Fin du suspense à Cannes. Le jury, dirigé par George Miller, a dévoilé l'ensemble de ses préférences lors de la cérémonie de clôture ce dimanche. C'est Moi, Daniel Blake, de Ken Loach, qui succède à Dheepan de Jacques Audiard. Une deuxième Palme d'or pour le cinéaste britannique qui entre ainsi dans le club très restreint des lauréats doublement récompensés au festival, qui comprenait jusqu'ici huit réalisateurs (dont Coppola, les deux frères Dardenne, Haneke et Kusturica). Il avait déjà reçu la Palme d'or en 2006 pour Le vent se lève.
Le cinéaste britannique, connu pour son cinéma social, a signé un nouveau film dans cette lignée avec Moi, Daniel Blake. Le long-métrage raconte le parcours de Daniel Blake, un menuisier de 59 ans, contraint de faire appel à l'aide social à la suite de problèmes de santé. Alors que son médecin lui interdit de travailler, il est contraint par l'administration de trouver un emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous à l'agence pour l'emploi, il rencontre Rachel, une mère célibataire de deux enfants, forcée d'accepter un logement à 450 kilomètres de sa ville natale pour ne pas être placée en foyer d'accueil. Ensemble, ils tentent de s'entraider. Moi, Daniel Blake sortira en fin d'année 2016.
En recevant son prix, Ken Loach s'est lancé dans un discours engagé: «Le cinéma fait vivre l'imagination mais nous présente le monde dans lequel nous vivons. Ce monde se trouve dans une situation dangereuse. Il est guidé par des idées néo-libérales qui risquent de nous mener à la catastrophe. Elles ont traîné dans la misère des millions de personnes de la Grèce au Portugal.» Et il a rappelé pour lui le rôle que le septième art occupe: «Le cinéma a une tradition de protestation, j'espère qu'elle va continuer. Nous approchons une période de désespoir, qui amène l'extrême droite. Il faut ramener l'espoir! Un autre monde est possible.»
Toni Erdmann repart bredouille
Ken Loach a donc coupé l'herbe sous le pied à la cinéaste allemande Maren Ade, repartie complètement bredouille de la Croisette alors que son long-métrage Toni Erdmann faisait figure de favoris dans plusieurs catégories. Encore une fois, le festival manque l'opportunité de récompenser une femme pour la Palme d'or, toujours remise à une seule réalisatrice à ce jour.
Deuxième Grand Prix du jury pour Dolan
Xavier Dolan aussi aurait bien aimé dérober la Palme d'or à Ken Loach, grâce à Juste la fin du monde. Déjà récompensé par le Grand Prix du jury en 2014 pour Mommy (obtenu ex aequo avec Jean-Luc Godard), il est cette fois récompensé seul, mais pour la même récompense. Si le jury ne lui a pas attribué la récompense suprême, le Québécois de 27 ans peut néanmoins se targuer de faire partie des cinéastes qui comptent. Un jour, il l'aura.
Cette 69e édition aura tout de même attribué un prix ex aequo. Celui de la mise en scène a ainsi été remis à la fois à Cristian Mungiu et Olivier Assayas, réciproquement pour Baccalauréat et Personnal Shopper. Le premier avait reçu la Palme d'or en 2007 pour 4 semaines, 3 mois et 2 jours. Le second n'avait encore reçu aucun prix à Cannes.
Hommage au cinéma iranien
L'autre grand gagnant de cette compétition est Le Client, d'Asghar Farhadi. Le réalisateur iranien déjà reconnu à l'international (Oscar du meilleur film étranger en 2012 pour Une Séparation) remporte son premier prix à Cannes pour la mise en scène de son dernier long-métrage. Il donne également l'occasion à son acteur principal, Shahab Hosseini, l'occasion de remporter le prix d'interprétation masculine. Le cinéaste et le comédien ont largement remercier le jury pour l'hommage qu'il rendait ainsi au cinéma iranien.
Un palmarès en définitive grandement inattendu et pourtant très cohérent, qui ose l'engagement et la diversité.
