
La liste est loin d’être exhaustive tant les astuces et moyens mis en œuvre pour rendre effective la tricherie sont considérables. Nous ne cachons pas notre indignation face à ce fléau qui ne cesse de gagner du terrain. Entre autres facteur favorisant la tricherie, figure en bonne partie, la crise des valeurs. Une telle crise fait que de nos jours la tendance se situe dans l’option de vouloir tout posséder ou de choisir la facilité. L’absence de pudeur occasionnerait que l’on n’ait plus honte de tricher au vu et au su de toute la salle. Un bel exemple nous aura été fourni par ce groupe d’élèves qui soutiennent ne pas être en mesure de s’adonner à cette pratique du fait de leur forte personnalité et dans le cas échéant pour rien au monde ils ne seraient la risée de leur camarade de classe. De telles réflexions devraient faire tilt dans le milieu scolastique. Le mérite devrait être replacé au centre des préoccupations, dés lors on n’aspirerait pas à tout prix à ce à quoi on n’aurait pas droit : des notes ou des diplômes. Vivement le retour aux vertus cardinales qui faisaient le charme d’une bonne éducation de base : l’honnêteté, la rigueur, le sérieux dans le travail etc.
Même si les cas de tricherie étaient présents mais rares, ce phénomène tend, décidément, à être généralisé avec des candidats qui pensent que la fin justifie les moyens. La vigilance devra être de mise chez les surveillants pour limiter les dégâts de ce fléau. A l’avenir ne faudrait-il pas envisager l’installation de salles spécialisées où se trouveraient des caméras de surveillance ou mettre en place des émetteurs qui brouilleraient les réseaux des terminaux afin que ceux-ci ne soient opérationnels le temps des épreuves ?
M. DIALLO IBNOU
Doctorant és Lettres Modernes, Option Grammaire Moderne
Professeur de Lettres Modernes ( ibndiallo@gmail.com)