Casamance: gouvernement et MFDC invités à élaborer une feuille de route des négociations

De nationalité argentine, Mgr Montemayor a relevé qu'il existait toujours des blocages relatifs à la coordination des actions menées par les facilitateurs désignés par les deux parties, ainsi que la division notée dans le mouvement indépendantiste


nonce apostolique, Monseigneur Luis Mariano Montemayor, a invité, dimanche, le gouvernement du Sénégal et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, rébellion) à élaborer une feuille de route pour l'ouverture de négociations devant conduire au retour à paix définitive dans la partie méridionale."Il faut une feuille route. Il semblerait que les délégués du gouvernement et ceux de Salif Sadio ont établi un calendrier des négociations, mais, ce n'est pas encore le cas avec César Atoute Badiate. (...) Je pense que le moment est venu de décliner une feuille de route'', a-t-il préconisé.Mgr Montemayor s'exprimait lors d'un point de presse à la fin d'une caravane de paix (2-8 décembre) dans la région de Sédhiou. Le nonce apostolique qui a démarré sa tournée lundi dernier a sillonné la zone du Balantacounda, le long de la frontière entre le Sénégal et la Guinée-Bissau.Au cours de cette deuxième édition de la caravane de la paix, il a rencontré les fidèles catholiques, des chefs religieux musulmans et coutumiers."On a l'impression que la paix est plus proche que jamais. Tout le monde est fatigué de la guerre et de la situation de ni paix ni guerre", a-t-il dit relevant des pas importants franchis avec la volonté affiché des deux côtés pour renouer le fil du dialogue.
Cependant, le représentant du Saint-Siège à Dakar a soutenu que cette évolution positive notée dans le dossier casamançais ne signifie pas que "la paix est immédiate"."Il est très difficile que Salif Sadio et César Atoute Badiate s'asseyent autour d'une même table pour aboutir à une recomposition politique des branches du MFDC", a-t-il déploré."Pour l'instant, on doit travailler en parallèle avec divers interlocuteurs. Les facilitateurs choisis par Salif Sadio ne sont pas les mêmes que ceux choisis par César Atoute Badiate", a-t-il fait remarquer, tout en insistant sur le progrès noté dans le processus de paix en Casamance."Mais, pourquoi, ne faudrait-il pas décréter un cessez-le-feu formel avec des accords concrets sur la sécurité des différentes régions pour donner espoir à la population, faciliter le retour des populations déplacées et en parallèle, le déminage humanitaire (…)", s'est interrogé Mgr Montemayor.

Bamba Toure

Dimanche 8 Décembre 2013 20:55

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