Les liens de convivialité entre auditeurs et stations émettrices occupent une infime partie au profit des considérations financières qui seraient dictées par une «conjoncture économique difficile». Les radios et télévisions, détentrices de serveurs vocaux, font place au business pour alléger les charges. Généralement, le coût de la minute de communication sur un serveur vocal est de 200 F CFA. La SONATEL prend les 60 F CFA et la radio, télévisions ou autres personnes privées prennent les 140 francs restants même si «c’est négociable» d’après deux directeurs généraux de radios et télévisions. «Il y a des radios communautaires qui ne fonctionnent qu’avec ça, qui font beaucoup de recettes qui leur permettent de prendre en charge beaucoup de dépenses au niveau des radios. Les serveurs vocaux sont devenus des éléments fondamentaux dans la gestion d’une radio. Le serveur permet à certaines radios d’avoir des recettes et de faire face à certaines charges salariales et parfois même des charges de fonctionnement», révèle le journaliste Alassane Samba Diop.
Pour le mois de mars 2013, les statistiques des appels sur le serveur vocal de la radio Afia Fm affichaient les 4561 appels pour 4818 de minutes de communication. Ce qui fait une recette de plus d’un demi-million de F CFA pour la radio communautaire de Grand Yoff. «Le serveur nous permet de soutenir quelques dépenses seulement. Les charges sont supérieures à ce que nous gagnons. Les factures d’électricité sont chères. Nous payons 600 000 F CFA par bimestre pour l’électricité», confie Penda Sougou de Afia Fm.
«Vous voulez savoir ce que nous gagnons ?»
Combien vous gagnez par mois ? Cette question n’a pratiquement pas trouvé une suite favorable. La réponse est souvent sèche : «Non je ne peux pas te le dire». D’autres te diront : «C’est comme le salaire à la fin du mois, tu ne le dis à personne». Les radios ne veulent pas révéler le montant qu’elles gagnent mensuellement avec les appels sur serveurs vocaux interactifs. Mais certaines d’entre elles n’hésitent pas à montrer les statistiques mensuelles envoyées par l’opérateur avec lequel elles travaillent. Tel est le cas à Oxyjeunes. Les statistiques d’appels 2012 de cette radio de Pikine, fournies par la SONATEL, sont établies comme suit : septembre (704 appels/977 minutes), octobre (428 appels/522 minutes), novembre (237 appels/352 minutes) et décembre (705 appels/874 minutes). Elles renseignent sur les recettes tirées des appels sur le serveur vocal. «Nous ne gagnons pas beaucoup. Nous faisons souvent le cumul de deux mois pour avoir une somme consistante pour payer les factures de téléphone», souligne Famara Seydi, responsable financier d’Oxyjeunes. Les recettes cumulées de septembre et d’octobre n’atteignent pas 300 000 F CFA et celles de novembre et décembre font 180 000 F CFA.
Pour d’autres radios et télévisions, il n’est pas question de dévoiler des chiffres. C’est motus et bouche cousue au service commercial du groupe Futurs médias. A la Direction générale du groupe D-média, «on ne peut pas dévoiler la stratégie».
Ailleurs, les chiffres sont exposés et donnés. «Nous recevons parfois 40 heures d’appels par jour, parfois 49 heures ou 60 heures, ça varie. Pendant les weekends, nous pouvons recevoir 90 heures d’appels», révèle Mme Mbaye, chargée de faire le dispatching au niveau du serveur de Saphir Fm.
Cette radio peut se retrouver avec au moins 300 000 F CFA par jour grâce aux appels reçus à partir du serveur vocal. Mais les recettes des appels du mois de mois de juin seront payées dans deux mois par l’opérateur. «Je reçois entre 4000 et 5000 appels par jour. Et on va se battre pour recevoir beaucoup plus», révèle la Directrice de la radio.
Ici, la voyance en direct et hors antenne occupe une place importante. Le serveur de cette radio «a une capacité de recevoir simultanément des dizaines d’appels». Ce qui explique les longues heures de communication quotidienne qui dépassent une journée. Et elle fonctionne 24 heures sur 24. «Au début, je ne voulais même pas faire de la voyance. Après, c’est un petit test. J’avais dit que je vais faire une émission voyance de psychothérapie et puis ça a marché. Il y a eu un rush d’appels. Les avocats, les juges, les ministres tout le monde appelle», affirme Ndéla Diouf. Et le test est bien réussi. «J’ai un centre d’appels connecté à la radio. On est en train de corriger ça. On est en train de tendre vers la séparation des deux. La radio va faire des émissions interactives, puisque les jeunes ne veulent pas aller sur le terrain pour trouver de la pub, alors que chaque fin du mois je dois payer des salaires. Donc le serveur vocal va tourner. Quand ça ne tourne pas, je ne peux pas payer des salaires. Quand ça tourne, je paie. Je fais même des crédits à l’intérieur. Il faut que ça tourne», déclare Mme Diouf avec un éclat de rire.
