Ce p'tit carré de 500 mètres aux murs défraîchis, à l'odeur de pipi de chat mêlée au café expresso dans une saveur mâle de cigarette et jouxtant un kiosque de parfums légers et de liqueurs fortes et donc, sans prétention architecturale qu'on appelle avec snobisme "salon d'honneur", était naguère sous la responsabilité enjouée et bienveillante du flamboyant avocat et confrère de Me Abdoulaye Wade. Et depuis le président-poète, tous les anciens et nouveaux grands commis de l'Etat d'une part, les notabilités religieuses et coutumières d'autre part, ont le droit d'y accéder, s'ils le souhaitent, soit pour un départ, soit pour une arrivée ou, tout simplement, un accueil. C'est non seulement une bienséance républicaine mais c'est également des us et coutumes protocolaires et élémentaires. Sauf bien sûr, dans des démocraties de basse intensité, cette règle d'intangibilité absolue ne doit jamais être remise en cause. Hier, Me Madické Niang fringuant sexagénaire a observé à l'oeil nu, le nouveau sentiment de puissance des hommes. Il a aussi touché du doigt l'illusion d'un pouvoir nouveau. Il a aussitôt eu une pensée forte et reconnaissante pour Me Abdoulaye Wade qui l'a catapulté au coeur de la cible de la diplomatie sénégalaise pendant trois bonnes années palpitantes et trépidantes et a, ainsi, étoffé son prestigieux carnet d'adresse international.
En conséquence, il a refait le film du voyage-éclair de Alassane Dramane Ouattara, le 4 novembre 2010, juste avant le second tour de la présidentielle ivoirienne face à Laurent Gbagbo : Une arrivée nocture durant laquelle, le chef de la diplomatie sénégalaise avait baissé les voilures d'une partie de l'aéroport ; il a refait le match de l'escale à Niamey à côté de son mentor, en février 2010 pour convaincre unMamadou Tanja isolé par la Cedeao de jeter l'éponge ; il a reconstitué le périple mouvementé de Benghazi chez Mouammar Kaddhafi, ses rencontres avec les maîtres du monde, en sa qualité de porteur de message au nom du Sénégal ; il a re-composé les grandes commissions mixtes (Iran, Chine, Inde, Arabie Saoudite, Koweit, Emirats Arabes Unis, Espagne, Italie, Mauritanie, Guinée, Côte d'Ivoire, Gabon, Gambie, etc) pour enchaîner par les sommets de l'Union africaine, de la Cedeao, et finir par le G7, le G 8, le G 20, l'Assemblée générale des Nations-Unies, l'Oci, l'Elysée, le Quai d'Orsay, la Maison Blanche, la libération de Clotide Reiss à Téhéran...
PLEURS DE MADICKE
Pourquoi donc ne pleurera-t-il pas en secret le mépris de ses services rendus à la nation ? Ce mouride intégral est un grand seigneur. Il est entier, orginal et authentique. Son authenticité tient à ce qu'il est, en vérité, très loin de ce qu'il a l'air d'être. A le regarder de loin, on court le risque de croire qu'il est exubérant et trangressif ; on se laisse facilement abuser par son élégance outrancière, sa moustache andalouse, son visage à la fois, souriant et sérieux, sa silhouette enveloppée, sa pas lourd, ses grosses lunettes, son air paterne et son langage ampoulé, ondoyant et châtoyant. On a cru qu'il est un avocat d'affaires et un homme d'intérêt. Rien de plus faux. C'est un grand émotif, un homme d'une fidélité inoxydable, un grand serviteur de l'Etat du Sénégal. Il est la bonhommie et l'habileté même. Mais son autorité apaisante et tranquille ne doit jamais être bafouée. Il est apte au commandement, a des convictions fortes et des éclats de voix mémorables. Certes plus dandy que laborieux, plus conciliant que radical, plus romantique que politique, plus moderne qu'ancien. Mais Madické Niang a le profil idéal pour être un middle-man (la passerrelle) entre Macky Sall et ses anciens frères libéraux. Un tel homme, on ne lui fait pas des misères mais des égards, des ronds de jambes et des ouvertures de porte. Parce que la Nation entière doit être reconnaissante d'un ancien ministre qui a occupé les départements de souveraineté que sont la Justice et les Affaires étrangères. Même moins...
