Cheikh Diagne n’est pas un inconnu dans le milieu artistique, car cela fait maintenant deux décennies qu’il arpente les scènes pour distiller de belles envolées. Cheikh qui a été très vite attiré par la chanson a commencé à titiller le micro à l’âge de 12 ans au sein des Dahiras. Par la suite il subira son baptême de feu grâce à Ma Abdopu Niang le frère d’Yves Niang qui a été le premier à lui mettre un micro entre les mains. .
Sa voix d’une beauté cristalline a très tôt opéré son charme sur feu Ndongo Lo. C’est ce dernier qui l’a remarqué, suite à une prestation. Il l’a tout de suite placé sous son aile protectrice. De l’avis même du jeune chanteur c’est ce dernier qui lui a appris les rudiments du métier. A ce jour il voue une reconnaissance sans bornes à cette grande voix de la banlieue, très tôt disparu. Au coté de Ndongo Lo et d’Yves Niang, Cheikh a écumé les séances de Mbappates ( chants au cours de séances nocturnes de lutte) ,de baptêmes ,de mariages et de Simb( jeu de faux lions) organisés à Pikline. Il se forme sur le tas en faisant les chœurs pour des artistes comme Doudou Seck et Khadim Diagne,
Après avoir fourbi ses armes, il a poursuivi sa voie en usant de sa belle voix. Le cousin d’Abou Thioubalo (qui est le fils de son oncle maternel), a fini par tout laisser tomber pour se consacrer à sa passion de toujours. Une décision qui a provoque l’ire de sa mère qui ne voulait pas entendre parler d’un fils chanteur. Cette dernière qui a élevé seule ce jeune orphelin de père, depuis l’âge de sept mois, n’a pas réussi à mettre en pratique son envie de l’envoyer à Coki ou en maison de correction. Notre jeune homme qui ne vivait que pour la musique ,a tout simplement déserter le toit familial durant deux années pour se consacrer à son occupation favorite : courir les manifestations pour chanter. Finalement soutenu par sa grand-mère, Cheikh finit par convaincre sa mère qui a abdiqué devant la détermination de son fils.
Cheikh qui n’est pas gâté par la providence doit aussi exercer de petits boulots pour satisfaire ses besoins. Il devient tour à tour charretier, apprenti tailleur, vendeur de pains, pécheur, boucher et apprenti chauffeur de camion. Toujours est-il que Cheikh ne fera pas long feu dans aucun de ces secteurs, car il était simplement obnubilé par son désir de réussir à percer dans la chanson. Ce fils d’un ancien fonctionnaire du Ministère des Affaires étrangères très tôt disparu n’a jamais baissé les bras. Depuis deux décennies il s’adonne à la chanson avec une ferme volonté de creuser son trou et de se faire une place au soleil Le leader du groupe « Teranga « a fini par réaliser son rêve après vingt longues années de travail acharné. Il a fini par rencontrer le producteur Boubacar Samassa ,le patron du label Sama Prod, qui a décidé de cheminer avec lui. Cheikh Diagne qui a sorti un single « Mbeugeul » qui est régulièrement diffusé sur le petit écran a aussi multiplié les expériences. Il a été révélé au grand public suite à son duo avec Fata . Ensemble ils ont dédié une belle chanson au leader du Super Diamono qui était titré « Oumaro Madiara Péne » . Ce tube plébiscité par les fans de l’icône de Derklé a permis à Cheikh de se produire au Grand Théâtre au cours de la soirée marquant le retour de l’époux de Banna Ndiaye , sur scène après de longs mois d’absence.
Il a aussi partagé cette prestigieuse scène avec Pape Diouf l’autre grande voix de Pikine, au cours d’une soirée organisée le jour de la tabaski de l’année dernière. Cheikh Dagne a également pris part à de grand rendez vous musicaux comme le festival de Jaz de saint louis en 2005 et 2006, au Festival de Gorée en 2009 au coté d’artistes israéliens et aussi au grand concert d’hommage à son maitre en mentor Ndongo Lo en 2011. Il a continué à fréquenter de manière assidue les boites de nuit pour faire admirer sa belle voix au timbre si particulier et si captivant. Avec cet opus de huit titres enregistré au studio, la Factory d’Ousmane Faye, Cheikh réalisé enfin son rêve. Pour arriver à se fins il a travaillé avec de grands noms de la musique sénégalaise comme le soliste le claviste Ibou Mbaye, le bassiste Lamine Diagne,le soliste Baye ,les joueurs de tama Samba Ndokh Mbaye et Yatma Thiam,le percussionniste Alioune Seck et les chœurs ont été assurés par Baara et Abdou Ndiaye ,le technicien lampe Fall a aussi apporté sa touche dans la réalisation de l’album et Ousmane Faye a assuré la Direction artistique.
Présentation des titres
Babayo : Ce titre est chanté en l’honneur des anciennes gloires de la lutte.
Diame ; l’artiste exhorte les uns et les autres à croire en, Dieu qui est omniscient et à penser à la mort qui est inéluctable
Dorobé : à l’instar de son idole Ndongo Lo Cheikh a dédié une chanson à ses braves membres de la caste des artisans bijoutiers communément appelés « Niénios ».
Mbeugeul : une ode à l’amour déjà sorti sous forme de single et de vidéo clip
Pikine : un morceau dédié à sa contrée d’origine
Teganga ; Dans le titre éponyme de l’album cheikh magnifie les vertus de cette tradition d’hospitalité bien sénégalaise et incite les uns et les autres à ne jamais se lasser de faire des bienfaits.
Jaam ak sangam ; un titre dédié à Abou Thioubalo son cousin
Wadioour : une chanson pour rendre hommage aux parents