«Nous avons une émission orientée essentiellement sur les appels et l’animateur en question est payé en fonction des appels», nous confie un directeur d’une station radio généraliste.
«Quand on faisait de la voyance, le voyant était payé à partir des appels des auditeurs qu’il recevait. Mais le directeur a finalement trouvé que ça ne l’arrangeait pas. Au finish, on ne payait plus le voyant, mais on lui permettait de donner le numéro de son serveur personnel à la fin de l’émission ; ce qui boostait sa clientèle», nous souffle-t-on dans une radio communautaire.
Pour le mois de mars 2013, les statistiques des appels sur le serveur vocal de la radio Afia Fm affichaient les 4561 appels pour 4818 de minutes de communication. Ce qui fait une recette de plus d’un demi-million de F CFA pour la radio communautaire de Grand Yoff. «Le serveur nous permet de soutenir quelques dépenses seulement. Les charges sont supérieures à ce que nous gagnons. Les factures d’électricité sont chères. Nous payons 600 000 F CFA par bimestre pour l’électricité», confie Penda Sougou de Afia Fm.
«Vous voulez savoir ce que nous gagnons ?»
Combien vous gagnez par mois ? Cette question n’a pratiquement pas trouvé une suite favorable. La réponse est souvent sèche : «Non je ne peux pas te le dire». D’autres te diront : «C’est comme le salaire à la fin du mois, tu ne le dis à personne». Les radios ne veulent pas révéler le montant qu’elles gagnent mensuellement avec les appels sur serveurs vocaux interactifs. Mais certaines d’entre elles n’hésitent pas à montrer les statistiques mensuelles envoyées par l’opérateur avec lequel elles travaillent. Tel est le cas à Oxyjeunes. Les statistiques d’appels 2012 de cette radio de Pikine, fournies par la SONATEL, sont établies comme suit : septembre (704 appels/977 minutes), octobre (428 appels/522 minutes), novembre (237 appels/352 minutes) et décembre (705 appels/874 minutes). Elles renseignent sur les recettes tirées des appels sur le serveur vocal. «Nous ne gagnons pas beaucoup. Nous faisons souvent le cumul de deux mois pour avoir une somme consistante pour payer les factures de téléphone», souligne Famara Seydi, responsable financier d’Oxyjeunes. Les recettes cumulées de septembre et d’octobre n’atteignent pas 300 000 F CFA et celles de novembre et décembre font 180 000 F CFA.
Pour d’autres radios et télévisions, il n’est pas question de dévoiler des chiffres. C’est motus et bouche cousue au service commercial du groupe Futurs médias. A la Direction générale du groupe D-média, «on ne peut pas dévoiler la stratégie».
Ailleurs, les chiffres sont exposés et donnés. «Nous recevons parfois 40 heures d’appels par jour, parfois 49 heures ou 60 heures, ça varie. Pendant les weekends, nous pouvons recevoir 90 heures d’appels», révèle Mme Mbaye, chargée de faire le dispatching au niveau du serveur de Saphir Fm.
Cette radio peut se retrouver avec au moins 300 000 F CFA par jour grâce aux appels reçus à partir du serveur vocal. Mais les recettes des appels du mois de mois de juin seront payées dans deux mois par l’opérateur. «Je reçois entre 4000 et 5000 appels par jour. Et on va se battre pour recevoir beaucoup plus», révèle la Directrice de la radio.
Ici, la voyance en direct et hors antenne occupe une place importante. Le serveur de cette radio «a une capacité de recevoir simultanément des dizaines d’appels». Ce qui explique les longues heures de communication quotidienne qui dépassent une journée. Et elle fonctionne 24 heures sur 24. «Au début, je ne voulais même pas faire de la voyance. Après, c’est un petit test. J’avais dit que je vais faire une émission voyance de psychothérapie et puis ça a marché. Il y a eu un rush d’appels. Les avocats, les juges, les ministres tout le monde appelle», affirme Ndéla Diouf. Et le test est bien réussi. «J’ai un centre d’appels connecté à la radio. On est en train de corriger ça. On est en train de tendre vers la séparation des deux. La radio va faire des émissions interactives, puisque les jeunes ne veulent pas aller sur le terrain pour trouver de la pub, alors que chaque fin du mois je dois payer des salaires. Donc le serveur vocal va tourner. Quand ça ne tourne pas, je ne peux pas payer des salaires. Quand ça tourne, je paie. Je fais même des crédits à l’intérieur. Il faut que ça tourne», déclare Mme Diouf avec un éclat de rire.
«Nous avons une émission orientée essentiellement sur les appels et l’animateur en question est payé en fonction des appels», nous confie un directeur d’une station radio généraliste.
«Quand on faisait de la voyance, le voyant était payé à partir des appels des auditeurs qu’il recevait. Mais le directeur a finalement trouvé que ça ne l’arrangeait pas. Au finish, on ne payait plus le voyant, mais on lui permettait de donner le numéro de son serveur personnel à la fin de l’émission ; ce qui boostait sa clientèle», nous souffle-t-on dans une radio communautaire.