Ce vendredi-là, l'ancien ministre de l'Energie et des Mines s'est souvenu que la bande-annonce de l'inélégance républicaine a débuté lorsqu'au salon présidentiel, un ancien Premier ministre et une bonne partie des dignitaires libéraux ont été interdits de franchir la porte pour dire aurevoir à un ancien chef d'Etat qui s'envolait successivement pour le Maroc et l'Arabie Saoudite avant de rallier la France. En dépit de sa mine sévère, le Président Macky Sall est fondamentalement pour le bon, le juste et le vrai. Mais ce sont les "amis excessifs de la démocratie" qui font perdre l'élu, comme les écuries font perdre les chevaux de course. "L'attitude seigneuriale", selon l'heureuse formule d'un certain Idrissa Seck eût commandé des excuses publiques : parce que l'élégance en politique est la marque des démocraties de haute intensité.
En conséquence, il a refait le film du voyage-éclair de Alassane Dramane Ouattara, le 4 novembre 2010, juste avant le second tour de la présidentielle ivoirienne face à Laurent Gbagbo : Une arrivée nocture durant laquelle, le chef de la diplomatie sénégalaise avait baissé les voilures d'une partie de l'aéroport ; il a refait le match de l'escale à Niamey à côté de son mentor, en février 2010 pour convaincre unMamadou Tanja isolé par la Cedeao de jeter l'éponge ; il a reconstitué le périple mouvementé de Benghazi chez Mouammar Kaddhafi, ses rencontres avec les maîtres du monde, en sa qualité de porteur de message au nom du Sénégal ; il a re-composé les grandes commissions mixtes (Iran, Chine, Inde, Arabie Saoudite, Koweit, Emirats Arabes Unis, Espagne, Italie, Mauritanie, Guinée, Côte d'Ivoire, Gabon, Gambie, etc) pour enchaîner par les sommets de l'Union africaine, de la Cedeao, et finir par le G7, le G 8, le G 20, l'Assemblée générale des Nations-Unies, l'Oci, l'Elysée, le Quai d'Orsay, la Maison Blanche, la libération de Clotide Reiss à Téhéran...
PLEURS DE MADICKE
Pourquoi donc ne pleurera-t-il pas en secret le mépris de ses services rendus à la nation ? Ce mouride intégral est un grand seigneur. Il est entier, orginal et authentique. Son authenticité tient à ce qu'il est, en vérité, très loin de ce qu'il a l'air d'être. A le regarder de loin, on court le risque de croire qu'il est exubérant et trangressif ; on se laisse facilement abuser par son élégance outrancière, sa moustache andalouse, son visage à la fois, souriant et sérieux, sa silhouette enveloppée, sa pas lourd, ses grosses lunettes, son air paterne et son langage ampoulé, ondoyant et châtoyant. On a cru qu'il est un avocat d'affaires et un homme d'intérêt. Rien de plus faux. C'est un grand émotif, un homme d'une fidélité inoxydable, un grand serviteur de l'Etat du Sénégal. Il est la bonhommie et l'habileté même. Mais son autorité apaisante et tranquille ne doit jamais être bafouée. Il est apte au commandement, a des convictions fortes et des éclats de voix mémorables. Certes plus dandy que laborieux, plus conciliant que radical, plus romantique que politique, plus moderne qu'ancien. Mais Madické Niang a le profil idéal pour être un middle-man (la passerrelle) entre Macky Sall et ses anciens frères libéraux. Un tel homme, on ne lui fait pas des misères mais des égards, des ronds de jambes et des ouvertures de porte. Parce que la Nation entière doit être reconnaissante d'un ancien ministre qui a occupé les départements de souveraineté que sont la Justice et les Affaires étrangères. Même moins...
Ce vendredi-là, l'ancien ministre de l'Energie et des Mines s'est souvenu que la bande-annonce de l'inélégance républicaine a débuté lorsqu'au salon présidentiel, un ancien Premier ministre et une bonne partie des dignitaires libéraux ont été interdits de franchir la porte pour dire aurevoir à un ancien chef d'Etat qui s'envolait successivement pour le Maroc et l'Arabie Saoudite avant de rallier la France. En dépit de sa mine sévère, le Président Macky Sall est fondamentalement pour le bon, le juste et le vrai. Mais ce sont les "amis excessifs de la démocratie" qui font perdre l'élu, comme les écuries font perdre les chevaux de course. "L'attitude seigneuriale", selon l'heureuse formule d'un certain Idrissa Seck eût commandé des excuses publiques : parce que l'élégance en politique est la marque des démocraties de haute intensité.