Palmarès du Festival de Cannes 2016:
● Palme d'or du court-métrage: Timecode, de Juanjo Giménez
● Caméra d'or: Divines, de Houda Benyamina
● Palme d'or d'honneur: Jean-Pierre Léaud
● Prix d'interprétation masculine: Shahab Hosseini, pour Le Client d'Asghar Farhadi
● Prix d'interprétation féminine: Jaclyn Jose, pour Ma'Rosa de Brillante Mendoza
● Prix du jury: American Honey, d'Andrea Arnold
● Prix du scénario: Asghar Fahradi pour Le Client
● Prix de la mise en scène: ex aequo pour Baccalauréat de Cristian Mungiu et Personnal Shopper d'Olivier Assayas
● Grand Prix du jury: Juste la fin du monde de Xavier Dolan
● Palme d'or: Moi, Daniel Blake, de Ken Loach
Le cinéaste britannique, connu pour son cinéma social, a signé un nouveau film dans cette lignée avec Moi, Daniel Blake. Le long-métrage raconte le parcours de Daniel Blake, un menuisier de 59 ans, contraint de faire appel à l'aide social à la suite de problèmes de santé. Alors que son médecin lui interdit de travailler, il est contraint par l'administration de trouver un emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous à l'agence pour l'emploi, il rencontre Rachel, une mère célibataire de deux enfants, forcée d'accepter un logement à 450 kilomètres de sa ville natale pour ne pas être placée en foyer d'accueil. Ensemble, ils tentent de s'entraider. Moi, Daniel Blake sortira en fin d'année 2016.
En recevant son prix, Ken Loach s'est lancé dans un discours engagé: «Le cinéma fait vivre l'imagination mais nous présente le monde dans lequel nous vivons. Ce monde se trouve dans une situation dangereuse. Il est guidé par des idées néo-libérales qui risquent de nous mener à la catastrophe. Elles ont traîné dans la misère des millions de personnes de la Grèce au Portugal.» Et il a rappelé pour lui le rôle que le septième art occupe: «Le cinéma a une tradition de protestation, j'espère qu'elle va continuer. Nous approchons une période de désespoir, qui amène l'extrême droite. Il faut ramener l'espoir! Un autre monde est possible.»
Toni Erdmann repart bredouille
Ken Loach a donc coupé l'herbe sous le pied à la cinéaste allemande Maren Ade, repartie complètement bredouille de la Croisette alors que son long-métrage Toni Erdmann faisait figure de favoris dans plusieurs catégories. Encore une fois, le festival manque l'opportunité de récompenser une femme pour la Palme d'or, toujours remise à une seule réalisatrice à ce jour.
Deuxième Grand Prix du jury pour Dolan
Xavier Dolan aussi aurait bien aimé dérober la Palme d'or à Ken Loach, grâce à Juste la fin du monde. Déjà récompensé par le Grand Prix du jury en 2014 pour Mommy (obtenu ex aequo avec Jean-Luc Godard), il est cette fois récompensé seul, mais pour la même récompense. Si le jury ne lui a pas attribué la récompense suprême, le Québécois de 27 ans peut néanmoins se targuer de faire partie des cinéastes qui comptent. Un jour, il l'aura.
Cette 69e édition aura tout de même attribué un prix ex aequo. Celui de la mise en scène a ainsi été remis à la fois à Cristian Mungiu et Olivier Assayas, réciproquement pour Baccalauréat et Personnal Shopper. Le premier avait reçu la Palme d'or en 2007 pour 4 semaines, 3 mois et 2 jours. Le second n'avait encore reçu aucun prix à Cannes.
Hommage au cinéma iranien
L'autre grand gagnant de cette compétition est Le Client, d'Asghar Farhadi. Le réalisateur iranien déjà reconnu à l'international (Oscar du meilleur film étranger en 2012 pour Une Séparation) remporte son premier prix à Cannes pour la mise en scène de son dernier long-métrage. Il donne également l'occasion à son acteur principal, Shahab Hosseini, l'occasion de remporter le prix d'interprétation masculine. Le cinéaste et le comédien ont largement remercier le jury pour l'hommage qu'il rendait ainsi au cinéma iranien.
Un palmarès en définitive grandement inattendu et pourtant très cohérent, qui ose l'engagement et la diversité.
Palmarès du Festival de Cannes 2016:
● Palme d'or du court-métrage: Timecode, de Juanjo Giménez
● Caméra d'or: Divines, de Houda Benyamina
● Palme d'or d'honneur: Jean-Pierre Léaud
● Prix d'interprétation masculine: Shahab Hosseini, pour Le Client d'Asghar Farhadi
● Prix d'interprétation féminine: Jaclyn Jose, pour Ma'Rosa de Brillante Mendoza
● Prix du jury: American Honey, d'Andrea Arnold
● Prix du scénario: Asghar Fahradi pour Le Client
● Prix de la mise en scène: ex aequo pour Baccalauréat de Cristian Mungiu et Personnal Shopper d'Olivier Assayas
● Grand Prix du jury: Juste la fin du monde de Xavier Dolan
● Palme d'or: Moi, Daniel Blake, de Ken Loach